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Actu-Environnement

De l'engagement des partis politiques sur les énergies renouvelables

La place des énergies renouvelables dans les programmes politiques, tel était l'objet de la première table ronde qui s'est tenue le 16 juin dernier à Paris-Expo, dans le cadre du Colloque organisé par le Syndicat des Energies Renouvelables. Aperçu.

Gouvernance  |    |  F. Ascher
Structuré cette année sur le thème ''Energies Renouvelables : à vous d'agir'', le Colloque du Syndicat des Energies Renouvelables a laissé la primeur des débats animés par le journaliste Michel Field, aux partis politiques. À l'heure où les programmes commencent à prendre forme, Elisabeth Boyer, secrétaire générale du PRG, a reconnu la place plutôt confidentielle réservée aux ENR dans ces programmes. Nous faisons mea culpa, a-t-elle déclaré d'entrée de jeu. Nous avons effectivement des difficultés à mettre en avant ces questions, alors que nous connaissons l'importance qu'elles occupent dans l'esprit de nos concitoyens et leurs inquiétudes à la fois économiques, mais aussi d'environnement et de qualité de vie ! S'agit-il d'ignorance, d'insouciance, d'imprévoyance, ou d'une réelle difficulté à politiser ce thème des ressources énergétiques ?

Il s'avère naïf de parler d'ignorance, car, depuis la lampe à huile en passant par la maîtrise du feu, du charbon, du pétrole, du nucléaire, etc, les politiques sont conscients que les ressources énergétiques propres à chaque époque rythment et conditionnent le développement économique des sociétés ! Nous savons bien que les énergies disponibles constituent le moteur de tout programme économique, avoue la Secrétaire générale. Et nous cherchons effectivement des alternatives à la raréfaction prévisible des énergies fossiles, notamment en nous tournant vers les professionnels pour recueillir des indications scientifiques.!

Alors l'insouciance ? On ne peut que constater l'irresponsabilité collective à l'échelle de la planète, notamment en matière de consommation énergétique inégale d'un continent à l'autre, et de conséquences au niveau de la pollution atmosphérique. Et si le Protocole de Kyoto de 1997 a sans doute sensibilisé les opinions publiques sur l'effet de serre, il n'a pas véritablement induit des politiques publiques volontaristes, capables de transformer les habitudes et la géographie des consommations énergétiques !

Imprévoyance ? Certainement ! Depuis la prise de conscience de ces questions par la société, il faut toujours autant d'efforts pour changer les comportements et obliger les pays riches à se regarder consommer et combattre les gaspillages. Au fond, notre pouvoir consiste à agir sur les opinions pour les sensibiliser, et à susciter chez les professionnels des solutions scientifiques et technologiques alternatives, suffisamment convaincantes en terme économique pour amener les citoyens à les tester eux-mêmes, a estimé Elisabeth Boyer.

Pour sa part, Corinne Lepage, ancien Ministre et présidente de Cap 21, s'est inscrite à l'opposé de ces propos. J'ai toujours plaidé pour une vraie politique en faveur des énergies renouvelables, a-t-elle revendiqué. Mais pour que le citoyen puisse se prendre en charge, comme le thème de ce colloque l'invite à le faire, encore faut-il que les entreprises qui peuvent l'aider en ce sens n'en soient pas empêchées ! D'après elle, l'un des problèmes majeurs actuels n'est pas tant lié aux besoins de subvention des ENR, qu'à la multiplication des blocages d'ordre fiscal, économique ou réglementaire, freinant leur développement !

Le programme de l'ancien Ministre ? Faire en sorte que les ENR - que Corinne Lepage baptise ''Nouvelles Technologies de l'Environnement'' ou ''Eco-Technologies'' - deviennent le fer de lance de la re-dynamisation de l'économie française ! Nous avons là un lien tout trouvé entre le développement économique, la lutte contre l'effet de serre et les pollutions de toute nature, a-t-elle insisté. Et de lancer trois propositions, dont la recherche publique. Aujourd'hui, sur 100 euros dépensés, 84 euros reviennent à l'énergie nucléaire, 15 au pétrole et le reste aux ENR. Puisque le pétrole n'a plus besoin d'argent public, il conviendrait de partager ces 100 euros en trois parts égales, entre les ENR, le nucléaire - dont il faut traiter les déchets - et le charbon qui fait déjà l'objet de nombreuses réflexions chez nos voisins. Dans un contexte de multiplication des fournisseurs d'énergie, Corinne Lepage suggère également d'assurer la liberté et l'égalité d'accès au réseau. D'où aussi sa proposition d'encourager tout ce qui concourt à l'autonomie énergétique, y compris pour les particuliers et les PME, afin d'aider au développement des ENR. Cela suppose une décentralisation du pouvoir énergétique et une législation adaptée aux priorités nationales, a-t-elle commenté. C'est-à-dire une politique qui ne s'applique pas au cas par cas en fonction des lobbies, mais partout ou bien nulle part !

Pour siéger également au Conseil régional d'Ile-de-France, Elisabeth Boyer a enchaîné en confirmant qu'il était plus facile d'agir au niveau local. Les solutions énergétiques alternatives ne doivent pas être uniformisées d'un point de vue géographique, a-t-elle précisé. Pour faire progresser la conscience des citoyens, il faut des politiques concrètes qui donnent une lecture différenciée en fonction des atouts des différentes régions. Cela implique aussi la décentralisation d'un certain nombre de moyens financiers ! Nous pensons qu'un grand ministère regroupant l'environnement, l'énergie, les transports et l'aménagement du territoire, permettrait de créer la transversalité indispensable pour créer une cohérence dans toutes ces politiques publiques, a ajouté la Secrétaire générale du PRG.

Selon Pierre Radanne, responsable de Commission nationale énergie, représentant Les Verts, le secteur de l'énergie est une problématique difficile et dangereuse qui requiert un débat clairement ordonné en fonction de priorités morales . C'est pourquoi il préfère distinguer les stratégies qui ne troquent pas un inconvénient pour un autre. Dans ce premier paquet, il propose quatre pistes : les économies d'énergie liées à l'efficacité énergétique des technologies ; la sobriété des comportements ; le développement d'ENR ne revêtant pas d'inconvénients majeurs ; et une restructuration profonde du secteur du transport. D'après lui, ces mesures doivent permettre de diviser par deux le problème. Son second paquet concerne le nucléaire et la manière discutable dont est comptabilisée l'indépendance énergétique de notre pays. Par exemple, l'uranium n'est pas extrait sur le sol français ! L'absence de parole publique nuit à la clarté de réponse, a-t-il estimé. L'insuffisance de recherche et de politique industrielle nous met dans une situation de vulnérabilité très forte. Qui plus est, la dérégulation actuelle est à contre cycle !

De son côté, Marcel Deneux, sénateur en charge des questions environnementales à l'UDF, a rappelé que la France n'est pas tout nucléaire puisque plus de 70 % d'énergie finale facturée sont d'origine fossile. Deux problèmes se posent d'après lui : le réchauffement climatique et le risque de pénurie (pétrole et uranium). Dans ce contexte, il faut utiliser toutes les sources d'énergies de manière complémentaire. Ses priorités ? Notamment la recherche, l'information et la pédagogie vis-à-vis de l'opinion publique, le renforcement du pouvoir de coordination d'EDF pour toutes les ENR produisant de l'électricité, un urbanisme et une organisation des villes revisités, et un rôle repensé des régulateurs.

Quant à Béatrice Marre, déléguée générale à l'Environnement et au Développement durable au PS, elle a considéré deux défis à relever face à la problématique énergétique : la protection de l'humanité et celle de la planète. Le premier défi implique de continuer à augmenter les richesses. Pour le second, il faut assumer cette croissance en diminuant ce qui détruit l'environnement, et donc en réduisant l'apport d'énergie. Comment les concilier ? La prise de conscience aussi bien des producteurs que des consommateurs et des électeurs, suppose que l'on réoriente notre croissance, a-t-elle résumé. Cela signifie une modification de nos comportements individuels et une mesure différente de la croissance ! Aujourd'hui, les indicateurs sont quantitatifs et monétaires. Ils comptabilisent la production de richesses mais aussi les dépenses occasionnées par la réparation des ressources naturelles détruites en la produisant. Sa première proposition concerne donc l'installation de nouveaux indicateurs de la croissance. Second engagement : la réduction des consommations d'énergie et l'obligation de rachat par EDF des kilowatts produits par des ENR. L'ambition du PS d'ici 2020 ? Atteindre 21 % d'énergie renouvelable dans la consommation finale totale facturée, et tendre vers 1 euro pour le nucléaire pour 1 euro renouvelable grâce à la recherche. La consommation finale d'énergie se divise en trois tiers, 1/3 les ménages, 1/3 l'industrie et 1/3 le tertiaire, a rappelé Béatrice Marre. Sur l'industrie, de gros efforts ont été faits pour réduire les consommations. Pour les 2 autres tiers, il reste des gisements considérables à la fois d'économie d'énergie mais aussi de production de proximité, qui permettront d'accroître l'indépendance de chacun et de réduire aussi d'autres coûts liés au transport. Nos deux priorités pour obtenir la réduction des consommations d'énergie et l'augmentation d'ENR de substitution, ce sont donc les transports et tous les types de bâtiment, habitat, équipements publics, etc, a-t-elle conclu.

La question posée est bien de dévulnérabiliser la société française, a tenu à ajouter Pierre Radanne. Dès que l'ensemble des stratégies de moindre risque aura été élaboré, il faudra réévaluer la place de chacune des énergies ! Pour cela, un effort de planification de prospective concertée s'avère nécessaire entre les niveaux national et décentralisé. L'idée, c'est de parvenir à une même vision complice à long terme et donc, à un chantier de travail commun, ménageant des points de passage obligé dans lesquels chacun doit se situer. C'est au marché et à la démocratie de permettre à chaque individu de reprendre son destin en main, a renchéri Corinne Lepage en guise de conclusion. Et dans la manière de gérer la question énergétique, c'est bien de notre destin à tous dont il s'agit !

Site : www.ser-fra.com

Réactions14 réactions à cet article

Absence d'intérêt pour les ENR

Il est intéressant de remarquer qu'au delà des formules convenues,aucun parti politique , de droite comme de gauche ne s'intéresse réellement aux questions d'environnement et aux énergies renouvelables . A ce constat , ilme semble y avoir plusieurs causes :
Tout d'abord , la permanence du combat politicien ,les luttes fraticides et la course au pouvoir qui occulte toute réflexion un peu élevée sur l'avenir de notre pays .
Ensuite , la force des lobbies pétroliers qui voient bien malgré eux ,les ressources fossiles s'épuiser et qui bloquent le changement en étudiant comment pouvoir ,à terme le contrôler.
Enfin, il est question de cadre mental . Si les enfants actuels sont souvent conscients du fragile équilibre de notre planète, il n'en est pas de même pour des politiques d'un autre age qui n'ont pas véritablement intégré ce facteur comme une donnée fondamentale de notre vie d'aujourd'hui .
Au total , ce n'est pas par le politique que passeront les nécessaires changements mais par des attitudes individuelles responsables, qui mises ensembles , changeront la donne .
Merci.

Poirier | 29 juin 2006 à 09h25 Signaler un contenu inapproprié
Re:Absence d'intérêt pour les ENR

Je suis d'accord sur le fait que le politique n'est pas l'endroit d'où peut venir le changement sur le terrain des ENR.
Alors la société civile doit prendre le relais. Les attitudes individuelles responsables sont un bon objectif, mais difficilement atteignable sans impulsion d'un groupe constitué; le citoyen n'est pas encore assez convaincu en France pour changer son mode de vie sans qu'on le lui suggère.
De ce point de vue, des initiatives comme l'Alliance pour la Planète constitue à mon sens un des seuls moyens de créer la dynamique que l'on aurait pu attendre du politique. Cette initiative des associations mérite d'être soutenue par nous, citoyens. Et ils ne demandent qu'à être rejoints.

Laurent | 29 juin 2006 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié
Re:Absence d'intérêt pour les ENR

"Au total , ce n'est pas par le politique que passeront les nécessaires changements mais par des attitudes individuelles responsables, qui mises ensembles , changeront la donne ."

Je trouve cette vision bien simpliste.
Je suis en accord avec le début du message mais croire que la société n'est que la somme des individuEs qui la composent, est à mon sens une grave erreur qui risque de nous mener tout droit au fascisme.
Nous ne nous en sortirons certainement pas sans projet politique et constater que la politique est aujourd'hui dénaturée par les attitudes puériles de quelques personnes ne doit pas nous amener à faire la même chose.
Si les concepts de "simplicité volontaire" ou autres philosophies ascétiques offrent des points de vues intéressants pour traiter les problématiques actuelles (en nous permettant de nous désintoxiquer notamment de la gangrène spectaculaire marchande), en faire une panacée me parait très dangereux.

manu.

manu | 29 juin 2006 à 12h45 Signaler un contenu inapproprié
Re:Absence d'intérêt pour les ENR

Effectivement il ne faut pas beaucoup attendre de nos dirigeants nationaux ; heureusement que les élus locaux et les associations prennent le relais et que els projets d'eoliennes foisonnent depuis 2 ans. Mais que dire des nombreux recours déposés au TA quand un permis de construire est accordé pour un champ d'éoliennes ? La moitié au moins sont attaqués, le plus souvent par des associations pseudo-écologiques qui utilisent des arguments relevant de la désinformation (les eoliennes sont des hachoirs à oiseaux, font du vacarme etc ...) ; cela me paraît traduire un égoïsme des plus classique que les anglo-saxons traduisent par "not in my garden" : les 3/4 des français plébiscitent les énergies renouvelables mais c'est surtout bien chez les autres, quand ça n'implique aucun changement, même minime et simplement visuel pour soi-même. Ce problème est sans doute plus prononcé en France qu'ailleurs car nous sommes un peuple traditionnellement hostile à tout changement. L'enjeu est donc bien de faire évoluer les mentalités individuelles, de faire comrendre aux "citoyens de base" que nous sommes qu'ils sont les premiers à avoir intérêt à préservé l'environnement, car les puissants, eux, auront toujours les moyens de se mettre à l'abri quand la canicule deviendra la norme ...
Il me semble ceci dit que le foisonnement grandissant des champs d'éoliennes permet d'être optimiste (si, si
) car de plus en plus les partisans des éoliennes pourront dire aux détracteurs "aller vérifier à tel endroit, si elles font du vacarme ..." . Quant aux panneaux solaires, la demande individuelle a décollé mais c'est l'offre qui ne suit pas pour l'instant ...

Bruno | 29 juin 2006 à 13h07 Signaler un contenu inapproprié
politiques vous avez dit politiques ?

Les hommes politiques sont en principe mieux placés que le citoyen lambda pour analyser et si possible prévenir les problèmes de toute sorte avant que ceux-ci ne prennent une trop grande ampleur.
En réalite les partis politiques sont parmi les groupes humains ou les associations, ceux qui ont le plus d'inertie !
Dans le domaine de la protection de l'environnement et plus particulièrement celui de la production d'énergie et du possible changement climatique, je crois que sauf très rares exceptions, la prise de conscience de ces problèmes chez ces partis n'existe pas.
Les politiques sont en place pour défendre les interêts ACTUELS d'un PETIT nombre de personnes comme on peut le constater à propos de la préparation du 2ieme PNAQ ( pression des industriels ) et non l'interêt FUTUR de TOUS LES ETRES HUMAINS qui paieront le prix fort de ce laisser aller.
Conclusions? :
1) n'accordons plus trop d'importance à ces hommes politiques dépassés par les èvenements, omnibulés par leurs (pseudo) luttes et paralysés devant toute décision grave.
2) chaque individu peut et doit agir pour éviter la catastophe annoncée en suivant les recommandations (de bon sens) préconisées par les différentes associations maintenant réunies dans L'ALLIANCE .

solaire | 29 juin 2006 à 15h41 Signaler un contenu inapproprié
Rentabilité des ENR ??

Pour une politique énergétique globale, il est nécessaire de conserver une certaine mixité. Le but est de parvenir à préserver les atouts d'aujourd'hui qui sont d'ordre économique, social et scientifique en approfondissant sur de nouvelles préoccupations environnementales. Les ENR ne sont pas la panacée en matière de coût énergétique. Le "forçage" de leur développement peut induire un coût politique élevé à son inititeur. En effet, la principale préoccupation des français reste l'emploi.

Les politiques n'avanceront d'arguments "écologiques" que dans le but de séduire dans un premier temps ; après, la réalité d'une gestion de terrain reprendra le dessus et croisons les doigts pour que la croissance nous permettent de lancer chaque année un peu plus d'ENR.

M. MARTIN

MARTIN | 29 juin 2006 à 19h46 Signaler un contenu inapproprié
Re:politiques vous avez dit politiques ?

Les politiques sont censés être nos représentants, donc il faut faire entendre nos voix et interpeller les politiques locaux à chaque occasion, leur dire nos préoccupations et l'importance que nous accordons à leur réponse pour déterminer nos votes futurs. Cela remontera inévitablement plus haut et fera sentir que la base est demandeuse et prête à bouger.
Il faut aussi investir les partis (adhérer) pour faire entendre cette sensibilité qui dépasse les clivages (Réf Rapport Assemblée Nationale sur changement climatique).
L'échéance 2007 est l'opportunité à saisir, l'Alliance doit se manifester auprès des candidats et exiger des réponses au vu de l'urgence.

cobrette | 01 juillet 2006 à 12h48 Signaler un contenu inapproprié
une éducation appropriée et de la franchise

je pense qu'avant de vouloir changer les gens il faut commencer par soi même. ensuite l'éducation de la part des parents est très importante pour que les enfants s'ouvrent au monde et à la nature. finalement sans volonté politique, les assos et autres structures d'éducation à l'environnement ont du mal à tourner sans subventions. mais afin d'atteindre le maximum de personnes en un minimum de temps, il faut se réapproprier les moyens de communication et donc les médias. et puis je résumerais ainsi selon un proverbe chinois "parler ne fait pas cuir le riz".

Anonyme | 02 juillet 2006 à 17h41 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Absence d'intérêt pour les ENR

Oui, bon.
Mais j'en ai franchement assez de lire ou d'entendre que la France est peuplée d'imbéciles farouchement opposés au moindre changement ! Reprenez vos livres d'Histoire, et relisez ce qui s'est passé en 1789 et après… Si ce n'est pas du changement, moi je suis le roi des cons. Partout dans le monde, quand vous croisez des gens du peuple et quand vous leur dites que vous êtes Français, la première chose évoquée est la Révolution française de la Déclaration des droits de l'Homme… Ouvrez vos yeux et vos oreilles, nom de nom ! Et ne croyez surtout pas que j'aie la moindre sympathie politique pour les partis fascisants qui déshonorent notre drapeau : je me sens citoyen du monde et, si je n'éprouve aucune honte à être Français (hasard de la naissance), je n'ai pas non plus la cocarde accrochée à ma glotte. Simplement, ce peuple anti-changement a fait par le passé et continuera de faire quelques petites bricoles dignes d'intérêt…
Pour le reste, je suis assez d'accord avec l'ensemble des messages à ceci près que les politiques étant nos propres élus, ils ont intérêt à écouter ce qu'on leur dit, et il ne tient qu'à nous de le leur dire plus fort jusqu'à ce qu'ils comprennent. Car ce sont eux qui font et défont les lois. Car sans lois, une société humaine n'est pas viable (animaux et plantes ont leurs lois, nous avons les nôtres). Sans politiques de multiples tendances non plus, à moins d'apprécier la bi-polarité politique de chez l'oncle Sam ou les dictatures à parti unique, ce qui n'est en aucun cas ma tasse de thé.
Vive la politique, et vive le citoyen, donc ! Ensemble, on devrait pouvoir y arriver, et ces remarques n'enlèvent rien aux initiatives individuelles.

Bien à vous.

Pierre Darmangeat | 02 juillet 2006 à 19h30 Signaler un contenu inapproprié
Les lauriers sont à renouveler

Merci de votre optimisme, mais votre réponse n'est-elle pas un peu hors sujet par rapport à mon message ? La révolution française est certes un acquis notable et glorieux qui nous vaut encore l'estime de beaucoup de peuples (notamment en Amérique Latine et en Asie, ainsi que dans le monde musulman modéré, comme l'Egypte, où c'est très perceptible) ; ceci dit vous devriez savoir que certains peuples sont arrivés aussi à passer de la monarchie absolue à la démocratie en versant beaucoup moins de sang, même si le mérite n'en revient pas vraiment aux modestes : je pense aux britanniques, où aux Italiens notamment qui avaient des seigneurs moins accros à l'autoritarisme, que les nôtres au 18ème ... Et surtout il convient de se tourner vers l'avenir : avoir fait des grands changements dans le passé ne justifie pas de s'opposer, sur la base d'idées toutes faites en plus, aux "petits" changements que les 3/4 reconnaissent comme indispensables et bénéfiques pour le futur ! La plupart des français ont une vision globale de l'avenir qui me paraît plus intelligente que celle des américains (par ex) ; mais quand les changements nécessaires les touchent personnellement, même sans danger pour la santé ou perte de niveau de vie, beaucoup freinent des 4 fers et ce n'est pas de l'auto-flagellation franco-française que d'avoir conscience de ce travers ! Cela n'enlève rien aux qualités reconnues de notre peuple (son pluralisme dans un esprit d'unité nationale, sa capacité à faire preuve d'ingéniosité, voire de génie ...) mais comment expliquez vous que la moitié des permis de construire accordés aux éoliennes soient attaqués au TA ?
Ceci dit je suis optimiste là dessus : la multiplication des champs d'éoliennes va permettre progressivement aux réticents de vérifier par eux-mêmes que beaucoup des arguments des "anti" sont infondés, en contactant les élus ou habitants des sites où il y en a déjà depuis 2 ou 3 ans ... Comme souvent nous avons pris du retard en raison d'un esprit un peu "pantouflard" (notez que je n'ai jamais parlé d'imbéciles ...), qui nous est parfois préjudiciable ; mais comme toujours nous devrions le rattraper en donnant un "coup de collier"
On se rendra sûrement compte plus tard que ceux qui refusent les OGM avaient raison, mais que les anti-éoliennes avaient tort car les éoliennes n'induisent aucun risque sanitaire, et ne risquent pas de proliférer de manière irréversible et incontrôlable !
Merci de votre contribution au débat et bien à vous aussi

Bruno | 03 juillet 2006 à 13h26 Signaler un contenu inapproprié
Re:Les lauriers sont à renouveler

J'ai passé une heure au pied de plusieurs éoliennes (pas en même temps). Je peux vous dire que ce n'est pas silencieux, je ne parlerai pas comme vous de vacarme, ce qui est excessif, mais une heure, ça va, une vie, non!
En cette période de canicule, le vent est très variable : parfois une belle brise, parfois, complètement nul. En tout cas pas assez fort pour permettrre à une éolienne de produire du courant.
Comment font donc les TGV pour rouler quand même, sachant qu'il faut à UN TGV la production de 9 éoliennes de 1 MW chacune?
Merci de me renseigner, Bruno!
Cordialement, NYV.

NYV | 03 juillet 2006 à 17h55 Signaler un contenu inapproprié
Ne manquons pas d'air

Eh bien, vous n'avez pas tort, en dessous ça fait un certain vrombissement, mais du moment que les eoliennes ne s'entendent "que" jusqu'à 200 ou 300 m (les nouveaux modèles, comme celles de 1.5 MW et 77m de diamètre installées à Ally en Haute-Loire, ne s'entendent pas au delà de 250 m ...) ça ne me paraît pas problématique, car la plupart du temps elles sont installées (c'est du bon sens) à au moins 300 m des habitations, et une fois qu'elles sont là libre au nouveaux arrivants sur le secteur de choisir en toute connaissance de cause de s'installer juste à côté si le bruit ne les gêne pas ... Ensuite personne n'a jamais dit que les eoliennes pourraient pourvoir à tous les besoins, puisque d'une part il n'y a pas toujours du vent et d'autre part même en utilisant le modèle actuel le plus puissant (une eolienne allemande qui fait 120 m de diamètre et produit 5 MW avec un vent de 35km/h) il en faut 500 au moins pour remplacer une seule centrale nucléaire ! Ceci dit la production actuelle française est de 1Gigawatt, soit le tiers à peine d'une seule centrale nucléaire et 0.7% de notre production électrique. En Espagne, ils en sont à 9 Gigawatts avec moins de potentiel eolien qu'en France : nous pouvons et devons donc faire mieux. Les 42 centrales nucléaires actuelles ne pourront plus satisfaire aux besoins dans 10 ans ; alors plutôt que d'en construire 5 à 10 de plus (avec les déchets radioactifs et la surface de béton que cela va engendrer) on pourrait faire mieux dans le domaine des énergies renouvelables, non ? D'autre part lorsqu'il n' y a pas de vent, en général c'est parce qu'il y a du soleil (comme en ce moment : période caniculaire) et donc cette autre énergie propre peut prendre le relais. Les panneaux solaires relèvent davantage de l'initiative privée ou d'un gestionnaire local (toits des maisons ou immeubles collectifs, bâtiments administratifs...) et ne permettent pas, c'est sûr, d'alimenter un TGV ... Perso je crois qu'il faut assurer le maintien ou remplacement des actuelles centrales nucléaires à fission d'atomes lourds (en attendant de maîtriser la fusion de l'Hydrogène beaucoup moins risquée et générant 20 fois moins de déchets, qui sera opérationnelle pour l'an 2050 au mieux, disent les scientifiques responsables du projet ITER ...), car elles ont l'avantage de produire beaucoup quelle que soit la méteo. Mais à côté il faudrait décupler la capacité eolienne et centupler le nombre de panneaux solaires (surtout dans le midi bien sûr : nous avons là aussi un gros retard par rapport à d'autres, allez en Crète et vous verrez sur quasiment tous les toits des panneaux solaires ! mais aussi en Allemagne). Si on fait ça (nos grand-mères ne conseillaient t-elles pas de "ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier" ?) on couvrira les besoins en polluant nettement moins par "tête de pipe", condition indispensable de la survie de l'espèce et de notre qualité de vie pour les années qui nous restent à titre personnel ...
autre aspect auquel on ne pense pas : le terrorisme ; un attentat réussi contre une centrale atomique (ou même thermique) et c'est le drame, en plus de toute la production de cette centrale qui s'arrête, mais si quelqu'un arrive à faire sauter une bombe au pied d'une eolienne seul celui qui promène son chien en dessous à ce moment là sera peut-être tué : pas de nuage toxique ou radioactif à craindre et les autres hélices continueront à tourner ... Alors vraiment dans la mesure où on ne compte pas exclusivement sur une seule source d'énergie je n'ai pas peur que le TGV s'arrête faute de jus ...

Bruno | 03 juillet 2006 à 19h06 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Absence d'intérêt pour les ENR

De mon humble point de vue, la révolution verte serait plus laborieuse que celle de 1789.
Soit dit en passant le peuple français est aussi connu pour ses grèves qui peuvent être interprétées pour certaines comme un frein au changement imposé par la politique.

L'environnement traité sous l'aspect "petites fleurs", "traitement des ordures" et "consommation énergétique" ne fait pas vendre. C'est un fait.
Le langage politico-publicitaire actuel est constitué des notions de "chomage", "insécurité", "absence de croissance".

Bon alors, n'est-il pas possible de parler d'environnement en y associant étroitement ces termes (à l'exception de l'insécurité) ?

Que les partis politiques cessent de sortir des super-star de l'environnement (pauv' M. Hulot... quelle déconfiture!) et fassent parler des acteurs pratico-pratiques de terrain qui ont une vision globale du problème. et qu'ils cessent de proposer des femmes au ministère en charge de la protection de l'environnement dont la seule valeur ajouté au gouvernement est d'être une femme !!! Une femme environnementaliste avec le pouvoir, OUI (et pareil si c'est un homme) ! Une femme tout court, c'est pas la peine.

D'ailleurs l'environnement ne doit pas être un volet esthétique de la politique d'un parti mais doit être intégré dans l'ensemble des volets d'un projet politique.

C'est pas gagné.

Xéno | 05 juillet 2006 à 19h06 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Absence d'intérêt pour les ENR

En réponse à Xéno (en espérant que la suite logique du pseudo – j'ai horreur des pseudos– ne soit pas "phobe"),

Tout à fait d'accord avec vous sur le fond de ce que vous exprimez !

La défense de la planète est en soi une action politique, une pensée politique : il ne devrait pas y avoir de quelconque ministère de l'Environnement. C'est en soi une incongruité, comme les parcs nationaux, réserves, zones classées, zones protégées sont en soi des incongruités. Malheureusement, ces incongruités sont nécessaires.

Certes, la révolution verte ne se fera pas comme celle de 1789 car elle sera longue à mettre en route, mais on peut déjà (heureusement) en percevoir les prémisses…

Certes, M. Hulot se fourvoie dans une inutile galère dont naguère un certain Commandant Jacques-Yves Cousteau avait refusé de prendre la barre qu'on lui proposait… Nettement plus malin, le Commandant. Plus réaliste surtout ! Cela n'enlève rien au mérite de Nicolas Hulot, ni à la qualité de ses émissions, bien entendu. Cela dit, le monde entier se souvient de la Calypso comme du symbole qu'elle représentait (quels qu'aient été les défauts personnels du Commandant). Gageons que les gadgets motorisés d'Ushuaïa Nature ne laisseront pas un souvenir impérissable dans la mémoire collective…

Votre dernière remarque est on ne peut plus réaliste et juste et, comme vous dites, « C'est pas gagné ».

Bien cordialement.

Pierre Darmangeat | 05 juillet 2006 à 20h59 Signaler un contenu inapproprié

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