La France possède sur son territoire plus de 30 millions de logements et plus de 814 millions de mètres carré de bâtiments tertiaires chauffés. Selon l’ADEME, le secteur du bâtiment est donc le plus gros consommateur d'énergie parmi tous les secteurs économiques, avec 70 millions de tonnes d'équivalent pétrole soit 43% de l'énergie finale totale consommée en France.
Depuis 30 ans, cette consommation d'énergie augmente (+ 30 %) du fait de l'accroissement du parc des bâtiments (+ 41 % en 30 ans), de l'accroissement de la surface moyenne des logements, de l'augmentation du confort et de l'apparition de nouveaux besoins. Malgré tout, les logements restent les types de bâtiments les plus consommateurs d’énergie. Le chauffage est le poste le plus gourmand (60%), devant l’eau chaude sanitaire (20%), l’éclairage (10%) et les auxiliaires (10%). (source : DGUHC). Ces consommations peuvent varier en fonction de l’âge du bâtiment, de son occupation, de ses équipements ou encore de sa région climatique.
À l’heure actuelle, selon une étude de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) réalisée fin 2007, en moyenne, le parc des logements français consomme
274 kWh/m2/an. La plupart des logements (31%) consomment entre 150 et 230 kWh/m2/an, ce qui correspond à la classe D du diagnostique de performance énergétique. 22% sont de classe E (230-330 kWh/m2/an) et 18% sont de classe C (90-150 kWh/m2/an). Les 27% restant se partagent entre les classes A , B, F et G.
La classe D est majoritaire pour les logements construits entre 1975 et 2000. Les plus récents (après 2000) sont en majorité de classe C. Pour les logements construits avant 1975, autrement dit avant la première réglementation thermique, la situation est moins nette. La répartition est plus étalée entre les différentes classes et alors que certains présentent une bonne performance énergétique (classe B), d’autres peuvent être qualifiées de « passoires énergétiques » et sont même classés I par l’Anah soit une consommation énergétique supérieure à 800 kWh/m2/an.
L’étude de l’Anah met également en évidence que le type de chauffage joue sur la performance énergétique globale du logement. Les maisons individuelles chauffées au gaz sont majoritairement classées D alors que celles chauffées à l’électricité sont majoritairement classées E.
Le chauffage électrique, bien que souvent présent dans des logements isolés lors de la construction, souffre en effet du facteur 2,58 de conversion énergie finale/énergie primaire, explique l’Anah.
L’étude de l’Anah fait ressortir d’autres observations notamment le fait que les logements sociaux ont une consommation moyenne inférieure à la moyenne nationale (199 kwh/m2/an contre 270 kwh/m2/an) et que les logements sobres (B et C) sont majoritairement des logements collectifs.
Remarquons par ailleurs qu’il y a aujourd’hui moins de 1% de bâtiments construits sous la barre des
50 kwh/m2/an, seuil retenu lors du Grenelle de l’environnement comme moyenne à atteindre d’ici 2050. Atteindre cet objectif signifiera donc rénover quasiment l’ensemble du parc de logements, tout en construisant dès maintenant des bâtiments consommant moins de 50 kwh/m2/an.
Pour en savoir plus :
• Télécharger l’étude de l’ANAH