En 2005, plus de 3,5 millions de tonnes de déchets ont été traitées par méthanisation en Europe. Cette technique connaît un fort développement ces dernières années et une centaine d'unités sont actuellement en service dans la Communauté européenne. Les pays qui ont une politique forte en matière d'énergie renouvelable (éolien, solaire) favorisent souvent la méthanisation, comme c'est le cas des Allemands et des Suisses particulièrement actifs sur ce créneau. Les Espagnols connaissent également une forte poussée de cette technique : rien qu'à Barcelone, trois usines ont été installées par trois constructeurs différents. À ce rythme, dans cinq ans, la quantité de déchets traités par la méthanisation devrait atteindre 7 millions de tonnes sur le territoire européen.
En France, une dizaine de projets sont en cours. De nombreuses collectivités territoriales, toutes confrontées à l'épineux problème du traitement des déchets ménagers, étudient cette solution comme à Metz, Romainville ou Forbach. À Montpellier, Lille ou encore Calais les installations sont déjà en construction.
À Calais, la méthanisation s'est imposée suite à une forte mobilisation des habitants de la région face à l'incinération pourtant prévue par le Plan départemental d'élimination des déchets. L'usine est actuellement en construction. Sa mise en service est prévue pour début 2007. Elle pourra accueillir 28.000 tonnes de déchets fermentescibles par an issus des collectes sélectives et des industries agroalimentaires de la région. Elle produira du compost destiné à l'agriculture et du biogaz valorisé en électricité à hauteur de 5.000 MWh par an. Caractéristiques supplémentaires : des préoccupations environnementales ont été intégrées dans la conception des bâtiments : utilisation de bois (mélèze) sur les façades des bâtiments et digesteurs, renforcement de l'isolation thermique et accoustique des bureaux, installation de brise-soleil sur les façades sud et ouest afin d'éviter la surchauffe l'été, utilisation de revêtements linoléum au lieu du PVC et de peinture sans solvant organique. D'autre part, le chauffage des locaux sera assuré par le biogaz produit par la méthanisation. Le coût du projet s'élève à 17 M€.
À l'issue de l'appel d'offre, le contrat d'exploitation a été remporté par un groupement d'entreprises constitué pour 51 % du groupe espagnol Urbaser, pour 29 % de Tiru et pour 20 % de Valorga. Les trois entreprises seront chargée du suivi des travaux de construction, de la mise en service industrielle et de l'exploitation de l'usine pendant 5 ans.