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Actu-Environnement

Une technique canadienne d'amendement des sols cherche à se faire connaître en France

Apports de matière organique, reconstitution de l'humus du sol, augmentation de la productivité des parcelles et amélioration de la qualité des produits sont autant d'effets bénéfiques résultants de la technique du Bois Raméal Fragmenté ou BRF.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
   
Une technique canadienne d'amendement des sols cherche à se faire connaître en France
Pourriture blanche dans sol traité au BRF
   
Milieu des années 70, au Canada, le sous-ministre attaché au ministère des forêts du Québec, Edgar Guay, cherche un moyen d'aider les forestiers de son pays à sortir de la misère. Il a l'idée d'utiliser en agriculture le déchet forestier produit en masse par une société qui entretient les lignes à haute tension. Il propose à un fermier de la région d'incorporer superficiellement les copeaux de bois avec du lisier à sa parcelle. Les résultats ne se font pas attendre, les indicateurs de fertilité grimpent en flèche. La parcelle traitée résiste à la sécheresse qui sévit cette année-là alors que la parcelle témoin est ravagée. L'année suivante, la récolte de céréale sur la parcelle traitée atteint un rendement équivalent à 170% celui de la récolte de la parcelle non traitée. Commence alors une longue série d'expérimentations forestières et agricoles canadiennes menées par le professeur Lemieux de l'université de Laval qui aboutiront à l'apparition de la technique du Bois Raméal Fragmenté (BRF).
Le BRF est constitué de rameaux d'arbres de diamètre inférieur à 7 cm, broyées puis épandues et incorporées aux premiers centimètres du sol. Il peut être produit lors de l'élagage des bords d'autoroutes, le long des lignes à haute tension ou aux abords des voies ferrées, lors de la taille des haies et des arbres ornementaux ou encore lors de l'exploitation forestière. C'est donc du bois encore « vivant » , par conséquent très riche en nutriments, sucres, protéines, celluloses et lignines. Il a été démontré à travers de nombreuses études canadiennes que chacun de ces composants joue un rôle précis et spécifique dans la constitution et le maintien de la fertilité des sols. Le BRF est donc considéré comme un amendement et un engrais susceptibles d'apporter au sol nutriments, structure et énergie. Sa spécificité vient de son action sur la vie du sol, ce matériau semble en effet susciter un ensemble de réactions complexes qui structurent le sol, gèrent les nutriments et limitent les organismes pathogènes.

Le sol est un écosystème qui s'autorégule, où plantes, bactéries, champignons et autres organismes sont très intimement liés. Au cœur de ces relations se place la matière organique, élément essentiel en agriculture qui depuis plusieurs années fait l'objet de toutes les attentions puisqu'elle semble se raréfier dans les sols agricoles, mettant en péril leur équilibre et leur productivité. La matière organique est très importante car elle constitue la réserve en nutriments pour la plante même si celle-ci ne peut pas l'assimiler directement. Ce sont les micro-organismes du sol qui transforment la matière organique en CO2 et en nutriments disponibles alors pour les plantes. Une partie du carbone qui n'est pas libéré dans l'atmosphère sous forme de CO2 se retrouve au sein des particules d'humus qui s'agrègent entre elles pour créer un sol aéré, où l'eau et l'air peuvent circuler facilement. Les apports en matière organique sont essentiels puisqu'avec cette ressource, l'écosystème sol peut se construire et se consolider afin de résister aux perturbations (sécheresse, maladies, gel,…).
Ainsi, l'apport de BRF serait un moyen de fournir au sol des nutriments essentiels, des éléments traces, des molécules et de favoriser le développement d'organismes capables d'améliorer la structure physique du sol. Plusieurs expériences ont permis de démontrer qu'un apport de BRF et éventuellement de lisier permet d'augmenter rapidement le taux de matière organique : il se stabilise souvent au double de sa valeur initiale après un an. L'apport de BRF peut stimuler fortement la mésofaune : augmentation de l'ordre de 500% après un an. Une fois le système biologique des nutriments mis en place après un an en conditions tempérées, il a été constaté que le BRF apporte beaucoup d'azote et de phosphore facilement assimilables par les plantes ce qui sous-entend une moindre utilisation des engrais.
Ces effets bénéfiques sur la structure et la composition du sol ont un impact direct sur la production des plantes. En effet, la technique canadienne a été utilisée avec grand succès dans la culture de la pomme de terre, de plusieurs légumes, de fruits tels que les fraises ou les framboises, de céréales tels que l'orge ou l'avoine. Il en découle des économies en eau d'irrigation dues à la capacité de rétention de l'humus formé qui peut aller jusqu'à 20 fois son poids et à la capacité d'accumulation et de gestion de l'eau par les organismes du sol. Les champs traités au BRF sont donc moins sensibles à la sécheresse. Au niveau du rendement, il a été observé une augmentation en culture maraîchère de l'ordre de 180% sur la tomate amère 290% sur les fraises, 175% sur les céréales, 260% sur une prairie et jusqu'à 1000% dans certains cas comme pour l'aubergine. Sur le plan de la résistance à certains pathogènes, les résultats sont encourageant avec par exemple la disparition des problèmes liés aux nématodes en Afrique, ou l'apparition d'une protection des fraises contre les pucerons.

Si l'apport de matière organique n'est pas nouveau dans l'agriculture, un apport sous la forme de BRF semble être une méthode efficace qui demande à se faire connaître. Les conséquences positives qu'elles engendrent sur l'écosystème plante-sol laissent supposer une réduction de l'utilisation de fertilisants chimiques, des produits phytosanitaires, de l'irrigation en période critique et une diminution de l'érosion des sols. D'ailleurs, la technique s'est exportée du Canada pour arriver en Europe par la Belgique où un projet d'adaptation de la technique à l'agriculture wallonne est en cours. Depuis 2002, le Centre des Technologies Agronomiques (CTA) met en œuvre des recherches visant à adapter cette technique et à évaluer son intérêt ainsi que sa faisabilité. Ces recherches reçoivent l'appui de la Région Wallonne et suscitent des perspectives intéressantes : amélioration des qualités physiques du sol par résistance à l'érosion et à la compaction, biostimulation de la fertilité du sol avec une augmentation des capacités de rétention et la diminution des intrants et meilleure utilisation d'un sous-produit par valorisation des tailles de haies. Une association belge* a d'ailleurs été créée afin de promouvoir le bois raméal fragmenté.
Le CTA développe en Wallonie une expertise sur cette méthode afin d'en déterminer les paramètres techniques et environnementaux. Des essais sont menés pour établir des normes, un guide de bonnes pratiques et mettre en place une filière.
En France, cette technique n'est pas encore employée à grande échelle. Elle est toutefois appliquée par un réseau d'amateurs au sein de jardins expérimentaux**. Pour Jacky Dupety, agriculteur sur les causses du Quercy et pionnier de la technique en France, culturellement le BRF demande un vrai changement : pas de travail du sol, peu de désherbages, pas de traitements phytosanitaires. Engagé depuis février 2004 dans l'expérimentation du BRF suite à la canicule 2003, cet agriculteur cherchait à remettre en vie sa terre. Après un an de « traitement » , Jacky Dupety a eu le plaisir de constater que ces citrouilles, courges et melons poussaient et résistaient à la chaleur sans aucune irrigation de sa part. Des études de sol réalisées par un laboratoire indépendant ont démontré un rôle bénéfique du BRF sur la structuration du sol, sur la mésofaune et une plus grande richesse en phosphore et potassium par rapport au sol témoin. Convaincu de la technique, l'agriculteur ne s'arrêtera pas en si bon chemin même si selon lui trouver de la ressource, des branches et les broyer n'a pas été facile.

La communauté de commune du Val-du-Thouet dans les Deux Sèvres se penche depuis peu sur la question du BRF. L'idée est de valoriser les coupes paysagères des parcs et jardins de la commune et des habitants en BRF en mettant à disposition un broyeur adapté. Une des communes a commencé à définir les types de branchages et les quantités à disposition. Les travaux vont se poursuivre avec les autres communes petit à petit mais aucune expérimentation concrète de BRF n'est prévue pour l'instant.
En revanche, plusieurs colloques sont prévus en France en octobre prochain et février 2007 pour faire connaître la pratique.


* http://www.aggra.org/
**www.lesjardinsdebrf.com

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Glossaire

Humus Mésofaune

Réactions34 réactions à cet article

brf lombricompost...

comment fonctionne le lombricompostage ? avec quels types de fumier ? cela marcherait-il avec de la paille pourrie ?
nous travaillons en semis direct sous couvert vegetal.si vous souhaitez faire des essais de brf et de lombricompost nous sommes a votre disposition.
blandolive

blandolive Signaler un contenu inapproprié
blandolive a sylvain

nous nous situons dans le loir et cher pres de blois.toujours a la recherche d'aide pour utiliser le brf en grandes cultures.

blandolive Signaler un contenu inapproprié
Re:Bravo! Dis nous en plus!

je viens de réagir que j'ai répondu au mail et qu'il n'est lisible que par l'équipe (je pense que je vais essayer un chapeau de BRF car si çà dévellope le cerveau comme les légumes je suis sauvé)

alors j'ai mis en oeuvre le BRF dans les conditions les plus simples que j'ai trouvées
le bois proviens des arbres de mon jardin vert et sec (javais les deux) il faut dire que j'ai un jardin un peu space
j'ai broyé:
du saule
du chène
du buisson
des ronces
du prunier
du bouleau
du pommier
et quelques arbres d'ornement dont le nom m'échappe bref toutes les branches que j'ai taillées.
mais pas de résineux !!!!!

j'ai mis en place le BRF sur un sol moyennement enherbé sans aucun travail du sol et deux mois après j'ai planté des légumes courges butternut et tomates et je n'y ai plus touché sauf des pulvérisations de purin d'orties

tiens j'en profite pour vous donner la recette puisque c'est interdit

1 kg d'orties fraîchement coupées que vous immergez dans 10 Litres d'eau et vous laissez macérer quelques jours (il doit être jaune pas noir) ensuite vous filtrez et vous stockez au frais à l'abri de la lumière et vous utilisez à raison d' 1 Litre de purin pour 10 Litre d'eau à utiliser sur les feuilles de n'importe quelles plantes même et surtout les tomates sa empêche le mildiou

j'ai pratiqué de la même façon sur sol nu j'ai planté en même temps et sans entretient sauf enlever les mauvaises herbes (et il y en avait, alors que sur le BRF il n'y en à pas eu)
j'ai déjà mangé des courges du BRF alors que celles sur sol nu certaines n'ont même pas fleuri et pas poussées non plus vous avez vus les photos.
je suis allé sur le site www.LesjardinsdeBRF.com je ne suis pas sur d'avoir réussie à m'inscrire on verra bien
il y à des essais sympa
A+!!!

alternaray Signaler un contenu inapproprié
Le BRF ou le Bonheur du Recours à la Forêt

Bonjour et un grand merci pour cet article, et la réference au site des jardins de brf dont je suis une des fondatrice et modératrice du forum.
Le BRF offre une solution formidable à de nombreux problèmes.
Il permet d'enclencher une chaine trophique phénoménale qui va restructurer la terre grâce à cette immense biodiversité qui apparait dans le sol.
Un sol vivant est la garantie du développement de la vie en surface, donc des végétaux.
Les sols les plus fertiles au monde sont ceux des forêts de feuillus climaciques, ainsi avec le BRF nous reproduisons les mêmes mécanismes que ces forêts.
Le BRF a éveillé le fait qu'en agriculture, nous n'appliquons pas les lois naturelles et pire encore, nous appliquons nos lois agricoles à la gestion de la forêt.
L'arbre est le pillier de l'équilibre terrestre et sa vie est partagée entre ciel et terre (canopée et racines) son modèle devrait être le notre également...
Merci encore et un grand bravo au Groupe de Coordination des Bois Raméaux qui méritent un prix nobel pour leur découverte, et un grand merci à Jacky Dupéty pour son courage et son investissement dans le BRF.
Tout le monde est bienvenue sur notre site dédié au sujet.
Fertilement et avec mes sentiments les plus verdoyants !
Eléa Asselineau alias lili revival

lili revival | 02 septembre 2006 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié
Pédogénèse/BRF, une révolution agricole imminente?

Bonjour,

Ce titre est excessif?
Toute personne portant un regard objectif sur les questions d'environnement ne peut qu'être, au moins ponctuellement, assallie d'inquiétudes profondes.
Même si, il est vrais, des progrès et des actions formidables se font jour régulièrement...
Les articles d'actu-environnement en sont un excellent témoignage.

Beaucoup cependant, savent rester combatifs, ne s'autorisant pas une insouciance excessive et coupable elle aussi répandue (bien trop...) .

De fait, même les plus battants et constructifs se sentent parfois démunis...désemparés, abattus.

Mais, allons à l'essentiel, car les espoirs ne sont plus dérisoires:

A tous les ferrus d'agronomie, permettez-moi d'abord de recommander tout particulièrement 2 des 200 et quelques communications du groupe de coordination sur les bois raméaux:

Publication n°71: "Fondements pédogétiques des ecosystèmes forestiers: une approche de la métastabilité par la biologie telluriennes" par le professeur Gilles Lemieux (initiateur du groupe).

Publication N° 208: "Sol et écosystèmes: Manifeste pour un nouveau regard" par M. Daniel HENRY, agronome.

Bien d'autres documents plus accessibles à la compréhension du plus grand nombre, notamment audio et vidéo, sont téléchargeables via les sites internet signalés dans l'article.

Biensûr, certaines recherches peuvent éventuellement souffrir des protocoles imparfaits, alimentant les objections.
Mais le discredit et la triste méconnaissance de ces approches trouvent essentiellement leurs origines dans la crainte de bouleversement économiques incommensurables...destabilisations et remises en question dont bien des empires financiers préfèrent sans doute se passer...

Oui, la rencontre avec les perspectives ouvertes par ces nouvelles approches 'Pédogénèse/Bois Raméaux' est un choc pour tout ceux qui s'y attardent avec sincérité...
Elle mène nécessairement du pessimisme même le plus absolu à un certain enthousiasme, conduisant parfois à l' emphase, vecteur lui aussi de discrédit...

Par ailleurs, les quelques personnes du Groupe de coordination sur les Bois Raméaux avec lesquelles j'ai l'honneur et le plaisir de correspondre maintenant, partagent la nécessité d'identifier et de prévenir de potentielles dérives, dont la propagation de ces nouvelles techniques 'aggradantes' seraient melencontreusement le moteur... (profusion de broyeurs diversement motorisés, pillage des boisements, intensification sylvicoles...)
De très nombreuses synergies 'vertueuses' restent heyureusement à imaginer et à développer (ex: une nouvelle vie pour les anciens moulins, comme mini-centrales de broyage de proximité, à énergie renouvelable, broyeurs à huile végétale pure ou régénérée)...

Partant de ces exemples, on peut aussi souhaiter une certaine 'retenue' dans la demande de broyeurs' qui ne manquera pas de progresser significativement. Car leur fabrication et leurs fonctionnement mobilise des ressources, en matières et en énergie...
Cela ne signifie pas pour autant brider l'économie et l'emploi, car les paysagistes/élagueurs, les forestiers, les agriculteurs eux-mêmes, s'équiperont, développeront et optimiseront leurs activités. En terme de développement local, on peut aussi imaginer la renaissance d'un patrimoine multifonctionnel de premier ordre, les moulins à eau et à vent, avec de futurs meuniers BRF!

Je travaille dés à présent, autant que je le peux (le temps manque...) à réfléchir et à expliciter tout cela.

Un dernier point, ci-besoin est, lorsque vous en parlez ' brf' autour de vous:
Ne confondez surtout pas la technique 'Bois Faméal Fragmenté avec 'compostage' ou 'paillage'...C'est complémentaire, mais fondamentalement différent!

Merci encore à Actu-Environnement pour sa remarquable contribution.

Sylvain Houlier - CC Val-duThouet.

Anonyme | 04 septembre 2006 à 16h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:Pédogénèse/BRF, une révolution agricole imminen

D'accord sur la plupart des propos, mais, bon, tes craintes sur le coût environnemental du développement de l'utilisation des broyeurs sont amusantes : en effet, face aux énormes économies potentielles permises par le brf tel qu'il est décrit, l'énergie nécessaire au broyage est infime...De même pour l'approvisionnement en rameaux, pas d'inquiétude pour les milieux naturels (qui au passage gagneraient, pour beaucoup, à être plus "ouverts"), si vous en cherchez, envoyez moi un courriel, je vous ferai visiter une gigantesque plantation de buissons de toutes espèces, plantation de 12 000 ha qui ne demande qu'à être exploitée ! En plus, si vous venez les couper, ce sera gratuit voire rémunérateur !

botanion | 07 septembre 2006 à 10h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:Le BRF ou le Bonheur du Recours à la Forêt

dans le chapitre du retour au bon sens, on peut également se rappeler que les indiens d'amazonie valorisaient leur terre en mélangeant du charbon de bois finement broyé lors du labourage.
aujourd'hui encore on remarque que ces terres conservent un rendement supétieur à la moyenne locale.

stéphane

shirgair | 07 septembre 2006 à 11h42 Signaler un contenu inapproprié
Ressources BRF, Matériel...

Bonjour,et merci de votre réaction.
Ces débats doivent effectivement avoir lieu.
Pas si 'amusants' que ça.
En tout cas pas au sens 'futiles'... Mais débattre pour se concerter doit rester un plaisir!
Vous avez bien percu que la technique est crédible en terme de quantité de matière végétale potentiellement dispobible, ce dont beaucoup sont tentés de douter au 1er abord. Comme le souligne M. D.Henry, à la page 41 du manifeste 'Sol et Ecosystème' référencé dans mon message précédent: il s'en brûle des milions de tonnes chaque années(...). Des calculs (...) tendraient à démontrer qu'ensembles, la culture sur brûlis et la la déforestation produisent autant de gaz à effet de serre que l'ensemble du parc automobile de la planète. Dans les régions développées, en plus du bois de taille agricole, les bois d'élagages urbains, routiers ou de transport d'electricité représentent des quantités importantes (...).Ces bois sont de plus en plus compostés, ce qui est un progrès mais qui dans une perspective de pédogènèse représente encore un gaspillage. Les haies vives et brise-vent dont la réintroduction est recommandée sont une source potentielle importante."
Alors oui, je persiste à dire qu'avant d'aller taper dans les (trop rares) sanctuaires biologiques, il y a de la marge pour optimiser la bonne affectation des sous groupes de 'déchets'...

Quant à l'interpellation sur une éventuelle profusion de broyeurs, elle n'est pas si dérisoire.
Les petits broyeurs individuels ont certes leur place à prendre dans la panoplie des 'jardiniers du dimanche'.
Mais ils ont des rendements 'énergie consommée / volumes broyés' très en deça des modèles professionnels, par ailleurs forcéments plus robustes.
Par ailleurs, concerné également par la gestion d'une déchèterie, je constate tous les jours des flux impressionnants de DEEE, comprenez 'Dechets Electriques Electroniques Electroménagers.
Télés, ordinateurs, aspirateurs, poste de radio, aspirateurs, lecteurs multimédias en tout genre arrivent massivement. Ces objets basiques, 'de consommation courrante', sont manifestement conçu pour ne pas durer 'trop' longtemps, et/ou sont vite détronés par des modèles plus performants (cas de l'informatique notamment).
Cette filière D3E, qui peine déjà à se structurer correctement (coûts, traitement, valorisation...), se verra donc prochainement enflée d'une multitude de petits broyeurs à coque 'plastique non recyclé', ephémères...

Enfin, au-delà des aspects énergie/matière, il est vrai complexes à cerner objectivement en terme de bilan, il me semble capital de rechercher à concilier 2 faux énemis:
La 'décroissance' (impact moindres) et le 'développement' (progrès et amélioration).
C'est l'un des défis majeur de notre temps, ou l'on estime qu'avec le niveau vie occidental actuel, auquel semble aspirer la population mondiale,...Il nous faudrait plusieurs planètes. Sauf si...

Bien à vous, Sylvain.

Sylvain | 07 septembre 2006 à 14h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:Ressources BRF, Matériel...

Cette technique est effectivement révolutionnaire ! J'en ai eu un exposé très complet par Jacques Dupety lors de la foire Bio de Montauban l'année dernière et cela fait écho à la promotion que je fais du lombricompostage, qui est également une méthode révolutionnaire pour transformer les déchets organiques des ménages grâce aux vers de compost et redonner aux sols l'humus chéri...
D'ailleurs, je constate aussi la tendance à vouloir utiliser des broyeurs pour les déchets alimentaires à donner aux vers et ce n'est pas vraiment les conséquences que j'attendais de l'utilisation d'un lombricomposteur...
J'aimerais mettre en pratique cette méthode du BRF, associée au lombricompostage : il ne me manque que le lieu...
12 000 ha me font rêver :) Où est-ce ?
Prête à relever le défi de notre temps d'associer décroissance et développement !
Agnès

Agnès | 07 septembre 2006 à 16h35 Signaler un contenu inapproprié
le BRF n'attendez pas utilisez le au plus vite

bonjour à toutes et à tous,

quel dommage que l'on ne puisse pas mettre de photos dans vos réactions!
j'ai découvert l'existence de la technique du BRF cette année au mois de février lors des assises du LIMOUSIN dans un petit film
j'ai mis en application sur un morceau de mon jardin et je vous assure que le résultat est sans appel!
c'est tout simplement fantastique
j'ai fais l'essai avec des courges et j'ai des photos au mois d'aout en pleine chaleur elles sont éloquentes.

alternaray | 07 septembre 2006 à 18h22 Signaler un contenu inapproprié
Bravo! Dis nous en plus!

Bonjour Alternaray
Si tu veus partager ton experience BRF, sache que le site www.LesjardinsdeBRF.com est fait pour ça! Tu y trouvera des interlocuteurs passionnés et des reponses a pas mal de questions.
J'aimerais bien en savoir plus sur les conditions de ta réussite. Alors envois nous vite tes photos...

Herisson | 07 septembre 2006 à 23h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Le BRF ou le Bonheur du Recours à la Forêt

Bonjour,

Attention Stéphane il ne faut pas confondre, il s'agit là à priori de la Terra Preta dont d'ailleurs nous n'avons toujours pas percé les secrets il me semble. Ceci dit, il est vrai que depuis la nuit des temps, de nombreuses cultures pratiquaient une sorte de BRF, en France aussi, mais pas dans les mêmes doses ni le même "protocole".

Le BRF utilise des petites branches fraiches et vertes et ce qui se passe lors du contact avec le sol est le point de départ de la pédogénèse, où les champignons investiront en premier lieu cette lignine fraiche, s'en suivra tout un processus où s'installera une immense biodiversité tant végétale qu'animale et tant au dessous du sol qu'en dessus.

Ce qui a été observé grâce à cette lignine dépolymérisé renverse de nombreux dogmes scientifiques dans la mesure où entre autre, on prend conscience que les apports NPK sont bien trop simplistes.

Le BRF c'est :
Pas de labour
pas de compostage
pas d'arrosage
pas de désherbage (ou peu)
pas d'apports fertilisants (le brf apporte toute l'énergie nécessaire afin que la flore et faune du sol fournissent les nutriments)
pas de pesticides (les micorhyzes entre autres apporteront la défense nécessaire au parasitisme)
...
Des rendements excellents
Une qualité organoleptique supérieure
Une plus grande période végétative
Une plus grande restistance aux gélées et à la sècheresse
...
Et surtout :
LA REGENERATION DU SOL AVEC UNE MAGNIFIQUE STRUCTURE DE TYPE MULL

Le BRF c'est l'exemple de la forêt, laquelle est entièrement autonome !

Merci et spéciale dedicace à Monsieur Edgar Guay, ancien sous ministre des Forêts au Québec, qui a découvert le BRF par hasard. Merci au Prof Gilles Lemieux pour son immense travail et sa détermination malgrés le rejet de la communauté scientifique.

A ce titre, je rejoins le prof et ses collègues qui demandent à ce que soit cré un
INSTITUT INTERNATIONAL DE LA PEDOGENESE.

Fertilement

Eléa

Mycelea | 09 septembre 2006 à 13h01 Signaler un contenu inapproprié
Et les broyages effecutés par les DDE, et perdus..

Je ne sais plus combien de milliers de tonnes de branchages divers sont broyés chaque année par les epareuses de la DDE, et rejetés bêtement dans les fossés de nos routes...On pourrait en faire soit des pellets, soit les utiliser pour votre technique d'amendement des sols...Sans compter les débris végétaux des tailles de toutes les communes de France et de Navarre...Je ne sais si c'est en milliers ou en millions de tonnes qu'il faut parler...

JABI | 09 septembre 2006 à 20h18 Signaler un contenu inapproprié
le brf pour les cereales

agriculteur travaillant en semis direct sous couvert vegetal pour redonner une vie a mes sols et utiliser le moins possible d'intrants etrangers a la ferme je suis pret a essayer le brf avec l'aide de personnes interressees par cette idee.a bientot a tous ceux qui repondront a ma proposition.

blandolive | 23 septembre 2006 à 22h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:le brf pour les cereales

Dans quelle zone géographique vous trouvez vous?!

Sylvain,
Communauté de communes Val-du-Thouet
Deux-Sèvres.

val-du-thouet | 25 septembre 2006 à 14h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Bravo! Dis nous en plus!

Quelqu'un a t'il une astuce pour broyer "manuellement" ttes ces petites branches sans que cela soit trop fastidieux.

Merci

Patcho | 26 septembre 2006 à 19h22 Signaler un contenu inapproprié
Re:brf lombricompost...

Bonjour,
En général, le lombricompostage a pour base les déchets, en particulier ménagers quand il s'agit de lombricompostage individuel, et qu'il est pratiqué chez soi (voir www.verslaterre.fr).

Le lombricompostage peut aussi être de grandes capacités, donc en andain, dehors, ou dans des bacs en intérieur (car sans odeur) pour traiter les déchets verts et ménagers.

A grande échelle, on parle plutôt de lombriculture et la base est du fumier de cheval, mais aussi de vaches ou de moutons.
On utilise des vers de compost (eisenia fetida ou andrei).

En lombriculture, il faut d'abord passer par une phase de fermentation (et là la paille pourrie fonctionne aussi, bien sûr), donc de compostage traditionnel, avant que les vers puissent finir le travail de façon impeccable et tout transformer en lombricompost.

L'avantage du lombricompostage individuel est que l'on valorise eet réduit à la source les déchets ménagers et que l'on peut faire du lombricompostage dans sa maison (plus besoin de sortir au tas de fumier/compot au fond du jardin...!) et que l'on peut produire de l'engrais liquide très azoté (mais il faut pour cela avoir un lombricomposteur qui le permet, avec un robinet, comme le Can-O-Worms ou autremodèle que l'on peut construire soi-même

Le tout est sans odeur, deux fois plus rapide que le compostage traditionnel et les produits finis ont vraiment d'excellente qualité.

A bientôt pour des essais avec BRF, sans problème !

agnes | 28 septembre 2006 à 12h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:brf lombricompost...blandolive a agnes

peut on vraiment envisager le lombricompost avec plusieurs centaines de tonnes de paille ? ou ce procurer les vers necessaire a cette operation ? le brf a grande echelle (plusieurs dizaines d'hectares) est realisable si l'on dispose d'un broyeur haut debit car passer des branches dans un petit broyeur a la main pour obtenir des tonnes de brf demande beaucoup trop de temps et ca use.
nous envisageons serieusement de faire des essais a grande echelle .pouvez vous nous aider techniquement ?

blandolive | 01 octobre 2006 à 20h24 Signaler un contenu inapproprié
Re: Sylvain à Blandolive

J'ai pu lire dans une revue agricole traitant des techniques culturales simplifiées une interview de M. Konrad Schreiber de l'association Bretagne, Agriculture, Sol et Environnement, qui pilote des essais depuis 2004 en bretagne, dans la région de Fougère. Son N° de téléphone y est mentionné: 06 77 96 05 26.

Si la recherche d'aide se situe dans l'approvisionnement, diverses solutions sont à étudier, selon le contexte (foresterie, élagueurs, filières déchet...)
Mais pour l'autonomie et des vertues agronomiques imbriquées, anticipez, plantez des haies!

sylvain | 02 octobre 2006 à 14h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:blandolive a sylvain

Bonjour,
Avez vous mainrenant des pistes pour votre approvisionnement?

Rapprochez vous aussi des CIVAM ou de certaines cuma, nottament celles qui ont avancé sur la filière bois-énergie pour peu que votre environnement agricole accueil encore des boisements diffus.

Je ne sais si c'est le cas par chez vous, mais il existe en Poitou-Charentes un Centre Régional de la Propriété Forestière (Monsieur FORMERY - tél 05 49 52 23 08) et aussi un Groupe de Développement Forestier des Deux-Sèvres ( M.Eric Sinou au 05 49 77 16 43).

Je n'en suis qu'aux prémisses d'un dialogue, mais il est très probable qu'une réflexion approfondie s'engage prochainement autour du BRF avec ces structures qui fédèrent et accompagnent les propriétaires de boisements privés, car la gestion durable des forêts incite à favoriser le cloisonnement des fourrés de régénération et une gestion dynamique des taillis sous futaies... Avec la question d'une valorisation économique partielle de ce petit bois 'raméal' permettant de soutenir ces interventions raisonnées.

Voir aussi avec les services espace vert de la grande ville la plus proche... (élagage des arbres urbains)

Autant de pistes à étudier dans votre environnement géographique donc...

Bonne Chance.

Cordialement,

Sylvain HOULIER
Communauté de Communes Val-du-Thouet en 79.

Sylvain | 24 octobre 2006 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié
Colloque

Au sujet du BRF :

Un colloque aura lieu à Lyon les 1 et 2 février 2006 sur ce sujet.
G. Lemieux très connu présentera et concluera.

Merci de diffuser l'info

je.andre | 30 octobre 2006 à 18h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:le brf pour les cereales

Ok pour voir de quelle manière vous pouvez mettre en place un essai de BRF sur l'une au moins de vos parcelles. Malgré la probable distance entre nous on peut voir ensemble comment on pourrait résoudre la difficulté de trouver un approvisionnement en matière première ce qui est un incontournable à tout essai.
A bientôt donc.

m3db | 07 novembre 2006 à 23h21 Signaler un contenu inapproprié
vive le BRF dans le GARD !

Je suis vivement intéressé par le BRF. J'ai acheté un broyeur (2500w) et je vais essayer de trouver de la matière autour de chez moi : comme je cultive un jardin bio de 500 m2, pour 5cms de BRF, il me faut .... 25 m3 de fragments ! Je pratique l'agriculture bio depuis 1978 avec paillage et goutte à goutte mais en été la rareté de l'eau est un problème récurant et c'est galère car le soleil grille les fleurs de haricots et les choux verts éclatent à la première pluie d'automne !! A bientôt

BILLOT | 07 décembre 2006 à 20h56 Signaler un contenu inapproprié
Re: BRF à grande échelle

Où se procurer du BRF à grande échelle?

Tout simplement, chez les entreprises d'espaces verts! La plupart paient pur se débarasser de leurs volumes(10Euros/M3), vous serez donc la bienvenue chez eux. Si leur chantier d'élagage est à proximité de chez vous, ils sont peut-être disposé à vous le livrer gratuitement.

Pour ma part, j'utilise le BRF pour lutter contre l'érosion (sur des talus par exemple); cela permet de combler les ravines par captation de la boue.

Carlos M.

Carlos M. | 18 janvier 2007 à 10h46 Signaler un contenu inapproprié
BRF et Terra preta

BRF et Terra preta?

A mon avis ils sont fait pour "vivre ensemble": dans l'évolution biologique du BRF, il est fortement question de champignons. Et ces champignons, ils ont besoin d'air, donc les morceaux de charbon (taille? de l'ordre du cm...) vont permettre de conserver une structure physique poreuse en limitant le tassement.

Carlos M.

Carlos M. | 18 janvier 2007 à 10h58 Signaler un contenu inapproprié
Re:vive le BRF dans le GARD !

Je viens seulement de revisiter les messages faisant suite à cet article et en découvre quelques nouveaux avec satisfaction.
Le colloque de Lyon du 1 et 2 février fût extrêmement intéressant et prometteur.
Ressenti par beaucoup comme potentiellement fondateur.
Il est capital de poursuivre la mutualisation des initiatives et des expériences, souvent méconnues et mésestimées, qui ont jalonné plus de25 ans de recherches et d'applications à travers le monde.
Le site pré-existant www.lesjardinsdebrf.com devrait être conforté en ce sens.
Tous les témoignages et questionnements y sont les bienvenus.

Pour ma part en Poitou-Charentes, je m'efforce plus que jamais de communiquer sur la pratique et les finalités de ces approches 'sylvagraires', avec l'idée et l'espoir de constituer peu à peu un réseau régional.
Pour un développement éthique de la valorisation energétique et agronomique des rémanents ligneux, éco-responsable et solidaire!

'Ramificalement', Sylvain HOULIER

sylvain | 15 février 2007 à 14h45 Signaler un contenu inapproprié
brf et polluants concentrés au bord des routes

oui je commence à utiliser cette pratique mais je crains des problemes d'accumulation des métaux et polluants divers pour des branches ayant accumulé ces élements pendant la croissance des arbres
avez vous ds réponses rassurantes?
MERCI D'AVANCE

guy | 01 mars 2007 à 09h28 Signaler un contenu inapproprié
Re:brf et polluants concentrés au bord des routes

Bonjour,
Ne t'en fais pas , dans la mesure où les BRF que tu utilise n'ont pas de feuilles, il n'y aura pas de pollution. En effet, la lignine n'accumule pas les métaux lourds contrairement aux feuilles ! Donc pas de soucis !
Fertilement
Eléa.

lili revival | 08 mars 2007 à 13h04 Signaler un contenu inapproprié
Re:vive le BRF dans le GARD !

Bonjour Billot,
Juste une remarque, 5cm c'est bien trop pour un jardin potager, 3cm suffiront !
Bon jardinage sans eau !
fertilement
Eléa
www.lesjardinsdebrf.com

lili revival | 08 mars 2007 à 13h06 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:brf lombricompost...blandolive a agnes

Va sur le site : desbois-lombriculture.info, tu auras toutes les réponses auprès de Vincent DESBOIS

Anonyme | 15 mars 2007 à 19h07 Signaler un contenu inapproprié
brf et conditions de mise en oeuvre

merci de m'avoir deja repondu (1ere question dans votre liste).
sur ce nouvel objet j'aimerai avoir +de détails:recouvrir complétement les brf ou non,arrosage au début si absence de précipitation
merci d'avance

guy | 03 mai 2007 à 09h14 Signaler un contenu inapproprié
article journal

je trouve cela tres interressant j ai une propieter dans le marais poidevin au lieu de bruler je vais invertir dan le broyeur je suis aller sur votre site grasse au journal ouest france de dimanche.cordialement jjd

Anonyme | 06 janvier 2008 à 17h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:vive le BRF dans le GARD !

Bonjour,
Nous habitons à Nîmes, et cherchons à louer un broyeur pour une première expérience de brf. Si vous possédez toujours le votre, qu'il est facilement transportable, et que vous n'êtes pas trop loin de Nîmes, seriez-vous d'accord pour nous le louer?

A bientôt,
Myriam

Myriam | 08 février 2009 à 13h22 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:vive le BRF dans le GARD !

je suis dans la philosophie BRF + aîkido végétal, c'est le sens du cosmos et aimerai discuter avec vous de BRF cherche base de départ pour BRF Mërci, à bientôt de vous parler

christian | 29 avril 2009 à 14h13 Signaler un contenu inapproprié

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