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Actu-Environnement

Freins à lever, polémiques

L'énergie éolienne Actu-Environnement.com - Publié le 26/01/2009
L'énergie éolienne  |    |  Chapitre 7 / 10
Depuis que la France a décidé de rattraper son retard en terme de développement éolien, le secteur fait l’objet d’opposition de la part de plusieurs associations. Composées à l’origine de riverains concernés par la présence d’éoliennes, ces associations ont été rejointes depuis par certains politiciens qui voient dans l’éolien industriel une source d’enrichissement pour les promoteurs et non un moyen de lutte efficace contre les émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs polémiques reviennent donc régulièrement dans l’actualité à coup d’études voire d’actions juridiques. Partisanes ou défavorables à l'éolien, les études se succèdent aboutissant à des conclusions totalement opposées…

Impact sur le paysage

Un des premiers arguments avancés par les associations anti-éolienne concerne l’impact des aérogénérateurs sur le paysage. Sans vergogne on met des centrales dans les paysages les plus magnifiques et dans des sites historiques emblématiques : Pont d’Avignon, abbaye cistercienne de Fontfroide, abbaye cistercienne de Villelongue, champ de bataille d’Azincourt, Cap Corse, Avignonet Lauragais, Saint Félix Lauragais, etc, dénonce l’association Vent de Colère. Selon elle le tourisme de terroir qui se nourrit de paysages, de « pays », de monuments (églises, abbayes, châteaux, …) et de gastronomie locale va en pâtir alors qu’il constitue une mine d’or. L’éolien industriel va totalement « sinistrer » cette ressource aux potentialités réelles et prometteuses de revenus et d’emplois allant très au delà de la taxe professionnelle de l’éolien, complète l’association.

Moulin moderne majestueux pour les uns, symbole de la destruction des paysages pour les autres, le grand éolien laisse rarement sans réactions.

Pour les pouvoirs publics, cette question a été « réglée » à travers la mise en place des Zones de Développement de l’Eolien (ZDE) qui dans leur définition incluent le critère paysager. Mais en souhaitant éviter le « mitage » du territoire, le dispositif ZDE a favorisé l'implantation concentrée de très nombreuses éoliennes avec, de fait, un impact réel et important sur le paysage.
L’ADEME avance quant à elle l’idée que les éoliennes peuvent devenir un ouvrage esthétique et cite en exemple le parc éolien de d’Aumelas dans l’Hérault où trois éoliennes ont été décorées par un artiste. Au-delà de cet exemple anecdotique – les goûts et les couleurs ne se discutent pas – l’agence met en avant l’attractivité touristique des sites éoliens qui par leur existence attire des touristes et deviennent ainsi un support de développement pour une commune.

Impact sonore

La question du bruit est également récurrente lorsqu’on parle d’éoliennes. Ce bruit provient de la circulation du vent entre les pales et du souffle provoqué lorsqu’elles passent devant le mât. Selon les statistiques de l’ADEME, au niveau du rotor, le bruit est proche de 100 décibels (concert), 55 décibels au pied (machine à laver) et 35 décibels à 500 mètres (conversation).
En mars 2006, le bruit généré par les éoliennes a été placé au-devant de la scène avec le rapport intitulé « le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l'homme » piloté par Claude Henri Chouard de l'Académie de médecine. Ce rapport a estimé que le bruit constituait un vrai risque : qu'il soit très intense, ou qu'il représente une pollution sonore plus modérée, le bruit est le grief le plus fréquemment formulé à propos des éoliennes. Il peut avoir un impact réel, et jusqu'ici méconnu, sur la santé de l'homme.

Saisie sur ce sujet en juin 2006 par les ministères en charge de la santé et de l'environnement, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) a rendu un rapport sur ce sujet en mars 2008. Verdict : il n'est pas nécessaire de définir une distance d'installation minimale entre les parcs éoliens et les maisons mais il convient d'évaluer l'impact acoustique au cas par cas. L’Afsset fait valoir en outre que les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes sur l'appareil auditif et qu'aucune donnée sanitaire disponible ne permet d'observer des effets liés à l'exposition aux basses fréquences et aux infrasons générés par ces machines. L’agence conseille donc d'utiliser les modélisations actuelles, suffisamment précises pour évaluer au cas par cas, lors des études d'impact, la distance d'implantation adéquate permettant de ne pas générer de nuisance sonore pour les riverains des futures éoliennes.
Rappelons que lors du montage d’un projet, les études des acousticiens sont validées par la direction départementale des affaires sanitaires et sociales. Elles abordent aussi bien les répercussions acoustiques en phase de fonctionnement qu’en phase de construction et de démantèlement.

Impact sur la biodiversité

Les éoliennes sont également suspectées de perturber l’avifaune (oiseaux) et les chiroptères (chauves-souris) en provoquant des collisions. Mais selon l’ADEME, le taux de collision se situe entre 0,4 et 1,3 oiseau tué par éolienne par an, ce qui est sans commune mesure avec la mortalité liée à la circulation routière, aux lignes électriques ou encore aux baies vitrées, rappelle l’agence.
Toutefois, cet aspect fait l’objet d’une étude à part entière lors du montage du projet en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux notamment. L’étude d’impact comporte une importante phase d’observation des espèces présentes et de leur couloir de déplacements (nidification, zone de chasse, migration pré-nuptiale, migration post-nuptiale, grottes et cavités pour les chauves-souris). Les résultats doivent conditionner l’implantation du parc. Ceci se fait au cas par cas et il n’y pas aucune distance minimum à respecter.

Impact sur le fonctionnement des radars

Les éoliennes peuvent gêner la propagation des ondes radio et hertziennes. Cela concerne les radars de l’aviation civile, de la défense nationale, de Méteo-France et de la navigation. Afin d’affiner les critères d’implantation des éoliennes sur ce sujet, une circulaire a été émise par le ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (MEEDDAT). Elle précise que ces radars peuvent bénéficier à ce jour de servitudes radioélectriques établies par décrets du Premier ministre, pris après avis de l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Elles peuvent s’étendre jusqu’à un rayon de 5 km. La circulaire prévient qu’aucun parc éolien ne peut être implanté dans une zone soumise à de telles servitudes réglementaires.
La circulaire définie également des zones de coordination (de 5 à 30 km) dans lesquelles les projets éoliens feront l'objet d'une concertation particulière pouvant aboutir à un avis favorable ou défavorable.

Dans tous les cas, toute construction dont la hauteur en un point quelconque est supérieure à 50 mètres au-dessus du niveau du sol ou de l’eau est soumise à autorisation des ministres chargés de l’aviation civile et des armées quand celle-ci peut constituer un obstacle à la navigation aérienne.

Cette circulaire devrait faire l'objet d'une révision dans un délai n'excédant pas deux ans. Notons en effet que des études sont actuellement menées en vue de définir une nouvelle réglementation permettant d'améliorer la coexistence entre aérogénérateurs et radars.

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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