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Cuivre : quels enjeux autour du métal rouge recyclé ?

Quel avenir pour les matières recyclées ? Actu-Environnement.com - Publié le 10/09/2012

Avec des cours à la hausse, le cuivre ne connaît pas la crise. La demande mondiale croît, la production de cuivre vierge stagne, ce qui profite au cuivre recyclé. A l'instar d'autres matières recyclées, le marché est tiré par les pays émergents.

Quel avenir pour les matières recyclées...  |    |  Chapitre 6 / 12
Cuivre : quels enjeux autour du métal rouge recyclé ?
Environnement & Technique N°317 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°317
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A plus de 10.000 dollars (8.000 euros environ) la tonne, le prix du cuivre a atteint en 2011 un pic marquant après avoir triplé en seulement deux ans. En 2012, le cuivre est toujours autant prisé à cause de sa valeur marchande et se revend à prix d'or à plus de 6.000 euros la tonne. Cette hausse des cours du métal rouge - indispensable dans le bâtiment et les câbles électriques - est largement liée à la demande asiatique en croissance. Selon les chiffres du Groupe international d'étude sur le Cuivre (ICSG), la consommation mondiale de cuivre raffiné s'est élevée à 20 millions de tonnes et a augmenté de près de 3% en 2011, principalement en Chine (+7%) et en Russie (+60%), mais l'usage de cuivre a seulement accru de 0,1% aux Etats-Unis et baissé de 1,3% dans l'Union européenne. Aujourd'hui, la Chine consomme 40% de la demande dont 60% pour la fabrication des composants électriques.

Une industrie extractive en perte de vitesse

Alors que la demande mondiale s'accroît, la production de cuivre a du mal à suivre. Le taux moyen d'utilisation des capacités minières de cuivre est redescendu à près de 79% en 2011, "le taux le plus bas des vingt dernières années", note l'ICSG. La production minière mondiale a stagné à environ 16 millions de tonnes en 2011.

 
Multiplication des vols du métal rouge Cette flambée des prix, dans un contexte d'envolée générale des cours des métaux et de demande asiatique, a entraîné la multiplication des vols du métal rouge (et des filières parallèles) sur les voies ferrées, les chantiers ou encore les déchetteries communales : câblages électriques de la SNCF, déviateurs sur les TV, plaques d'égouts, panneaux de signalisation... En France, le nombre de pillages du cuivre sur les voies ferrées a par exemple triplé en 2 ans : 3.200 vols ont été dénombrés en 2010 coûtant 30 millions d'euros à la SNCF, soit une quarantaine de larcins par semaine sur le territoire.
 
Selon le Bureau international du recyclage (BIR), le recyclage des déchets cuivreux continue de fournir près de 40% des besoins mondiaux soit 8 millions de tonnes par an. Les matériaux secondaires "sont essentiels à la survie de l'industrie, les nouveaux métaux nécessitant souvent l'utilisation combinée de matériaux recyclés", a rappelé la fédération mondiale des industriels du secteur dans son rapport 2011. Presque la moitié du cuivre européen (44,8%) provenait du recyclage en 2010, a précisé de son côté l'ICSG dans un rapport paru en mai 2012. 2,25 millions de tonnes de cuivre ont pu être réutilisées, soit une augmentation de 14% en un an.

L'Europe dépasse de loin la moyenne mondiale qui est de seulement 33,8%. Pour favoriser encore ce recyclage, Bruxelles planche sur l'intégration du cuivre au rang des matériaux pouvant sortir du statut de déchet, conformément à la directive-cadre de 2008 sur les déchets. Mais le règlement européen sur cette catégorie de déchets, prévu courant 2012, se fait encore attendre.

La Chine, l'autre pays du cuivre recyclé

La Chine a également gonflé sa consommation de cuivre secondaire qui est passée de 23% en 2000 à 35% en 2010 selon une étude publiée en mai 2011 par Barclays Capital et l'ICSG. "La Chine développe une industrie basée sur les hautes technologies qui leur permet d'utiliser des déchets secondaires à faible teneur en cuivre. Mais la Chine n'est pas encore autosuffisante. En 2009, elle représentait 65% des importations mondiales de déchets

 
La Chine n'est pas encore autosuffisante. En 2009, elle représentait 65% des importations mondiales de déchets cuivreux  
Pierre Saintin, Afica
 
cuivreux'', a expliqué Pierre Saintin, responsable commercial d'Afica, société française spécialisée dans l'affinage des alliages cuivreux, à l'occasion d'un colloque sur le sujet organisé en juin 2012 par le Centre technique des industries de la fonderie (CTIF). Le pays a toutefois commencé à utiliser ses propres déchets de cuivre et compte progresser dans ce domaine. D'après Robert Stein, président de la division des métaux non-ferreux du BIR, les Chinois cibleraient une production annuelle de métaux non-ferreux secondaires "de l'ordre de 11,1 millions de tonnes par an d'ici 2015, la quote-part du cuivre serait de 3,6 millions de tonnes".

Toutefois les industriels restent confiants : "Le recyclage a un bel avenir devant lui, c'est évident'', estime Pierre Saintin. D'autant que selon le BIR, "les prix du cuivre ne s'effondreront pas, notamment parce que la consommation continuera de croître en Chine".

Rachida Boughriet

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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