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Actu-Environnement

La France aura beaucoup de mal à atteindre un bon état écologique des eaux d'ici à 2015

Selon un rapport du Muséum national d'histoire naturelle, l'état des eaux est si médiocre en France avec 50 à 75% de masses d'eau sérieusement dégradées que l'objectif de bon état écologique fixé par la directive-cadre (DCE) est quasi-inatteignable.

Eau  |    |  C. Seghier
La directive européenne 2000/60 , dite directive-cadre sur l'eau (DCE) engage les pays de l'Union Européenne dans un objectif de reconquête de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques. Son ambition : les milieux aquatiques (cours d'eau, plans d'eau, lacs, eaux souterraines, eaux littorales et intermédiaires) doivent être en bon état d'ici à 2015, sauf si des raisons d'ordre technique ou économique justifient que cet objectif ne peut-être atteint.

La Directive établie un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau, et a été adoptée le 23 octobre 2000 et publiée au Journal officiel des Communautés Européennes du 22 décembre 2000. Elle fixe comme principales échéances dans chacun de ces districts hydrographiques, l'élaboration d'un état des lieux d'ici fin 2004, et d'un plan de gestion d'ici 2009 qui fixera notamment les objectifs à atteindre pour 2015. En France, le plan de gestion consistera en une modification du SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) et d'un programme de mesures à définir d'ici 2009.

Or selon un rapport sur la qualité de l'eau du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), rendu public, lundi 6 juin, réalisé sous la direction de Jean-Claude Lefeuvre, professeur émérite au Muséum, et président du comité scientifique du WWF, la France aura beaucoup de mal à se mettre en conformité à cette directive.

L'étude s'est appuyée sur les résultats des analyses effectuées par les agences de l'eau sur six grands bassins : Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée-Corse et Seine-Normandie. Ces données ont été analysées et complétées par les scientifiques du MNHN et de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

Ce premier état des lieux montre que, dans l'hypothèse la plus optimiste, moins de 50% % des masses d'eau (de surface et souterraines) pourront atteindre le bon état écologique d'ici 2015 et seulement 25 % dans l'hypothèse la plus pessimiste.

50 % à 75 % des masses d'eau de surface et souterraines sont gravement dégradées, souligne le rapport.

25 % des masses d'eau sont dans un bon état probable, 25 % sont à risque, 23 % présente un doute et 27 % sont des eaux artificielles ou fortement modifiées. Les eaux artificielles qui ont été fortement modifiées par l'homme ne pourront jamais atteindre l'objectif, précise le rapport.

Le rapport indique encore que les eaux du bassin Artois-Picardie sont polluées à 38 %, celles de Loire-Bretagne à 35 % et celles de Rhin-Meuse à 45 %. Si l'on considère uniquement les eaux souterraines, le bassin de Seine-Normandie est pollué à 83 % et celui de Rhin-Meuse à 69 %.
Certains résultats s'avèrent particulièrement inquiétants comme en Artois-Picardie, où, du fait de l'infiltration de polluants d'origine agricole et industrielle, 100% des eaux souterraines sont classées à risque. Ces eaux sont utilisées entre autres pour l'alimentation en eau potable.

Alors que ces résultats sont plutôt négatifs, ils ne prennent en compte que les micropolluants les plus connus, à savoir nitrates et pesticides. Les micropolluants émergents et les polluants d'origine microbiologique dont les impacts sur la santé humaine, les populations animales et les écosystèmes sont avérés. ont été exclus de l'état des lieux faute de moyens.

Parmi les micropolluants émergents, on peut mentionner les produits pharmaceutiques qui se retrouvent dans les eaux usées par le biais des urines et des effluents hospitaliers ou agricoles, les phtalates (dans les plastiques), les retardateurs de flammes bromés employés dans les équipements électriques et électroniques, les molécules de substitution de pesticides et les dioxines qui proviennent du processus de combustion.

Parmi les polluants d'origine microbiologique, on peut citer les micro algues qui émettent des toxines nuisibles aux organismes aquatiques. Les cyanobactéries (algues bleues vertes ou cyanophycées) sont des micro-organismes photo-autotrophes qui colonisent la majorité des écosystèmes terrestres et aquatiques. Bien qu'elles aient normalement une existence planctonique, les cyanobactéries peuvent former des agrégats vert olive à la surface de l'eau (fleurs d'eau).
En juillet 1998, en Bretagne du Nord, l'estuaire de la Rance a été fermé à la pêche à cause de la présence d'une de ces micro-algues : l'Alexandrium.
Plus récemment, la présence persistante des dinophysis, une micro algue toxique a conduit à interdire pendant 5 semaines la vente des huîtres du bassin d'Arcachon.

Le gouvernement a présenté la nouvelle Loi sur l'eau début avril au parlement, en vue d'atteindre un bon état écologique en 2015. La Directive européenne établissant un cadre communautaire pour la gestion de l'eau avait été transposée en droit français le 21 avril 2004 et associait les citoyens aux décisions à prendre. Dans ce contexte, une consultation nationale sur l'état des lieux et les grands enjeux des cours d'eau, des plans d'eau, des nappes souterraines et des eaux littorales se déroule jusqu'au 2 novembre 2005.

Réactions6 réactions à cet article

ne pas baisser les bras

Effectivement, l'état des lieux n'est pas des plus encourageants... Mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. Continuons à mobiliser les acteurs (tout le monde, donc) et faisons tous les efforts possibles pour atteindre ce bel objectif.

lolito | 24 juin 2005 à 22h52 Signaler un contenu inapproprié
Re:ne pas baisser les bras

L'article en question part d'un état des lieux 2003 et se projette déja en 2015 sans connaitre les actions qui seront menées, ni prendre en compte la caractérisation plus poussée qui permettra d'affiner les informations ...

Agglomèrer de l'info et jeter un pavé dans la marre ne conduit pas forcément au résultat escompté.

Zbbfrom39 | 29 juin 2005 à 13h09 Signaler un contenu inapproprié
Aucun

L'état de l'eau est à l'image du pays ,politiquement et économiquement.
Quand va t'on prendre les dossiers à bras le corps ?
Visiblement l'ENA n'octroie que peu de compétences à notre junte d'élus et de cadres administratifs.
Je suis effaré.

reb124 | 06 avril 2006 à 21h31 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:ne pas baisser les bras

Si l'objectif est défini , il faut encore passé à l'action....

Pour aider l'eau à retrouver une pureté on pourrait ajouter à la panoplie des outils la gestion globale de l'eau.
A defaut de ne pas savoir comment faire et par où commener on peut déjà continuer les biefs du Pilat....

jeandb | 26 octobre 2006 à 22h05 Signaler un contenu inapproprié
cyanobacteries

Qui peux me donner un moyen efficace de traiter ce probléme qui affecte depuis plusieurs années des plans d'eau (étang - lac - riviére), et qi engendre nombre de mécontentement de la part d'administrs qui ne comprennent pas les mesures prises par les auorités locale d'interdire soit totalement, soit momentannément les baignades et activités nautiques, et qui engendre des problémes économiques très très sérieux notamment dans les communes touristiques à vocation rurale.

RASTIGNAC | 25 août 2007 à 18h35 Signaler un contenu inapproprié
raffinerie verte!

Pour partager l'idée ,il faudrait d'abord savoir comment cette raffinerie fonctionnera?Est-ce la methanisation? des algues vertes seulement,des lisiers
fientes,toutes sortes de déchets organiques? Comment
traitera-t-on les rejets dans l'eau,l'air,les sols?
QUID des résidus de fermentation? Pour fonctionner
correctement,il faut analyser avec qui et quoi?
Il serait grave que cette usine devienne une solution définitive,car les pollueurs auront la
conscience tranquille pour continuer!A suivre.

arthur | 16 août 2009 à 12h21 Signaler un contenu inapproprié

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