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Actu-Environnement

La polémique sur la chasse à la baleine reste d'actualité

Les pays partisans de la chasse à la baleine ont, pour la première fois et avec une courte majorité, obtenu le vote d'une résolution à portée déclaratoire recommandant la reprise de la pêche à la baleine à des fins commerciale.

Biodiversité  |    |  C. Seghier
   
La polémique sur la chasse à la baleine reste d'actualité
   
Une résolution visant à soutenir la reprise de la pêche à la baleine à des fins commerciale a été adoptée lors de la réunion annuelle de la Commission internationale baleinière (CBI) qui se tenait du 16 au 20 juin dernier sur l'île de Saint Christophe (St-Kitts and Nevis), dans les Caraïbes.

Cette déclaration a recueilli 33 voix contre 32. Heureusement pour lever le moratoire adopté en 1982, il faut une majorité de 75% des voix. Ce vote n'a donc pas été suffisant pour autoriser une reprise effective de la chasse et reste au stade de déclaration pour l'instant.

Toutefois pour l'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) qui était présent en tant qu'observateurs aux côtés de soixante-six pays et de nombreuses organisations écologistes internationales, l'arrivée pour la première fois à la CBI cette année de nouveau pays pro chasse comme le Cambodge, les Iles Marshall, le Mali, la Gambie et le Togo a permis de faire adopter la déclaration. Après avoir subi plusieurs échecs sur des propositions politiques, le Japon partisan de la chasse a hâtivement fait passer cela pour une victoire, indique l'IFAW. De nombreux autres pays, opposants à la chasse, ont tout aussi rapidement souligné le fait que la déclaration n'était pas contractuelle pour les états membres.

Les pays partisans de la chasse emmenés principalement par le Japon, l'Islande (qui pratiquent déjà une chasse dite « scientifique ») et la Norvège ont pourtant pour la première fois remporté une victoire sur les pays protecteurs des grands mammifères.

La France a jugé inquiétante cette résolution. Pour tous les pays qui comme la France estiment que la conservation des cétacés et la préservation de l'environnement marin sont un devoir et une responsabilité, l'adoption de cette résolution est inquiétante, indique le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable dans un communiqué.
La France estime que la chasse à la baleine est une pratique d'un autre âge, sans justification économique et prévient que, face aux efforts des pays pro-chasse, la France reste plus que jamais déterminée, avec les pays protecteurs, à pérenniser l'existence du moratoire.Pour Jean-Baptiste Mattéi, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, cette résolution montre qu'il convient d'être plus que jamais vigilant et de mobiliser les pays protecteurs sur tous les fronts.

En dépit de l'interdiction de la pêche à la baleine, le Japon, gros consommateur de la chair de baleine, tue toujours des baleines sous prétexte de recherches scientifiques. Chaque année, le Japon tue plus de baleines en haute mer (plus de 1000 cette année seulement) et rien n'a été fait à la CBI cette semaine pour changer cela, souligne le Dr. Joth Singh, Directeur de la Protection de la Faune et de l'Habitat d'IFAW .

Malgré cet échec des pays protecteurs des grands mammifères, le bilan de la 58ème Commission Baleinière Internationale reste positif, selon eux sur d'autres points. Le comité scientifique et le comité de conservation continueront notamment à explorer, à inventorier et à dénoncer les risques des pollutions acoustiques des exercices navals militaires et des campagnes sismiques de prospection sous-marine d'hydrocarbures ainsi que les risques de collision entre les baleines et les navires, notamment les navires à grande vitesse. Un atelier dédié aux maladies infectieuses et autres risques sanitaires susceptible d'atteindre les baleines devrait également être organisé avant la prochaine réunion annuelle qui se tiendra en Alaska. Enfin, un projet français de sanctuaire baleinier dans les Zones Economiques Exclusives a été présenté et ouvert aux autres nations caraïbes. Ce projet, qui comprend les eaux sous juridiction française de la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, vise à assurer la conservation des habitats et des espèces de cétacés présents dans cette zone, dont plusieurs espèces de baleines (baleine à bosse, cachalot, rorquals…) et de petits cétacés (globicéphale, grand dauphin, dauphin tacheté pan-tropical …) dans des zones importantes pour le repos, l'alimentation, la reproduction ou l'élevage des jeunes. Le sanctuaire doit permettre de compléter efficacement le régime juridique de protection intégrale de toutes les espèces de mammifères marins par la délimitation d'une zone où les activités humaines néfastes à la conservation de ces espèces peuvent être contrôlées, voire interdites dans le cadre d'un processus de concertation entre tous les acteurs : administrations, élus, usagers de la mer, scientifiques et associations de protection de la nature. Tout en étant, dans un premier temps, une démarche nationale inscrite dans la stratégie française pour la biodiversité, le projet de sanctuaire a vocation à y associer les pays de la Caraïbe intéressés par une démarche commune de conservation des cétacés.

En attendant la prochaine session qui doit se tenir à Anchorage, en Alaska, du 28 au 31 mai 2007, le Japon a d'ores et déjà annoncé qu'il réunirait les pays pro-chasse début 2007 pour décider de la marche à suivre, et notamment des moyens d'obtenir la majorité de 75% requise pour reprendre la chasse commerciale.

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Glossaire

Commission Baleinière Internationale (CBI)

Réactions4 réactions à cet article

Cette actualité me peine...

On peut considérer que l'homme est un animal dont la population a pris une proportion démesurée (parasitaire?).
Or, les animaux tuent pour leur survie (et celle des leurs) l'homme est donc la seule espèce à tuer par profit, connerie, méchanceté ou plaisir ( ainsi que pour le pouvoir mais il n'est pas le seul parmis les grands prédateurs)......
C'est tout de même affligeant d'en arriver à ce point, plus l'on avance, plus la bêtise et l'ignorance se dévellope.
Qu'on ne fasse pas croire aux gens que tuer des baleines est indispensable, vital ou d'un immense secours pour la recherche, alors que c'est seulement pour de l'argent et réservé à une ELITE.
Par ailleurs on pourrait encore chasser la baleine si les peuples qui avaient réellement besoin de cet animal étaient restés les seuls et que les colons venus visiter ces peuples n'avaient pas détourné cette chasse traditionelle et raisonnée (on ne prélève que ce dont on n'a besoin) en un boucherie industrielle irraisonnée (si ce n'est au niveau des retombées financières).
De plus seule une infime partie du cétacé est utilisée.....
On est arrivé à quel point de l'évolution humaine?????
Sans doute celui de l'auto destruction de son environnement et des autres formes de vie (en liberté) autour d'eux...
Je n'ai peut être pas réussi à faire passer mon opinion car la synthèse n'est pas mon point fort surtout quand trop d'élements rentrent en compte mais ca fait du bien de l'exprimer
En bref : PESSIMISME, DEGOUT et TRISTESSE

Coco Signaler un contenu inapproprié
Re:Cette actualité me peine...

Hélas, votre analyse est correcte.
Tout ce gâchis ne pourra prendre fin qu'avec le triomphe d'une distribution équitable des richesses sur le règne de l'argent fou.
Moi aussi, j'ai envie de garder mes rêves d'enfant

patrice Signaler un contenu inapproprié
CONTRE LA PECHE A LA BALEINE

Je suis outrée par le fait que des hommes, et surtout pour de l'argent
- qui a un rapport avec la souffrance des animaux - PUISSENT DECIDER
DE LA VIE OU DE LA MORT DES BALEINES A DES FINS COMMERCIALES !
C'est déséquilibrer la Nature ! Par pragmatisme il n'y a
qu'à voir où elle en est la Nature ! complètement détruite et déséquilibrée
par des décisions basées sur le PROFIT.
NON A LA CHASSE A LA BALEINE ET CELA DEFINITIVEMENT
AG

AG | 29 juin 2006 à 12h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:Cette actualité me peine...

Bonjour,

Rassurez-vous, votre opinion est très bien passée. Et je suis entièrement d'accord avec vous sur nombre de points comme beaucoup d'entre nous sans doute.
1) - Oui, la population humaine a pris des proportions démesurées, et l'homme est pour le moins envahissant (mais l'espèce humaine n'est pas pour autant un parasite au sens scientifique du terme).
2) - Oui, les animaux tuent pour assurer leur subsistance et la survie de l'espèce. Il peut leur arriver de tuer pour prendre le pouvoir, mais cela est très rare. En effet, les combats rituels pour la domination d'un groupe s'achèvent rarement par la mort, et a fortiori chez les grands prédateurs qui ont d'autres choses à faire que s'entre-tuer. L'homme est, avec le chimpanzé (Pan troglodytes), la seule espèce capable de se faire la guerre et de s'entre-tuer, notamment pour des questions d'intérêt autre que vital. Bien entendu, ce joyeux sport macabre prend chez nous les dimensions démentielles que nous connaissons…
3) - Oui, la bêtise et l'ignorance se développent, mais pas plus que l'intelligence et le savoir. Simplement, ce ne sont ni la sagesse, ni l'intelligence, ni le savoir qui tiennent les rênes du pouvoir, le plus triste et sinistre exemple étant l'actuelle embellie de l'obscurantisme religieux…
4) - Non, bien entendu, tuer des baleines (pas plus que des dauphins, sport en lequel le Japon excelle, il ne faut pas l'oublier) n'est en aucun cas indispensable à la survie de nos sociétés ultra-industrielles de type occidental. Seuls, quelques peuples appelés actuellement "peuples racines", parce que cela fait un peu moins condescendant que "peuples premiers", encore moins que "peuples sauvages", et nettement moins raciste que "bougnoules" ; seuls donc, ces rares peuples peuvent légitimement chasser quelques baleines parce que c'est pour eux une question de survie. Et que ce n'est pas eux qui ont mené les baleines au bord de l'extinction, nous sommes bien d'accord.
5) - Nous sommes effectivement parvenus au stade de l'auto-destruction, ce qui n'est en soi absolument pas gênant pour la planète. Le problème est que notre propre destruction entraînera celle de milliers d'autres espèces (animales et végétales), et qu'il y a effectivement de quoi être pessimiste, dégoûté et triste. Très triste : à quoi nous sert donc notre belle intelligence ?
Parce que, soyez certain que, à moins que nous ne la fassions exploser, la planète s'en remettra comme elle s'est remise des grandes disparitions de son passé. La vie en tant que telle a environ quatre milliards d'années devant elle : il y a belle lurette que l'homme, en tant qu'espèce, aura disparu et c'est tant mieux. Cela dit, étant curieux de nature (naturaliste), j'aimerais bien être une petite souris dans trois ou quatre milliards d'années pour voir comment ça se passe : il ne faut jamais perdre ses rêves d'enfant ! :)

Il nous reste toutefois à continuer de nous battre pour tenter d'inverser la tendance, et à admirer ce qui est encore beau autour de nous : aussi bien le sourire d'un être humain que le regard fixe d'un serpent, la croissance d'un arbre, la course des grains de sable le long d'une dune, la lumière, le vent…

Bien cordialement,
Pierre Darmangeat.

Pierre Darmangeat | 02 juillet 2006 à 18h52 Signaler un contenu inapproprié

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