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24 juin 2015
Colloque : Risques sanitaires, précaution et innovation

Conférence réservée aux professionnels / Lieu : Paris 7 - France
Dans le contexte économique difficile que connaissent la France et une bonne partie des pays européens, caractérisé par une panne de la croissance et des effets collatéraux préoccupants sur le plan social et économique, la compétitivité des entreprises est perçue comme un moteur de croissance qu’il faudrait débrider.

Certains considèrent que le principe de précaution conduit à des excès de prudence, freine la créativité scientifique et nourrit une anxiété injustifiée, ou a minima disproportionnée, des citoyens face au développement technologique et à l’avenir de nos sociétés : en bref, l’esprit de précaution, le « précautionnisme » ainsi qu’il est parfois désigné serait nuisible à l’innovation et à la performance des acteurs économiques dans une compétition mondiale où les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous.

Pour d’autres, qui évoquent des précédents tristement célèbres du point de vue de leurs conséquences environnementales et sanitaires (e.g. le DDT, l’amiante, le plomb dans l’essence, ou diverses substances chimiques ayant contaminé durablement l’environnement), la référence au principe de précaution ne peut qu’inciter à plus de clairvoyance dans la mise en marché de certains produits et plus généralement dans les choix technologiques. L’anticipation de la survenue, quoiqu’incertaine, de dommages potentiels graves et irréversibles pourrait ainsi encourager à l’internalisation d’externalités négatives, à l’exploration d’éventuels effets inattendus et à une meilleure appropriation collective de certains choix technologiques.

Dans les deux cas la recherche et l’expertise scientifiques sont mises à contribution, quand elles ne sont pas objet de controverses, qu’il s’agisse de disposer des connaissances pour juger de la plausibilité des dommages, d’établir la proportionnalité des mesures de régulation envisageables, d’évaluer l’existence d’alternatives, ou encore qu’il s’agisse d’inciter à davantage d’audace et de créativité en vue d’affronter les défis du futur. Dans les deux cas la responsabilité des décideurs est engagée et critiquée, soit pour s’être retranchée derrière le caractère nécessairement incomplet ou incertain des connaissances scientifiques, soit pour avoir privilégié une logique économique court termiste au détriment d’enjeux collectifs sanitaires et environnementaux de long terme.

Compte tenu de ce climat de tension et des préoccupations par ailleurs légitimes des différentes parties prenantes, la Chaire DD de Sciences Po et l’Anses souhaitent ouvrir un espace de discussion dont l’objectif serait non pas d’alimenter la controverse mais plutôt de :

De remettre à plat le principe de précaution dans une volonté de compréhension partagée des motivations politiques initiales et de son application depuis son inscription dans la constitution française.
D’observer comment l’approche de précaution est pratiquée et comment elle évolue dans d’autres régions du monde.
D’interroger le rôle et les responsabilités des différentes parties prenantes (pouvoirs publics, agences, entreprises, recherche) dans l’application le principe de précaution
D’interroger la capacité des acteurs (économiques) à s’approprier le principe de précaution dans une vision systémique et à gérer l’incertitude sur un temps long
D’illustrer en quoi l’application du principe de précaution peut être un facteur d’innovation, voire d’avantage compétitif.
D’interroger la notion même d’innovation dont les implications ne sont pas que techniques et économiques mais aussi sociales. Ne sommes-nous pas en demande d’innovations plus inclusives ?
En définitive, ce cheminement à travers les différentes facettes du principe de précaution pourrait nous amener à une question essentielle et néanmoins reléguée au second plan par la controverse : le véritable enjeu n’est-il pas d’interroger ce que devrait être une bonne innovation ? Et comment peut-on concevoir une innovation viable économiquement, dans un environnement vivable et dont les bénéfices sociaux et économiques seraient partagés plus équitablement ?

Ce colloque sera simultanément traduit en anglais

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