Inauguré samedi 24 septembre 2005 en Lorraine, le projet « Le Haut des Ailes » est un exemple intéressant d'intégration réussie puisque l'enquête publique n'a généré ni opposition, ni contestation, et ceci sur les 70 acteurs concernés (services de l'État, élus, habitants, organismes consulaires, agriculteurs, associations…). Ainsi, il n'a fallu que 18 mois entre l'étude du projet et l'obtention des permis de construire.
Situé à 60km de Nancy le projet est constitué de trois parcs éoliens qui s'étendent sur plusieurs communes à cheval sur les départements de la Meurte-et-Moselle et de la Moselle. Son emplacement impliquant un grand nombre d'acteurs, la concertation a été un volet essentiel. Une « Charte d'Engagements » en 12 points a été établie par la société Erelia initiatrice du projet (dirigée par François Pélissier, créateur d'entreprise originaire de la région) afin de garantir l'intégration du parc dans un développement local et durable. Elle définit également la politique de communication du projet qui s'est organisée autour du Comité Territorial de Concertation et du Comité Local de Suivi. Le Comité Territorial de Concertation a permis d'associer les décideurs politiques et publics, les services de l'état, les associations et les acteurs locaux sur les conditions d'aménagement. Le Comité Local de Suivi informait régulièrement les élus, riverains et les agriculteurs sur l'avancement du projet. Des expositions, des visites sur le terrain et des réunions publiques ont été organisées sur les conseils de l'ADEME afin de rassembler les acteurs et de faciliter leur implication.
Mais au-delà de la concertation certains habitants se sont appropriés le projet au point de s'impliquer financièrement en devenant actionnaire. À hauteur de 1000 euros par action, les 99 actionnaires représentent actuellement 10% du financement total s'élevant à 35 millions d'euros. L'électricité produite par le parc est revendue à EDF. Une partie des dividendes est destinée aux actionnaires, une autre permet d'indemniser les habitants installés à moins de 80m de chaque éolienne. Le reste du projet est financé à 80% par un emprunt bancaire et à 10% par le Fonds d'investissements de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Fideme) avec l'appui de l'ADEME.
En France ce type de gestion reste unique alors qu'elle est répandue au Danemark et en Allemagne. Or il apparaît que le financement local et plus largement l'investissement citoyen dans les projets éoliens constituent un moyen efficace d'améliorer l'accueil des parcs éoliens.
Sur le plan technique le parc « Le Haut des Ailes » est le plus important de France. Composé de 16 aérogénérateurs de 127 mètres, d'une puissance totale de 32 MW ce projet alimente 40000 personnes en électricité et permettra d'éviter le rejet de 45 000 tonnes de CO2 par an.