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Actu-Environnement

Freins à lever, polémiques (suite)

L'énergie éolienne Actu-Environnement.com - Publié le 26/01/2009
L'énergie éolienne  |    |  Chapitre 8 / 10
Impact sur l’environnement et le climat

En phase de fonctionnement, une éolienne a très peu d’impact sur l’environnement : pas d’émissions de déchets, pas d’effluents et surtout pas d’émissions dans l’atmosphère que ce soit des particules ou des gaz. Cette production d’électricité n’engendre donc pas d’émissions de gaz à effet de serre (GES) que l’on rend responsable du réchauffement de la planète contrairement aux énergies fossiles que sont le gaz naturel, le charbon et le pétrole.
Cet avantage est le premier argument au développement de cette énergie au même titre que les autres énergies renouvelables.
Mais cette idée est régulièrement mise à mal par les opposants qui rappellent que l’énergie éolienne est intermittente (moment sans vent) et doit donc être soutenue par du thermique puisque la production nucléaire ne peut pas varier. Selon les associations opposantes, l’éolien industriel augmenterait même la production de GES. Pour chaque MW éolien il faut 1 MW thermique marchant plus de 3 fois autant et le CO2 économisé par l’éolien est produit plus de 3 fois par le thermique qui sert à le réguler, explique l’association Vent de Colère.
Pourtant dans son bilan 2007, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) reconnaît que malgré l'intermittence du vent, les éoliennes ont réduit les besoins en équipements thermiques nécessaires pour assurer la sécurité d'approvisionnement. On peut parler de puissance substituée par les éoliennes. Selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), très satisfait de cette reconnaissance, un parc éolien d'une puissance de 18.000 MW en 2015 pourra remplacer environ 4.500 MW thermiques soit l'équivalent de plus de 7 centrales thermiques, évitant ainsi les émissions de CO2 associées.
L’ADEME quant à elle estime que les émissions évitées en France par l’éolien s’élèvent à 300 g de CO2/kWh, ce qui représente pour l’année 2008 un volume d’1,65 millions de tonnes de CO2 évitées.

Coûts de l’éolien

Cette guerre des chiffres est également très intense sur la question des coûts de l’éolien. Le débat a pris une ampleur médiatique en juillet 2008 suite à la publication du rapport de l’Institut Montaigne. Selon ce dernier, le développement de l'éolien en France suivant les objectifs du Grenelle induirait un surcoût pour la collectivité d'un milliard d'euros par an sur la période 2008-2020 et dépasserait les 2,5 milliards par an au-delà de 2020.
Les calculs de l'étude prennent en compte l'investissement initial, le coût de maintenance, le coût lié à l'augmentation des réserves « d'équilibrage » qui permettent de répondre aux aléas du vent, et le coût lié au renforcement du réseau de transport d'électricité.

Les hypothèses et les méthodologies employées ont depuis été remises en cause par les professionnels du secteur. Le SER dénonce en effet une exagération des coûts de l'éolien et une minimisation des bénéfices du secteur.

Selon l’ADEME, la divergence des analyses vient du coût que chaque acteur donne au MWh d’électricité évitée grâce à l’éolien. Selon les analyses de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), le coût de l’éolien est actuellement de 85 €/MWh et le prix de l’énergie substituée est de 68 €/MWh, soit un surcoût payé par le consommateur d’électricité de 17 €/MWh, explique l’ADEME. L’Institut Montaigne base ses calculs sur un coût de l’électricité évitée de 37€/MWh (…) ce qui explique la divergence de leur analyse, ajoute-elle.

L’ADEME reconnaît toutefois que l’éolien maritime engendrera des coûts importants et appelle à la R&D en la matière. L’agence reconnaît également qu’il existe de grosses incertitudes sur les coûts que pourrait engendrer le développement de l’éolien et souligne la nécessité de mettre en place un observatoire des coûts et des émissions évitées.

Mais ce que reprochent surtout les opposants à l’éolien industriel est l’appui financierque constitue l’obligation d’achat. Les tarifs de 2006 ont été prolongés jusqu’en 2012 malgré l’avis défavorable de la Commission de régulation de l’électricité : la commission rappelle que le décret du 10 mai 2001, pris en application de l'article 10 de la loi du 10 février 2000, dispose que « les tarifs d'achat de l'électricité sont égaux aux coûts de production, incluant investissement et exploitation, évités sur le long terme au système électrique ». Or selon la CRE les tarifs proposés pour les installations implantées en France continentale et sur le domaine public maritime sont supérieurs au total des coûts de production évités sur le long terme au système électrique.
La CRE a également estimé que pour une centrale éolienne implantée en France métropolitaine, fonctionnant avec un taux de charge de 2.000 h/an, la rentabilité des projets est moyenne, voire faible. Pour une installation fonctionnant 2.200 h/an, les rentabilités sont en ligne, voire supérieures aux rentabilités attendues par les investisseurs. Enfin, pour une installation fonctionnant 2.400 h/an et plus, les rentabilités dégagées sont, selon la CRE, très supérieures à celles requises par les investisseurs. Par conséquent, pour ces projets, la Commission se prononce en faveur d'une dégressivité du tarif plus importante, de nature à diminuer la rémunération.

Difficultés techniques et approvisionnement

Suite à un développement exponentiel ces dernières années, le marché de l’éolien peine à répondre. Capacités de production insuffisantes, pénurie de matières premières, main d'œuvre qualifiée insuffisante ont freiné ou freinent encore le développement de ces secteurs qui peinent à honorer toutes les commandes. Depuis un an environ, le marché de l'éolien a connu une forte croissance. Comme tout secteur jeune en explosion, cela a mené à un étranglement du marché. La demande est beaucoup plus forte que la production aujourd'hui, expliquait Isabelle Valentiny, directrice de communication de l'EWEA en septembre dernier. Le secteur doit faire face à une pénurie. Conséquences ? Les délais de production et de livraison s'allongent et le prix des éoliennes augmente.
Pour pouvoir répondre à la demande, les industriels s'organisent. En Europe, mais aussi en Chine ou aux Etats-Unis, les industriels renforcent leurs capacités de production et assurent pouvoir répondre d'ici peu à la demande : nous pensons que d'ici deux ans, le retard sera rattrapé. Si quasiment l'ensemble de la chaîne de production est concerné aujourd'hui, les différents fournisseurs s'organisent, et ce tout au long de la chaîne de production. Aujourd'hui, chaque firme augmente ses capacités, note Isabelle Valentiny.

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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