Directeur de Dalkia Méditerranée
Actu-Environnement : De nombreux projets de thalassothermie (ou géothermie marine) se développent actuellement en France. Pourtant, cette technologie n'est pas récente. Qu'est-ce qui explique ce renouveau ?
Serge Burtin : En effet, la thalassothermie n'est pas nouvelle. C'est une technologie assez simple, avec une station de pompage qui va soutirer l'eau de mer et la rejeter, des échangeurs et une boucle de distribution d'eau basse température qui va alimenter les différents bâtiments. La principauté de Monaco fait figure de précurseur depuis une vingtaine d'années, avec plus de 70 installations de thalassothermie. Pour des raisons écologiques et esthétiques, elle a préféré cette technique aux tours de refroidissement pour la climatisation des résidences privées, des grands hôtels et du palais des congrès. Soget, filiale de Dalkia, y assure l'exploitation et la maintenance d'une douzaine de thalassothermies, notamment au Grimaldi Forum.
Alors pourquoi cette technologie est banale à Monaco et pas en France ? Tout d'abord compte tenu des contraintes administratives, en raison de fortes craintes sur les impacts de cette technique sur la biodiversité marine. Mais plusieurs études ont été menées avec le soutien de la principauté de Monaco. Le projet Optima-PAC, porté notamment par Dalkia, a montré que, lorsque ces installations étaient bien réalisées, il n'y avait pas d'impact sur la biodiversité. Le delta entre la température de l'eau prélevée et celle de l'eau...