Les zones de développement de l'éolien (ZDE), proposées par les communes et approuvées par les préfets se définissent désormais en fonction de trois critères : le potentiel éolien, les possibilités de raccordement au réseau électrique et la protection des paysages, des monuments historiques et des sites remarquables et protégés. Elles permettant aux installations éoliennes qui y sont situées de bénéficier de l'obligation d'achat de l'électricité produite. Adressée au préfet, la circulaire, cosignée avec le ministre de l'industrie, François Loos, précise les conditions de mise en œuvre de ces zones qui devraient permettre de développer des parcs éoliens dans de bonnes conditions pour tous les acteurs concernés. En effet, elle vise à approfondir la concertation, faire davantage participer les collectivités et mieux prendre en compte les considérations paysagères. Une période de transition de deux ans est prévue durant laquelle le mécanisme nouveau et l'ancien cohabiteront, afin de ne pas briser la dynamique de l'éolien en France. Je suis en faveur d'un développement harmonieux de l'éolien, tenant compte à la fois de nos objectifs du protocole de Kyoto, mais aussi en respectant les paysages, a précisé la Ministre de l'écologie et du développement durable lors de son intervention au colloque du SER. Ces zones permettront de regrouper les éoliennes, afin d'éviter la dispersion et le « mitage » sur le territoire.Je pense qu'ainsi, les préfets seront parfaitement à même de décider, avec les bons outils, et sereinement, où placer des zones de développement de l'éolien sur le territoire, a souligné Nelly Olin.
Gageons que ces nouvelles dispositions permettront de rassembler les différents acteurs concernés et concilier développement local, lutte contre le changement climatique grâce aux énergies renouvelables et protection des paysages. À l'occasion du colloque, les professionnels du monde agricole et ceux de l'éolien ont d'ailleurs renouvelé leur partenariat en signant une version actualisée du protocole national éolien, qui encadre juridiquement les accords fonciers entre les différentes parties concernées par l'installation d'un parc éolien.
Pour André Antolini, président du SER, un suivi de la procédure des ZDE sera toutefois indispensable ainsi qu'une solution rapide à la problématique des radars qui constitue un obstacle qu'il nous faut lever de toute urgence, indique-t-il. À cet égard, il a réitéré sa demande à la ministre de l'écologie et du développement durable qu'un comité national de pilotage de l'éolien soit institué, la loi de programmation d'orientation de la politique énergétique (POPE) lui fournit d'ailleurs un cadre tout a fait adapté, le conseil supérieur de l'énergie, qui vient d'être installé, estime-t-il.
Selon le SER, il ressort que plus de 20.000 MW de projet éolien sont déjà très avancés et la réalisation de 10.000 MW est possible pour 2010. On voit ainsi enfin se créer une véritable filière éolienne en France et l'objectif de création de 20.000 emplois d'ici 2010 étayé par ces premiers résultats, souligne André Antolini .
Le 29 mai dernier, c'est le parc éolien de Brem-sur-Mer en Vendée (Pays de la Loire) qui a été inauguré. Composés de 5 éoliennes, ce parc représente une puissance totale de 4,25 mégawatts et un investissement d'environ 5 millions d'euros***. Leur production annuelle de 9,6 millions de kilowattheures permet d'alimenter environ 4 250 personnes en électricité autour du parc éolien et d'éviter l'émission de près de 4 000 tonnes de CO2 chaque année. Initié par la Compagnie du Vent en 2000, un permis de construire a été délivré début 2004 pour une mise en service en mars 2006. Pour mener à bien l'installation de ses éoliennes, La Compagnie du Vent précise qu'elle a veillé à faire appel à des entreprises locales dès que cela lui était possible et signale qu'elle a également pris soin de respecter la charte professionnelle de l'association France Energie Eolienne. Par exemple, elle a mis en place une station de lavage des camions sur le site afin d'éviter de salir les routes avec le transport du béton qui a servi aux fondations des éoliennes.
D'ici 2010, la loi POPE du 13 juillet 2005 impose d'élever la part de la consommation nationale d'électricité d'origine renouvelable de 15 à 21 %. Elle propose que 10 % des besoins énergétiques français soient satisfaits à partir de sources d'énergie renouvelables à l'horizon 2010, et que le développement des énergies renouvelables thermiques aboutisse d'ici 2010 à une hausse de 50% de la production de la chaleur d'origine renouvelable.
Une vraie volonté est encore nécessaire pour aboutir à la division par quatre de nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 car le signal-prix du pétrole ne suffira pas à lui seul à atteindre cet objectif.
*Circulaire : http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/circulaire19juin06_eolien-terrestre.pdf
**Rapport fait en application de l'article 3 de la directive n° 2001/77/CE du 27/09/2001.
***Le projet est financé en prêt bancaire à hauteur de 85 % de l'investissement (50 % pour OSEO BDPME, 50 % pour le Crédit Coopératif). Le FIDEME a apporté son concours à hauteur de 10 % en prêt obligataire. La Compagnie du Vent a apporté 5 % de fonds propres.