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Actu-Environnement

Mobiliser et accélérer la formation des professionnels du Bâtiment

Grenelle de l’environnement : l’enjeu de la formation des professionnels Actu-Environnement.com - Publié le 02/12/2008
Grenelle de l’environnement : l’enjeu...  |    |  Chapitre 3 / 6
© Peter Niehold
Conscients des nouveaux enjeux du secteur, les professionnels du bâtiment commencent tout juste à s'organiser. Les fédérations professionnelles proposent des formations continues afin d’enseigner les problématiques de maîtrise de l’énergie. Un enjeu qui devient primordial au moment où le secteur souffre lui aussi de la crise mondiale. Selon Alain Chouguiat, chef du service formation de la CAPEB, le défi du Grenelle ne nécessite pas de créer de nouveaux métiers de type « éco-rénovateur » mais constitue une opportunité de faire évoluer les savoir-faire et les métiers existants. C'est l'occasion de se remettre en cause et d'acquérir de nouvelles compétences, confirme Pascal Méry de la Fondation Compagnonnique des Métiers du Bâtiment d'Ile-de-France. Reste que le secteur du bâtiment peine déjà à recruter du personnel qualifié sur les métiers traditionnels ! Face aux enjeux, il paraît donc urgent de redonner l'envie au jeune de faire carrière dans les métiers du bâtiment et de l'artisanat.

Du côté des architectes, Michel Roulleau, le Président de l’Unsfa (Union nationale des syndicats français d’architectes), soulignait à l'occasion du 39ème congrès qui se tenait à Toulouse les 20 et 21 novembre qu'il faudrait mettre en œuvre un plan d’urgence pour apprendre aux architectes comment concevoir, construire ou réhabiliter un bâtiment en basse consommation, voire en énergie positive.
Le contenu et la durée, six mois actuellement, de la séquence professionnalisante pour l’habilitation de la maîtrise d’œuvre en nom propre sont selon lui inadaptés aux enjeux actuels : une durée de deux ans s’avérerait nécessaire.

Sur les secteurs des énergies renouvelables, la situation semble plus avancée. Si dès les années 80, l’ADEME s’est préoccupée de cette question de la formation avec une montée en puissance dans les années 90, aujourd’hui, il faut passer à la vitesse supérieure et multiplier par dix, par cent l’enseignement aux professionnels des nouvelles techniques, note Philippe Rocher, formateur et membre du Syndicat des énergies renouvelables. La mouvance est mise en place. Elle démarre plutôt bien. Les industriels forment les installateurs, l’ADEME forme les professionnels et les enseignants…

Profiter de la crise pour former les professionnels du bâtiment

Pour l’approche générale du Grenelle, les entreprises étaient seules. Aujourd’hui, l’ensemble des fédérations professionnelles a mis en place l’organisme de formation FEE Bat pour accompagner l’ensemble des corps de métiers, explique Jean-Marie Carton, président de l'Union nationale artisanale Couverture plomberie chauffage (UNA-CPC) et représentant de la Confédération des artisans (CAPEB).
Créé en 2008, le dispositif vise à former les chefs d’entreprises, les salariés et les artisans. Les formations sont financées par des contributions volontaires des fournisseurs d’énergie dans le cadre des certificats d’économie d’énergie (CEE). L’objectif annoncé est de former 50.000 personnes d’ici la fin 2009. Après quelques mois de mise en œuvre, seules 3.000 personnes ont suivi les deux premiers modules, consacrés aux solutions de rénovation et à l’efficacité énergétique. Un troisième module va être décliné par postes techniques (isolation, chauffage…).
Si le rythme de formation a été plutôt lent depuis le démarrage, il devrait s’accélérer, note Matthieu Orphelin, directeur de cabinet de la présidente de l’ADEME, Chantal Jouanno. Quand on a lancé le Grenelle, les professionnels du bâtiment travaillaient bien, leurs carnets de commande étaient pleins. Avec la crise, ces carnets de commande commencent à avoir des trous, ce qui va permettre aux artisans de se former. C’est le moment d’intensifier l’effort de formation continue. C’est un atout. Profitons-en d’autant que le chantier de rénovation va nous permettre de créer ou de sauvegarder près de 200.000 emplois si nous parvenons à bien former les gens. Reste que la principale priorité d'un entrepreneur qui voit son carnet de commande se réduire, n'est pas nécessairement de se former… mais plutôt de prospecter pour le re-remplir et maintenir son entreprise à flot !

De son côté, la CAPEB mettra en place début 2009 le label Eco-artisan qui distingue les artisans capables de conseiller les particuliers sur l’amélioration énergétique du bâtiment. L’évaluation thermique globale, le conseil en matière d’efficacité énergétique, la réalisation des travaux et le contrôle qualité sont les critères retenus pour l’obtention du label. Après une vérification des compétences de l’artisan, l’organisme valide les acquis du professionnel ou l’oriente vers la formation FEE Bat avant de lui attribuer le label. Nous allons clarifier et rendre visible, pour les clients, les compétences détenues par les entreprises artisanales dans le domaine de l’efficacité énergétique. Il ne s’agit pas d’inventer de nouveaux métiers mais de mobiliser les entreprises artisanales afin qu’elles soient exemplaires sur le marché de la rénovation thermique des logements à travers toute la France, explique Jean Lardin, président de la CAPEB.

La formation aux EnR a un temps d’avance mais va devoir être harmonisée

Du côté des énergies renouvelables, la mise en place de la démarche Qualit’ENR a anticipé les travaux du Grenelle de l’environnement. Mise en place par les organisations professionnelles du secteur et reconnue par les pouvoirs publics, elle vise à fédérer autour d’une démarche qualité les entreprises d’installation des systèmes à énergie renouvelable. Six référentiels de formation ont aujourd’hui été développés (chauffe eau solaire individuel, système solaire combiné, générateur photovoltaïque module électricité et module intégration au bâti, chaudière bois manuelle et automatique), dispensés dans 64 centres de formation conventionnés. Après vérification des compétences des professionnels et une formation de deux à trois jours, Qualit’ENR délivre les appellations Quali’Sol (depuis 1999), Quali’Pv (depuis 2008) ou Quali’Bois aux entreprises candidates.
12.820 installateurs bénéficient de l’appellation Quali’Sol en 2008, 2.480 artisans de l’appellation Quali’PV et 1.463 de la démarche Quali’Bois. Des audits sont réalisés chez les entreprises titulaires de l’appellation afin de vérifier la qualité de leur travail. L’engagement est renouvelé tous les 3 ans. Nos formations demandent un pré requis dans le domaine d’intervention. Elles visent à transmettre les compétences particulières et les connaissances nécessaires à l’installation de systèmes à énergie renouvelable. On constate aujourd’hui qu’il y a un réel besoin de formation, note Teddy Puaud, de Qualit’ENR.
L’association française pour les pompes à chaleur (AFPAC) a de son côté mis en place en 2007 une démarche qualité Quali’Pac. Trois modules d’une durée de 2 jours chacun, sont dispensés dans 8 centres de formation agréés. Problème : en l'état, cette démarche volontaire ne suffira pas à honorer tant en terme de volume que de qualité, les objectifs récemment fixés par Jean-Louis Borloo, Ministre d'État au Développement Durable, en matière de pompe à chaleur, à savoir deux millions de foyers chauffés par le sous-sol d’ici à 2020.

D’autres initiatives de formation continue courte ont vu le jour ces dernières années. Elles s’adressent aux installateurs, mais aussi aux ingénieurs, bureaux d’études et architectes. Parmi les formations longues, le certificat de qualification professionnelle (1050 heures) installateur mainteneur en systèmes solaires, dispensé aux professionnels couvreurs, chauffagistes ou électriciens de niveau BEP ou CAP est une formation qualifiante dispensée par les Compagnons du solaire, le Costic et Adrar formation.

Si l’offre de formation continue commence à s’élargir, certains craignent un manque de cohérence global : le monde de la formation évolue, l’offre se développe sans cesse. Il y a de nombreuses initiatives qu’il serait bien de regrouper. Nous n’en sommes qu’au démarrage. Il faut que ça se développe au niveau national et qu’il y ait une harmonisation des cahiers des charges pour permettre un bon fonctionnement et surtout pour qu’on puisse y voir plus clair, analyse Jean-Marc Bernard, des Compagnons du solaire. L’ADEME, de son côté, plaide pour une harmonisation des formations au niveau européen, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’initiative de l'AFPAC, qui s’inscrit dans le cadre d’un projet européen de certification des installateurs de pompe à chaleur (EU-CERT.HP).
C’est une phase préparatoire, note Richard Loyen, d’Enerplan. La démarche a été mise en place avant l’arrivée de la réglementation. Avec le Grenelle, nous allons passer de l’émergence à une généralisation.

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