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Actu-Environnement

Report de l'arrêté du 21 mars 2002 contre l'usage des cartouches au plomb

La France reporte à 2006, l'arrêté du 21 mars 2002 qui prévoyait d'interdire l'usage des cartouches au plomb à partir de l'été 2005 dans les zones humides (marais, lacs, cours d'eau, étangs, lagunes).

Gouvernance  |    |  C. Seghier
La France reporte à 2006, l'arrêté du 21 mars 2002 qui prévoyait d'interdire l'usage des cartouches au plomb à partir de l'été 2005 dans les zones humides (marais, lacs, cours d'eau, étangs, lagunes).

En 2002, la France a adopté un arrêté interdisant l'utilisation du plomb dans les cartouches. Cet arrêté aurait dû prendre effet pour l'été 2005, soit trois ans plus tard. Pourtant, par arrêté, les sanctions ne pourront intervenir qu’à compter du 1er juin 2006.

Ce report dans l'application des engagements internationaux de la France est inacceptable, déplore la LPO et indique dans un communiqué que cet arrêté ne doit et ne peut faire l'objet d'aucun « sursis », la France n'ayant déjà que trop tardé par rapport aux autres Etats membres. Selon, la LPO, cette affaire fait l'objet d'un chantage au vote pour le prochain référendum sur la Constitution européenne.

Près de 250 millions de cartouches* de chasse seraient chaque année tirées en France (dont 2/3 par la chasse et 1/3 par le ball-trap). Une cartouche contient 35 gr de billes de plombs. Cela fait 8000 tonnes de plombs répandues chaque année dans la nature.
La France est le pays où le nombre de cartouches vendues est parmi les plus élevés d'Europe.
Le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, la Norvège, la Suède, la Flandre Belge, l'Allemagne et l'Espagne ont, soit complètement abandonné le plomb, soit interdit son utilisation dans les zones humides
Les Etats-Unis ont totalement abandonnées cette pratique depuis 30 ans.

Reporter l'entrée en vigueur de cette mesure anti-pollution alors que la France a déjà cinq ans de retard sur ses engagements, aura des conséquences désastreuses sur les oiseaux sauvages, victimes de saturnisme provoqué par les plombs de chasse, conclue la LPO.

La France a signé la Convention de Bonn (en 1982) et l'accord sur la Conservation des Oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA, en 1999), dont le plan d'action prévoit que les « Parties s'efforcent de supprimer l'utilisation de la grenaille de plomb de chasse dans les zones humides pour l'an 2000 ». Cet accord, entré en vigueur en 1999, à Cape Town en Afrique du Sud, couvre 235 espèces d'oiseaux, qui dépendent écologiquement des zones humides tels que les pélicans, cigognes, flamants roses, cygnes, oies, canards, échassiers, mouettes...

* Source ROC 2005

Réactions2 réactions à cet article

Une mesure anti-pollution ou anti-chasse ?

L'interdiction du plomb est, à mon sens, plus une mesure anti-chasse qu'une mesure anti-pollution.

En effet, que représentent les chiffres dénoncés par le ROC (Rassemblement des Opposants à la Chasse, pas à la pollution, rappellons-le) en comparaison à ceux des rejets de l'industrie ? Pas grand chose...

De plus, la LPO évoque des "conséquences désastreuses" pour les oiseaux, alors que les cas de saturnisme avérés sont très rares et concernent des éspeces très précises, dans des zones bien déterminées (niveau d'eau très bas sans aucun débit, les marais par exemple).
En revanche, le passage du plomb à la grenaille d'acier engendrera une diminution importante de l'efficacité du tir, augmentant ainsi considérablement le nombre d'oiseaux juste bléssés qui souffriront parfois plusieurs jours avant d'aller mourrir dans un coin. Cela, c'est une conséquence désastreuse.
De plus, les billes d'acier ont la caractérisique d'être bien plus dure que celles de plomb (qui s'écrasent en arrivant sur un obstacle). La conséquence en est que le risque de ricochets, et donc d'accidents sera acru.

En vérité, la motivation première des associations comme le ROC ou la LPO en soutenant l'interdiction du plomb est bien de faire diminuer, non pas la pollution, mais la population des chasseurs.
En effet, nombreux sont ceux qui ne pourront pas suivre financièrement : les cartouches à l'acier sont bien plus chères, les fusils stantards risquent d'exploser en les tirant (il faudra donc les changer, soit débourser en moyenne 1500 euros)...

Bien-sûr, les rejets de métaux lourds dans la nature doivent cesser. Mais pas uniquement ceux émis par les plombs de chasse...
Et concernant ceux-ci, il serait judicieux de laisser le temps aux chasseurs de s'adapter, et aux armuriers de mettre au point des cartouches plus performantes, moins chères, et surtout moins dangereuses, en utilisant de nouveaux alliages.
Le repport de cette interdiction à 2006 est un premier pas vers une réflexion plus raisonnée et approfondie...

Alain | 11 mai 2005 à 14h46 Signaler un contenu inapproprié
réponse à Alain

Je sais que mon commentaire vient tard (et après l'interdiction de tir aux grenailles de plomb en zones humides), mais dites moi Alain, si votre voisin jette ses papiers par terre, est-ce que ça légitime que vous le fassiez aussi? Même si la pollution au plomb engendrée par la chasse est moins importante que celle des industries, ça ne justifie pas de poursuivre ces pratiques, surtout qu'il existe des alternatives. Si on suit votre raisonnement on attend que son voisin fasse un geste avant d'en faire un soi meme...autant ne plus parler de préservation des écosystemes!

lucie | 05 août 2009 à 12h17 Signaler un contenu inapproprié

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