Une déclinaison du phénomène climatique El Nino, Modoki "semblable mais différent" en japonais pourrait influencer l'écosystème marin au large de l'Amérique du Sud, selon des travaux des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Alors qu'un événement El Nino classique entraîne un appauvrissement des eaux en phytoplancton de manière étalée vers l'est du Pacifique, son homologue Modoki localiserait en effet son influence dans la partie centrale de l'océan. Contrairement au phénomène "classique", Modoki affaiblit peu les alizés : par conséquent, la remontée des eaux plus froides riches en éléments nutritifs vers la surface n'est pas ralentie comme pour El Nino. L'appauvrissement reste localisé au centre du Pacifique. Les scientifiques ont analysé des images satellitaire de la couleur de l'eau de 1997 à 2010 : selon la concentration en chlorophylle à la surface, l'océan apparaît bleu ou vert. Présente dans le phytoplancton, elle lui permet de réaliser la photosynthèse indispensable au développement végétal.

L'augmentation de la fréquence de cette variante d'El Nino pourrait également refroidir les eaux à proximité des côtes péruviennes.