Appartenant à la famille des fongicides, le bromure de méthyle est un produit phytosanitaire utilisé par fumigation dans la production fruitière. Une fois pulvérisé sur les cultures, il rejoint la haute atmosphère où il endommage la couche d'ozone. Sa durée de vie est plus courte que celle des Chlorofluocarbure (CFC), mais il détruit les molécules d'ozone 50 fois plus vite. C'est un gaz incolore et inodore, très toxique par inhalation, qui agit sur le système nerveux.
De nombreux agriculteurs ont déjà opté pour d'autres fumigants et pour des mesures non chimiques, telles la greffe ou la pose de film barrière, pour arrêter totalement ou réduire considérablement leur utilisation de bromure de méthyle.
Toutefois, alors que le Protocole de Montréal prévoyait une complète cessation d'utilisation dès le 1er janvier 2005, nombre de pays développés sollicitent régulièrement des dérogations pour se donner le temps de trouver des produits de remplacement. Onze pays avaient déjà reçu des dérogations totalisant 16.050 tonnes pour la première année suivant l'échéance de 2005.
La Réunion extraordinaire des Parties de la semaine dernière avait vocation à négocier les nouvelles demandes de dérogations et à répartir les quotas entre les 16 pays demandeurs : Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal et Royaume-Uni. Les participants se sont finalement mis d'accord pour autoriser les pays développés à utiliser un total de 13.014 tonnes en 2006, soit environ 20% de moins qu'en 2005.
La prochaine Réunion extraordinaire des Parties au Protocole de Montréal se tiendra le 12 décembre 2005 à Dakar (Sénégal). Le Groupe de travail devra trancher pour les quotas de 2007. Les délégations se pencheront également à cette occasion sur le financement dont doivent disposer les pays en développement au cours de la période 2006-2008 pour continuer à s'acquitter de leurs nombreuses obligations au titre du Protocole.
Un rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE ou UNEP) chiffre à 420 millions de dollars le montant qui devraient être accordés pour aider les pays en développement à éliminer progressivement toutes les substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Il s'agirait de la cinquième reconstitution du Fonds Multilatéral du Protocole de Montréal (FMPM).