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Traiter les boues en vue d'un recyclage agronomique

Le traitement des boues d'épuration Actu-Environnement.com - Publié le 06/09/2010
Le traitement des boues d'épuration  |    |  Chapitre 5 / 8
Après traitement, les boues peuvent être valorisées en engrais organiques, susceptibles d'apporter des éléments fertilisants au sol et d'en stimuler l'activité biologique. Si elles sont chaulées dans de bonnes proportions, elles peuvent servir d'amendement basique afin de réduire l'acidité des sols. La pratique de l'épandage agricole constitue alors la phase ultime de la filière boue.

Epandage et principe de précaution

Selon l'Ademe, toutes les analyses de cycle de vie (ACV) des filières boues montrent que l'épandage est la solution d'élimination et de valorisation la plus intéressante. Avec près de 60 % des tonnages de MS des boues de stations d'épuration valorisées par recyclage agronomique, la France est un des pays européens qui adopte le plus cette pratique, moyennant une réglementation rigoureuse et une garantie d'innocuité des pratiques pour les règnes du vivant. La Suisse a quant à elle choisi par mesure de précaution d'interdire l'épandage agricole de boues d'épuration. Dans cet esprit, en France certaines coopératives agricoles de collecte ou d'approvisionnement et certaines industries agro-alimentaires interdisent aux agriculteurs d'épandre des boues d'épuration dans les champs où poussent les productions qui leur sont destinées. Selon une étude de l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture (APCA) réalisée en 2004, ces « contraintes commerciales » existent dans quasiment tous les départements, et visent notamment le blé de transformation, les chartes de qualité en production bovine et les productions fromagères. La fédération nationale des producteurs de pommes de terre interdit l’utilisation de boues et de composts de boues. Cependant, la cellule nationale de veille sanitaire vétérinaire des épandages de boues créée en 1997 atteste que « l'épandage de boues n' a jamais été incriminé comme élément causal de maladies déclarées sur des troupeaux » (citation extraite du site de l'Ademe, chargé d'animer cette cellule). L'Ademe a publié une étude (en 2003) « Teneur des plantes à vocation alimentaire en éléments traces suite à l’épandage de déchets organiques », qui montre que des apports raisonnés de déchets organiques n’augmentent pas significativement à court terme. Elle a aussi établi (en 2005) des outils d'évaluation des risques sanitaires (microbiens et parasitaires) liés à l'épandage de boues via les transferts de polluants des sols vers les végétaux cultivés et les animaux d'élevages. Cependant, concernant les éléments-traces et les métaux lourds, l'Ademe estime que les flux limites à la parcelle actuels pourraient être plus sévères. « Selon elle, s’il n’y a pas de risque à 10 ans, il y en a à 100 ans pour les métaux lourds », est-il précisé dans le rapport le rapport n°1771 du CGAAER.

Chiffre de l'épandage des boues d'épuration

L'épandage de boues de stations d’épuration ne représente qu'1 à 2 % des épandages agricoles ; 98 % des épandages étant constitués de fumiers, de lisiers d'élevages ou de fientes de poulets. En 2004, selon l'IFEN (devenu depuis SOeS), l'épandage simple concernait 46 % (en tonnes de MS/an) des boues issues du traitement des eaux usées domestiques, et 16 % des boues étaient épandues après transformation en produit compost, contre 3% seulement en 2000 selon l'INRA. Ce tonnage continuerait à croître, et aurait atteint 28% en 2008. En 2004, selon l'IFEN, l'épandage de boues résiduaires urbaines se pratiquait sur 3 % de la Surface Agricole Utile (SAU) française. Le ministère en charge de l'écologie reprend l'évolution de la surface agricole couverte par l'épandage de boues : 223 392 hectares en 2003, 233 889 ha en 2004 et 249 937 ha en 2005.

Nature des boues épandues

- Boues pâteuses
Ces boues sont issues de la filière de traitement des boues, en sortie de l'étape de déshydratation mécanique. Difficiles à manipuler et à stocker, elles sont sujettes à la fermentation anaérobie et à la production de mauvaises odeurs.

- Boues chaulées
Issues de la filière de traitement des boues en sortie de l'étape de déshydratation mécanique, elles subissent une stabilisation chimique à la chaux pour être hygiénisées et stabilisées. Leur consistance pâteuse ou solide fait qu'elles sont faciles à manipuler.

- Boues liquides
Ces boues liquides proviennent du traitement primaire des eaux et de l'étape d'épaississement de la filière de traitement des boues. D'une texture semblable à celle des lisiers de porcs ou de bovins, elles sont épandues par rampes le plus souvent sur des prairies. Malodorantes, elles sont parfois épandues via des citernes équipées d'un enfouisseur.

- Boues solides non chaulées
ll s'agit des « gâteaux » solides produits en sortie de déshydratation par filtres-presse, à l'aspect de « terreau », faciles à transporter et à stocker (en talus) à un moindre coût. Il s'agit aussi des boues séchées, ou encore des boues digérées.

- Compost de boues
Les boues liquides produites en sortie de déshydratation par centrifugation peuvent être envoyées sur une plateforme de compostage faite de cellules compartimentées et ventilées. Là, elles sont mélangées à d'autres sous-produits carbonés (refus de criblage, déchets verts, écorces de résineux, palettes broyées, résidus agricoles, sciures de bois, biodéchets de cantine, etc.) et subissent une dégradation biologique par voie aérobie. Après fermentation et maturation, le compost apparaît après plus d'un mois comme un produit hygiénisé et stabilisé, humide et riche en sels minéraux et en micro-organismes. S'il respecte la norme Norme NFU 44-095, ce compost prend le statut de produit et peut être commercialisé pour répondre aux problèmes d'érosion des sols, de rétention d'eau ou de besoins en éléments fertilisants des espèces végétales, auprès de la profession agricole (maraîchage, arboriculture, pépinière, viticulture), des collectivités (revégétalisation, espaces verts), voire des particuliers. S'il ne respecte pas cette norme, ce compost reste déchet et sera éliminé par incinération, enfouissement ou épandage agricole sous conditions.
Le compostage des boues est surtout adapté aux stations de moins de 100.000 EH. En 2004, l'Ademe estimait à 126 le nombre de plate-formes de compostage de boues installées en France. En 2007, un audit de l'Ademe a révélé qu'une plate-forme de compostage sur deux ne respecte pas la norme NFU 44-095.

Selon l'Ademe, la valorisation des boues se fait par épandage de boues pâteuses (35 % du tonnage de matières sèches de boues épandues), chaulées (30 %), liquides (15 % du tonnage de MS de boues épandues, mais plus de 40 % du tonnage national brut), solides non chaulées (15 %) et compost de boues (5 %). Toutes ces boues ne présentent pas les mêmes teneurs en matière organique, en azote, en potasse, et en phosphore :



Source : Syndicat des professionnels du recyclage en agriculture (Syprea)

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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Réactions1 réaction à cet article

 

Je vois plusieurs études très intéressantes jusqu'en 2009 et puis plus rien depuis...
Cela fait donc 5 ans que le problème est résolu ? Il n'y a plus besoin de vérifications ? Tout est réglé ?
Y compris le problèmes des métaux lourds qui s'accumulent dans nos organismes ?

Aigle bavard | 21 mai 2014 à 09h58
 
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