Même si elle se renforce progressivement pour aller vers des bâtiments de moins en moins consommateurs d’énergie, la réglementation ne représente jamais ce qui se fait de mieux en la matière mais constitue un minimum à respecter. Certains diront qu’elle n’est pas assez ambitieuse, d’autres qu’elle se doit de représenter un bon rapport technique/économie pour que tous les acteurs puissent la mettre en œuvre.
Sur le terrain, il est donc possible d’aller plus loin et les initiatives se multiplient. En plusieurs années, le discours a évolué puisque de la maison « faiblement consommatrice », on est passé à la « maison passive » et même à la notion de « bâtiment à énergie positive » qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. Toutes ces notions cohabitent au côté de labels et de certification. Ces multiples approches ont le même objectif : aller plus loin que la réglementation en vigueur. Elles sont portées par une volonté de démontrer la faisabilité technique et économique des concepts.

Concept de la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE®)

La démarche HQE® est une démarche volontaire menée par tous les acteurs liés au bâtiment à construire que ce soit le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre ou l’habitant final. Cette démarche aboutit à la construction d’un bâtiment qui doit limiter son impact sur l’environnement et la santé des habitants tout au long de son cycle de vie. La réflexion porte aussi bien sur les matériaux choisis et l’impact de leur fabrication, que sur la consommation d’électricité du bâtiment ou sur sa durée de vie.
Pour cadrer cette réflexion, l’association HQE en charge de promouvoir cette démarche a créé un référentiel qui comporte 14 thèmes de réflexion comme « relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat », « chantier à faibles nuisances », « qualité sanitaire des espaces » ou encore « gestion des déchets d’activité ».
La gestion de l’énergie est un de ces thèmes et globalement la démarche HQE doit aboutir à des bâtiments dont la performance énergétique correspond au label HPE de la RT2005.

Concept de bâtiment bioclimatique

L’architecture bioclimatique est une technique qui consiste à rechercher une adéquation entre la conception et la construction de l’enveloppe habitée, le climat et l’environnement dans lequel l’habitat s’implante et les modes et rythmes de vie des habitants. Sous les climats tempérés, cette recherche d’équilibre s’exprime par deux grands principes : En période froide il faut favoriser les apports de chaleur gratuite et diminuer les pertes thermiques tout en permettant un renouvellement suffisant de l’air alors qu’en période chaude, il faut diminuer les apports caloriques et favoriser le rafraîchissement.
Pour arriver à cet équilibre, l’architecte travaille sur l’emplacement de la maison, son orientation, les volumes, les parois, les matériaux, les ouvertures…
En général, l’architecture bioclimatique permet de construire des bâtiments « basse énergie » n’ayant pas besoin de système de refroidissement et ayant des besoins de chauffage limités autour de 35 kwh/m2/an.

Concept de maison passive

Le concept de maison passive fait référence à un niveau de performance énergétique. La consommation énergétique totale d’une maison passive (chauffage, eau chaude, éclairage et appareils ménagers) doit être inférieure à 120 kWh/m2/an environ. Les besoins en chauffage ne doivent pas excèder 15 kWh/m2/an.

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Les caractéristiques de ces maisons sont le plus souvent une sur-isolation par l’extérieur avec des fenêtres triple vitrage, une ventilation double flux avec récupération de chaleur, des gains solaires passifs, un appareillage électroménager peu consommateur et l’utilisation d’énergies renouvelables.
Il est possible d'obtenir les performances d'une maison passive grâce à deux approches. La première consiste à isoler le bâtiment pour diminuer ses pertes : c'est la sur-isolation, qui utilise par exemple des triples vitrages et des épaisseurs d'isolant de plusieurs dizaines de centimètres. La seconde consiste à augmenter les apports solaires grâce au bioclimatisme. La plupart du temps, une maison passive est le résultat de ces deux méthodes même si la sur-isolation est le plus souvent privilégiée. Les besoins du bâtiment se trouvant diminués, la part des apports internes due aux occupants de la maison et à leurs activités n'est plus négligeable, et devient au contraire un apport important.
Ce concept a fait l'objet d'un programme européen dénommé CEPHEUS ayant pour objectif de promouvoir la construction de logements confortables, avec des charges énergétiques négligeables, le surcoût de l'investissement étant compensé par les économies de gestion. Ce projet a abouti à la construction de 250 bâtiments dans cinq pays européens dont la France à travers la résidence Salvatierra à Rennes où 43 logements ont vu le jour en 2002.
De manière générale, on admet qu'une construction passive entraîne un surcoût de sept à dix pour cent du tarif traditionnel.

Concept de maison à énergie positive

Au-delà de la « très basse énergie » ou « maison passive », on peut, en ajoutant une production d’énergie au bâtiment, générer un bilan annuel nul (bâtiment « zéro énergie ») ou avoir des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment : « maison à énergie positive ».

Pour en savoir plus :

• L'architecture bioclimatique intéresse Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet

• Dijon veut construire le bâtiment tertiaire à énergie positive le plus performant de France

• Deux maisons passives individuelles sont en train de voir le jour à Formerie dans l'Oise

• L'association OCEAN se lance dans la construction d'un bâtiment passif pour accueillir ses bureaux

• Le label Minergie donne la possibilité de profiter en France d'une expérience solide acquise en Suisse