Stable entre 2000 et 2002, la qualité de l'air s'est sensiblement détériorée en 2003, avec une augmentation de 5 % des concentrations de polluants, puis s'est améliorée en 2004 et 2005, avec un niveau de pollution inférieur de 10 % à celui des années 2000-2002. Cette évolution générale résulte à la fois d'une tendance à la baisse des émissions primaires et des effets des conditions météorologiques, explique l'Institut français de l'environnement dans un communiqué.
L'analyse réalisée par l'IFEN confirme un indice d'ozone et des PM10 très élevé en août 2003, correspondant à l'épisode de canicule. L'indice d'ozone s'est élevé 180 pour un niveau 100 correspondant à la moyenne de l'année 2000 tandis que pour les PM10, il s'est élevé à 130. Toutefois la canicule 2003 n'explique pas à elle seule les mauvais résultats de l'année. Si le mois d'août 2003 avait été au même niveau de pollution que les autres mois d'août depuis 2000, les résultats de 2003 auraient quand même été les plus mauvais de la période pour l'ozone comme pour les particules, tient à souligner l'IFEN.
Quant aux meilleurs résultats des années 2004 et 2005, ils sont surtout expliqués par des conditions météorologiques favorables à la qualité de l'air en ville (encourageant la dispersion des polluants) que par des conditions moins conjecturelles. Il est trop tôt pour affirmer que des conditions moins conjoncturelles s'y ajoutent, comme une baisse des émissions en ville, ou des conditions moins favorables à l'apparition des polluants par transformation chimique ou photochimique, précise-t-on à l'Institut.
Les résultats montrent également que l'amélioration de la qualité de l'air varie selon la taille de l'agglomération et selon les polluants.
Ainsi, entre 2000 et 2005, les villes de taille moyenne (entre 250.000 et 1.000.000 habitants) ont enregistré une baisse de 17 % de l'indice de pollution de l'air contre 12 % pour les agglomérations de plus d'un million d'habitants et 9 % pour les villes plus petites (entre 100.000 et 250.000 habitants).
Il convient de noter que le dioxyde de soufre a contribué en grande partie à la baisse de l'indice global, l'indice de ce polluant ayant diminué de 33 % en 5 ans notamment grâce aux réglementations plus sévères sur les émissions des grandes installations de combustion et des transports mise en place depuis 1990.
En revanche, alors que l'indice du dioxyde d'azote est en baisse de 10 % depuis 2000 et que celui des particules fines a décru de 7 %, l'indice de l'ozone a seulement retrouvé en 2005 son niveau de 2000, les réductions de 2004-2005 compensant les hausses de 2001-2003.
De plus le réchauffement climatique risque de renforcer la fréquence des conditions favorables à la création d'ozone puisqu'il n'est pas émis directement, mais résulte de réactions entre les composés organiques volatils (COV) et les oxydes d'azote sous l'effet du rayonnement solaire. Ce gaz sera donc probablement déterminant dans l'évolution future de la qualité de l'air en France, conclut l'IFEN.