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Actu-Environnement

La teneur en dioxyde de carbone de l'atmosphère n'a jamais été aussi élevée

Les derniers résultats du projet EPICA (European Project for Ice Coring in Antarctica) auquels participent des équipes du CNRS et du CEA indiquent que la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère ne cesse de croître.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
Dans le cadre projet européen EPICA (Programme glaciaire européen en Antarctique), des équipes françaises du CEA et du CNRS, à l'aide de la dernière carotte de glace prélevée en Antarctique, au Dôme C*, ont pu déterminer la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre sur les 650.000 dernières années. Les résultats ont été récemment publiés dans la revue Science.

Le projet EPICA, projet Européen mis en place par la Fondation Européenne de la Science qui bénéficie d'un fort soutien des Communautés Européennes consiste en l'analyse des glaces basales du forage de Dôme C où la calotte glaciaire Antarctique à plus de 3600m d'épaisseur. Ce projet a débuté en 1995 et regroupe l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, Suède et la Suisse.

Les analyses des bulles d'air emprisonnées dans la glace indiquent que la concentration en dioxyde de carbone ne cesse de croître et se trouve déjà actuellement, à 380 parties par million en volume, un niveau plus élevé de 27 % que le maximum atteint au cours de ces 650 000 dernières années.
Par rapport aux précédentes analyses publiées dans la revue science du 10 juin 2004, les chercheurs sont remontés encore plus loin dans le temps, puisque deux cycles glaciaires de plus ont pu être analysés, soit 210 000 ans.

Les données concernant le gaz carbonique et le méthane atmosphériques devraient aider les scientifiques à mieux comprendre les changements climatiques et la nature de la période chaude actuelle sur Terre.
Cet enregistrement pourrait aussi aider les chercheurs à déterminer quand les hommes ont commencé à influencer sérieusement les concentrations en gaz à effet de serre sur la planète.

Les analyses de teneur en deutérium, paramètre qui a permis de reconstituer la température en Antarctique ont été réalisées au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), unité mixte de recherche CEA-CNRS créée en janvier 1998 par la fusion du Centre des Faibles Radioactivités (CFR) et du Laboratoire de Modélisation du Climat et de l'Environnement (LMCE).

Il s'agit de la plus ancienne reconstitution climatique à partir de carottes glaciaires et deux fois plus ancienne que celles obtenues sur les forages de Vostok (400 000 ans en 1999) et de Dôme Fuji (350 000 ans en 2003).

Les analyses précédentes indiquaient déjà qu'au cours des 740 000 années passées, la terre avait subi huit cycles climatiques, voyant alterner des périodes glaciaires et des périodes plus chaudes dites interglaciaires avec un changement brutal du rythme de ces cycles il y a 420.000 ans.
Les périodes chaudes des 420 000 dernières années sont caractérisées par une température similaire à celle que nous connaissons actuellement, alors qu'auparavant, elles étaient moins chaudes mais duraient plus longtemps.

L'objectif du projet EPICA au Dôme C consiste désormais à atteindre 900.000 ans. La recherche de glaces encore plus anciennes au cœur du continent antarctique constituera un enjeu majeur des projets futurs en glaciologie. Deux nouveaux projets scientifiques du programme Epica intitulé Epica-MIS en Antarctique et IPY-Care, programme de coordination en Arctique réalisé en relation étroite avec la prochaine Année polaire internationale, ont ainsi été lancé en mai dernier.


*Alors que 44 bases se répartissent sur le pourtour du continent Antarctique, Concordia sur le site du Dome C est une des trois bases permanentes implantées à l'intérieur du continent. Les deux autres présentes sont la base américaine Amundsen Scott, au Pôle Sud, et la base russe Vostok.
Le site de Dôme C a été choisi en fonction de plusieurs critères scientifiques :
- Présence d'une épaisse calotte glaciaire permettant d'accéder aux archives du climat de la planète et de reconstruire les cycles interglaciaires sur plusieurs centaines de milliers d'années.
- Atmosphère particulièrement stable, pure et sèche idéale pour des observations en astronomie et pour des études sur la composition chimique des basses et hautes couches de l'atmosphère.
- Situation éloignée des perturbations côtières, favorable aux Observatoires en magnétisme et sismologie, complétant ainsi le réseau mondial de données peu fourni dans l'hémisphère sud.
- Isolement, confinement, hostilité du climat, conditions particulières dans lesquelles fonctionne un groupe d'hivernants sur une longue période, propice à la réalisation de programmes biomédicaux applicables à des vols spatiaux.

Le ralliement de Dôme C s'effectue soit par convois terrestres, au départ de Dumont d'Urville (une dizaine de jours pour 1 100 Km), soit par transport aérien léger, (personnel et petit matériel) au départ de la base italienne Terra Nova Bay (4 heures d'avion pour 1 200 Km).

Réactions1 réaction à cet article

IL FAUDRAIT DES CENTAINES/MILLIERS D'ANNEES

...pour analyser, théorifier, informer,convaincre l'humanité que le changement sera un jour (probablemebt prochain) cosmique comme ce le fut le cas des cycles glaciation/réchauffement alors que l'homme n'existait presque pas !
L'élévation fatale des océans, se répercutant en amont sur les rivières, les ruisseaux, les sources exigerait des digues monstrueuses, des barages gigantesques, des déplacements de populations, des changements de cultures ... Comme toujours, nous attendrons qu'il soit trop tard et ce sera les violences de toutes sortes ... Il est si facile d'assurer qu'il suffit d' attaquer le CO2 (ce qu'il faut aussi faire), alors qu'il s'agit probablement d'un "arbre" qui cache la "forêt" (le CO2 étant la conséquence du réchauffement, pas l'inverse comme le montre le parallélisme entre les courbes)

jacques | 09 janvier 2007 à 14h12 Signaler un contenu inapproprié

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