Si la promulgation de la loi Climat, le 22 août 2021 a « généré une accélération du nombre de mises en vente de passoires thermiques, entre juillet 2021 et janvier 2023, cette dynamique connaît désormais un ralentissement », selon une nouvelle enquête du groupe Seloger dévoilée le 27 mars. Le nombre de mises en vente de ces logements classés F ou G du diagnostic de performance énergétique (DPE) a ainsi reculé de 11,8 % depuis le 1er janvier 2023. Une « baisse non constatée concernant les mises en vente des biens A, B, C, D (0 %) et E (+ 1 %) », indique SeLoger, qui se base sur
Les passoires thermiques souffrent d'une décote plus importante
Cette diminution des ventes des passoires s'explique, selon SeLoger, par la rénovation du parc immobilier notamment. Un sondage, réalisé en partenariat avec OpinionWay en janvier 2024, montre que 32 % des propriétaires interrogés affirment avoir réalisé des travaux de rénovation énergétique en 2023. Ce qui aurait permis à 20 % des biens rénovés de sortir de l'étiquette F ou G. Le contexte réglementaire changeant et l'état du marché actuel, avec une baisse des prix, expliquent également la frilosité de certains vendeurs.
Alors qu'en 2021 et en 2022, le prix de mise en vente d'un bien classé G s'affichait 7 % moins cher qu'un bien équivalent classé D, la différence atteint désormais 14 % au 1er mars 2024, constate SeLoger. Soit une décote de 458 euros en moyenne en moins par mètre carré pour une étiquette G par rapport à une D. « La loi Climat contribue à proposer une offre immobilière de meilleure qualité énergétique. Il y a surtout un impact grandissant sur les prix de vente, avec une décote de plus de 15 % pour les biens les plus mal classés. Un chiffre qui est de plus en plus important, et si l'on ramène ça en euros, on commence à atteindre un seuil permettant de solvabiliser des projets de rénovation », souligne Thomas Lefebvre, vice-président data de SeLoger.
Près d'un quart des passoires ne sont plus en location, mais leurs loyers augmentent
En outre, sur le marché de la location, près d'un quart des passoires thermiques (22,8 %) ne figure plus dans les annonces par rapport à mars 2022. Leur part sur le marché locatif est passé de 13,5 % en 2021 à 10,5 % en 2024. Là encore, cette diminution des locations peut s'expliquer par les travaux réalisés « par un quart des propriétaires bailleurs en 2023, ou par le choix, pour un tiers des propriétaires bailleurs ayant vendu leur bien en 2023, de s'en séparer en raison d'un mauvais DPE et du souhait de ne pas réaliser les travaux », analyse M. Lefebvre.
En revanche, alors que la loi Climat interdit depuis le 24 août 2022 toute augmentation de loyer des logements F et G, ceux recensés sur le site SeLoger ont, sur cette période, progressé de 4,5 %, épingle le groupe. Cette hausse reste cependant moins forte que celles observées pour les biens A, B, C, D (+ 6,3 %) et E (+ 5,4 %).
Par ailleurs, une nouvelle refonte du DPE, envisagée par le Gouvernement, devrait aussi permettre à 140 000 logements de moins de 40 m2 de surface de sortir de la catégorie des passoires énergétiques. La réforme de l'outil devrait garantir ainsi une évaluation plus juste de leur performance énergétique, et entrera en vigueur au 1er juillet 2024.