En effet, la première partie du parc a été aménagée en zones humides artificielles basées sur le concept de Jardins Filtrants® développé par Phytorestore / Site et Concept. Ces aménagements paysagers épurateurs sont particulièrement rustiques et évoquent les marais naturels canalisés dans des bassins en béton. Outre l'aspect paysager, les Jardins Filtrants® ont un rôle de dépollution de l'eau. En amont, l'eau de la Seine est prélevée par une vis d'Archimède puis épurée en traversant sept types de bassins disposés en cascade. Les végétaux qui ornent les bassins ont été sélectionnés en fonction de l'évolution de la qualité de l'eau au fur et à mesure de son traitement. Les premiers bassins alignent quenouilles (Typhas angustifolia) et roseaux communs (Phragmites communis) pour abattre les charges organiques. Les seconds bassins mobilisent prêles (Equisetum fluviatil) et iris jaunes (Iris pseudacorus) et bleus (Iris sibirica) pour détruire les germes. Les derniers bassins laissent la place aux plantes oxygénantes : nymphéas (Nymphea alba), faux lotus (Nymphoïdes peltata), glycérie aquatique (Glyceria aquatica). Alors qu'en entrée, l'eau de la Seine est chargée en composants organiques, en azote, en phosphore et en germes et présente une qualité d'eau de classe 3, elle atteint une qualité « eau de baignade » de type qualité piscicole de classe 1B en sortie. L'installation traite 860 m3/j pour une superficie en eau de 18.000 m2.
Dans la seconde partie du parc, l'eau épurée rejoint le lit de l'ancienne rivière du site réaménagé en divers habitats écologiques : frayères, habitat pour grenouilles vertes, tritons, petits insectes… Une bonne qualité d'eau est essentielle à cette étape puisque les animaux ne peuvent s'installer et prospérer que si l'eau atteint au moins 5 à 7 mg d'oxygène par litre comme c'est le cas en sortie des bassins filtrants alors que dans la Seine ce taux est de 4 mg/l en moyenne.
Pour compléter la filtration des eaux des installations il est prévu d'installer des systèmes filtrants par phytodégradation pour le traitement de l'air provenant de l'autoroute qui passe sous le parc. L'air pollué sera canalisé et récupéré sous forme liquide par contact avec de l'eau puis dirigé vers un support organique sur lequel seront planté des végétaux spécifiques. En traversant l'épaisseur de sol et les racines des plantes les molécules polluantes seront fixées et /ou dégradées.
En ce qui concerne l'aménagement global du site, tous les matériaux utilisés sont des anciens déchets du site, recyclés sur place : bétons avec débris de bouteilles de verre, plaques d'acier rouillé, poutrelles d'anciennes voies ferrées…. Il en ressort une forte impression de bataille entre des paysages naturels luttant pour émerger et les grandes infrastructures aériennes à proximité que sont l'autoroute A14, la voie ferrée du RER et le vieux bâtiment industriel des Papeteries de la Seine.
Pour faciliter l'accueil du public, de nombreuses installations annexes ont été prévues : parc canin, point information, guinguette, jardins familiaux, aires de jeux… Tous les bâtiments ont été conçus et construits en respectant les préconisations du label HQE.
Sécurisé et surveillé, le parc sera ouvert en journée mais l'accès aux chemins de halage restera possible à tout moment. D'ailleurs, les berges du fleuve ont également bénéficié d'un réaménagement végétal et de l'installation de frayères qui serviront de refuge à de nombreux poissons.