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Évaluer le risque sanitaire et environnemental d'un site, une étape clef

La gestion des sites et sols pollués Actu-Environnement.com - Publié le 04/05/2010
La gestion des sites et sols pollués   |    |  Chapitre 5 / 10
En France, 4.000 sites pollués sont répertoriés et près de 200.000 ont été identifiés comme susceptibles de l'être du fait des anciennes activités humaines. Par définition, un site pollué est un lieu qui, du fait d'anciens dépôts de déchets ou d'infiltration de substances polluantes, présente une pollution susceptible de provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour les personnes ou l'environnement.
Ces situations sont souvent dues à d'anciennes pratiques sommaires d'élimination des déchets, mais aussi à des fuites ou à des épandages de produits chimiques, accidentels ou pas. Il existe également autour de certains sites des contaminations dues à des retombées de rejets atmosphériques accumulés au cours des années voire des décennies.

Selon les informations recensées dans la base de données BASOL, les polluants rencontrés sont le plus souvent des hydrocarbures (40%), du plomb (17,5%), du chrome (15,1%) mais également des solvants, du cuivre, de l'arsenic, du zinc, du nickel et du cadmium.

Mais pour qu’un site pollué présente un risque pour les populations il faut, simultanément, une source de pollution, des voies de transfert, c’est-à-dire des possibilités de mise en contact direct ou indirect des polluants avec les populations avoisinantes (par les eaux souterraines ou superficielles, les envols de poussières, les transferts vers les produits alimentaires, les émissions de vapeurs…) et la présence de personnes ou compartiments de l’environnement exposés à cette contamination. ''On parle de risque seulement lorsqu'il y a conjonction entre une source et un danger'', a rappelé Frank Karg PDG d'HPC Envirotec, à l'occasion du colloque Intersol en mars 2010.

Toute analyse d'un site doit donc débuter par une analyse globale de la situation : quelle pollution ? quel transfert ? quelle exposition ? Ces informations sont obtenues via des visites, différents documents et des mesures effectuées sur place. Dans le cas des sites en fin d'activités, l'historique permet également d'en apprendre beaucoup : les activités antérieures peuvent indiquer quelles pollutions sont susceptibles d'être retrouvées et à quel endroit. Cette étape - qui peut s'avérer assez longue- est pourtant cruciale et peut éviter bien des ''surprises'' qui souvent coûtent chères.

L'objectif final est de vérifier que les niveaux de pollution et d'exposition ne présentent pas d'écart par rapport à la gestion sanitaire mise en place pour le reste de la population. Tout l'enjeu consiste donc à comparer les données obtenues avec l'état initial du site lorsqu'il est disponible, les valeurs observées dans le voisinage et les valeurs sanitaires et environnementales fixées par la réglementation. Données issues des SDAGE, qualité des eaux à usage agricole ou encore critères de potabilisation des eaux, valeurs limites et valeurs cibles dans le cas de l'air, critères de qualité des denrées alimentaires…les sources de données sont nombreuses mais parfois ne suffisent pas. Dans ce cas, la procédure exige la réalisation d'une évaluation quantitative des risques sanitaires (EQRS) utilisant des connaissances toxicologiques (valeurs toxiques de référence ou VTR).

Au final, l'analyse doit conclure de la nécessité ou non de mettre en place des mesures de gestion pouvant aller jusqu'à la dépollution du site en passant par la définition des servitudes ou des restrictions d'usage.

L'initiative du Grand Lyon : la constitution d'une base de données sur le fonds géochimique

Pour comparer l'état du site étudié à son voisinage, il peut être intéressant de disposer de données d'où l'importance de connaître les fonds géochimiques naturels notamment les anomalies géochimiques locales et la connaissance de la qualité des eaux superficielles et souterraines. Or, les bases de données accessibles (BRGM, INRA) ont été constituées en milieu rural et ne sont pas transposables au milieu urbain dans lequel la plupart des diagnostics de pollution sont réalisés. C'est en partant de ce constat que le Grand Lyon a proposé à l'Association Pour la Promotion des Eco Entreprises Lyonnaises (APPEL) de réaliser une base de donnée. Le territoire de la communauté de communes a été maillé (maillage d'un hectare) et les membres de l'APPEL se sont partagé les analyses. Chaque échantillon fait l'objet d'une fiche détaillée indiquant les références géographiques, le type de sol et les résultats analytiques de plusieurs métaux : arsenic, cadmium, cuivre, mercure, chrome, plomb, zinc, etc. Au final, plus de 1.000 échantillons renseignent la base de données accessibles aux acteurs du secteur.

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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