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Actu-Environnement

Réchauffement climatique : ''la bataille n'est pas gagnée d'avance...''

Alors que certains doutent encore de l'impact des activités humaines sur le climat, Jean Jouzel, directeur de recherche au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement du CEA, revient pour Actu-Environnement sur les enjeux du réchauffement climatique.

Interview  |  Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
Réchauffement climatique : ''la bataille n'est pas gagnée d'avance...''

   
AE : Pensez-vous qu'il soit encore justifié que certains doutent de l'impact des activités humaines sur le climat ?
JJ :
Je conçois très bien que ce soit le cas pour les personnes qui ne prêtent attention au problème du climat qu'à travers ce qu'en dit la presse grand public. Celle-ci reste - et cela ne me gêne en rien - la tribune de ceux qui sont sceptiques vis à vis d'un rôle effectif des activités humaines sur notre climat. En revanche, je pense que pratiquement tous ceux qui prennent le temps d'approfondir leur approche de cette question, d'accéder à l'information que notre communauté scientifique met à leur disposition, deviennent rapidement convaincus que nous sommes face à un vrai problème, comme l'est désormais cette communauté de façon presque unanime. Je vous en assure le diagnostic du 3ème rapport du GIEC - le Groupe Intergouvernemental d'experts sur le changement Climatique - sur cette question ''des preuves plus récentes et plus concluantes permettent de dire que la majeure partie du réchauffement observé au cours des 50 dernières années est due aux activités humaines'' s'appuie sur une série d'arguments extrêmement solides.

AE : Limiter le réchauffement moyen de la Terre à 2 °C, en réduisant très fortement la teneur de l'atmosphère en gaz carbonique d'ici à 2050 reste-t-il, selon vous, réalisable ?
JJ :
Le gaz carbonique n'est pas le seul composé qui participe à l'augmentation de l'effet de serre lié aux activités humaines mais c'est le premier contributeur. Comme il reste longtemps dans l'atmosphère, la stabilisation de l'effet de serre passe par celle de la concentration du gaz carbonique. Pour garder l'espoir de limiter le réchauffement à 2°C par rapport au climat actuel, il ne faudrait pas que cette concentration aille au-delà de 450 ppm parties par million (nous en sommes à 380). Ceci requiert que les émissions de gaz carbonique - qui représentent près de 7 milliards de tonnes de carbone par an (GtC/an), largement liées à l'utilisation des combustibles fossiles charbon, gaz naturel et pétrole - n'excèdent pas 10 GtC/an en 2020, redescendent à leur valeur actuelle vers 2040 puis diminuent rapidement vers 2 GtC/an d'ici la fin du siècle. C'est un immense défi auquel j'adhère pleinement en tant que climatologue* mais il faut bien le reconnaître la bataille n'est pas gagnée d'avance...

AE : Peut-on voir dans la canicule de juillet 2006 un signe concret du réchauffement ?
JJ :
Les données de l'été 2006 ne sont pas encore disponibles mais je pense que la question vaut tout autant, sinon plus, pour l'été 2003 dont je rappelle qu'il a été, en France, entre 4 et 5°C plus chaud que la moyenne des étés du XXème siècle (sur la période juin, juillet, août). En fait l'été 2003 exceptionnellement chaud sur l'Europe de l'Ouest au point que des scientifiques suisses ont calculé qu'un tel été n'avait qu'une chance sur 50.000 de survenir. Ce caractère réellement exceptionnel rend difficile d'attribuer ces conditions climatiques aux activités humaines. Il est intéressant de noter qu'à l'échelle planétaire, ce sont les années 1998 et 2005 qui ont été les plus chaudes.

AE : Quelles pourraient être, à terme, les manifestations du changement climatique ?
JJ :
Les modèles climatiques montrent que la température moyenne de surface pourrait augmenter de 1,4 à 5,8 °C durant la période 1990 - 2100. De façon schématique, l'importance du réchauffement projeté en 2100, dépend pour moitié du comportement à venir de nos sociétés et, pour l'autre, de celui du système climatique. Le réchauffement minimal correspond au scénario le plus économe et à le sensibilité climatique la plus faible tandis qu'une sensibilité forte et un scénario extrême conduiraient au réchauffement le plus élevé.
Il faut bien réaliser qu'un réchauffement moyen de 3°C - la moitié de celui que notre planète a connu depuis la dernière période glaciaire - nous plongerait dans un climat très différent de celui que nous connaissons. Et certaines régions se réchaufferaient plus fortement, jusqu'à de 8 à 10°C dans l'Arctique. Cela se traduira par une modification des écosystèmes d'autant que le régime des précipitations en serait modifié. Ainsi, en France, le climat risque en fait d'être plus sec au sud, et plus pluvieux au nord ; les évènements extrêmes comme les tempêtes pourraient être plus fréquents, et l'enneigement diminuer sur les reliefs alpins. Au niveau global, certaines régions sont avant tout vulnérables à l'élévation prévisible du niveau de la mer, d'autres à une augmentation possible de l'intensité des grands cyclones, d'autres encore à des sécheresses plus intenses. Enfin le changement climatique aura des répercussions sur la santé humaine.

AE : Vous êtes partie prenante du nouveau projet Ipics 5 qui se met en route dans le cadre de l'Année polaire internationale (2007-2008). Quels en sont les objectifs ?
JJ :
Le forage glaciaire EPICA nous a permis de forer une carotte qui couvre les 800.000 dernières années. Notre espoir dans IPICS est de remonter encore plus loin dans le temps, si possible au-delà de 1,2 million d'années période où le rythme des changements climatiques était différent de celui que la terre a connu au cours des dernières centaines de milliers d'années.



* Jean Jouzel spécialiste de la reconstitution des grands changements climatiques à partir de l'analyse des glaces de l'Antarctique et du Groenland est membre du GIEC, directeur de recherche au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement du CEA, et directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace. Il est notamment co-auteur des ouvrages :
- ''Le climat : jeux dangereux''
[Jean Jouzel, Anne Debroise] chez Dunod.
- ''Climat : Chronique d'un bouleversement annoncé''
[ Didier Hauglustaine, Jean Jouzel] aux éditions le pommier.

Réactions10 réactions à cet article

Re:le rôle de la presse

bonsoir
il y a cette première semaine de septembre , un papier dans le "nouvel obs " , sur Nicolas Hulot .Je ne l'ai pas encore lu . C'est bien de la presse grand publique , et Mr N.Hulot semble ètre un vigoureux défenseur de notre planète !!!
Non vraiment, l'information ne manque pas.Ce sont les informés qui doivent se convaincre d'agir sans toujours attendre les autres.

kine Signaler un contenu inapproprié
le rôle de la presse

Cela me gêne beaucoup que la presse grand public ignore ou feigne d'ignorer la réalité et ne soit que la tribune de ceux qui doutent et nient notre responsabilité.
Pour que la masse bouge, il faut qu'elle soit informée. Pour que ceux qui sont sensibilisés soient écoutés et suivis, il faut qu'ils soient entendus, voire soutenus.
Ces questions ne doivent plus rester qonfidentielles, elles doivent sortir au grand jour;
Le GIEC doit rendre son rapport à Paris en janvier, il faudra que cela soit relaté, commenté, que les conséquences pratiques soient expliquées. Nous sommes dans une année électorale, les candidats doivent être informés et prendre leurs responsabilités.

cobrette | 03 septembre 2006 à 13h10 Signaler un contenu inapproprié
gaz effets de serre et pluies

Accord complet sur ces propos concernant les gaz à effet de serre.
Je rajouterais "attention à l'eau de pluie -source de vie-"
Les précipitations pluviales aujourd'hui font que l'eau de pluie qui tombe sur nos têtes ne ressemble pas à celle qui arrosait la tête de nos grands parents et même de nos parents.
Qu'on se le dise........
Les traiteurs d'eau -au niveau technico scientifique - le savent .
roger Schnegg

roger schnegg | 07 septembre 2006 à 09h30 Signaler un contenu inapproprié
que faire?

j'ai 70 ans, pour moi,a part subir la canicule les carottes sont cuites. mais j'ai toute une famille ,elle est belle en bonne sante
j'aimerai qu'elle puisse vivre sur cette belle terre
nous particuliers que pouvons nous faire de concret?
on nous alarme beaucoup ,a juste titre je voie bien les changements , mais ils faudrais dire a quel niveau agir
et comment nous ,gens du commun faire pour avoir un comportement cytoyen
que font les gouvernements? que fait-on pour les forets a part continuer a les exploiter?
dans ma commune on fait le tri selectif mais dans le commerce on ne vois jamais de papiers recycles,
ce tri selectif ne se fait pas partout,pourquoi?
ilsuffit de se promener pour voir des imondices sur le bord des chemins .il faudrait reeduquer les francais
la liste est longue
informer il faut le faire mais il faut aussi eduquer
merci de me repondre

Anonyme | 07 septembre 2006 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié
Re:que faire?

Vous avez répondu en partie :il faut reéduquer.
Bien que ce ne soit pas la panacée rejoiniez les ASSOS qui s'occupent de cela pour faire force dans les débats publics et pour apprendre les dernières dispositions.

roger

roger | 07 septembre 2006 à 11h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:que faire?

Oui, on peut commencer par soi-même. Car c'est bien chacun qui a sa part de responsabiltés.
Les domaines d'intervention ne manquent pas.
Voir tous les sites à ce sujet.
A titre d'exemple, pour ma part:
- remplacement d'un système de chauffage ancien par un système à meilleur rendement (chaudière à condensation)
- installation d'un chauffe eau solaire et connecté sur machine à laver.
- réduction de ma consommation de carburant auto de 70 %
(conduite plus souple, trajet domicile-travail en vélo+train, maximum de covoiturage etc..). Je pense même abandonner la voiture.
- achat de chasse d'eau économique pour les WC et de limiteur de debit sur les robinets.
- achat au maximum de produits locaux (car moins de tranports)
- le moins d'emballage possible. Pas de sac plastique.
- recyclage d'un maximum de produits.
- utilisation d'éclairage économique
etc etc
Effectivement, pour progresser, il faut se "reformer" ou s'éduquer. Et l'Internet est bien pratique pour cela.
Il ne faut pas vouloir tout faire d'un coup, mais ce qui compte c'est d'avancer.
Il y a de plus en plus de personne qui s'engagent vers cela et le nombre fera la différence. Nous ne sommes pas seuls.

Anonyme | 08 septembre 2006 à 18h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:que faire?

bonjor!
pour ce de l'éducation tout cout en ce qui concenre les problèmes posés à notre planète tous ce que pourrait faire l'homme ne suffirait pas
vous proposons un résumé de texte préparé par notre association
L’idée de projet, dire « reboiser le Sahara » a été initiée dès Avril 2001 par un groupe d’universitaires ayant occupés des fonctions supérieures de l’Etat (à l’état actuel retraités), qui se sont proposés de créer une association à caractère caritatif à but non lucratif


Au départ de l’action, il y a la volonté de ses membres fondateurs et de ses adhérents de :

• sensibiliser sur la prise de conscience en direction de l’ampleur du phénomène du réchauffement de la terre due essentiellement à la pollution de l’air ayant entraînée un dérèglement climatique, avec ses conséquences aggravantes sur les sècheresses et la désertification (baisse des niveaux des nappes souterraines accroissement des zones arides et semi – arides etc…) et la nécessité de faire prendre les décisions idoines en vue du reboisement à grande échelle par le moyen de création de puits de carbone, susceptible d’engendrer une atténuation (séquestration de 40% de co2) des effets de serre et susceptible d’engendrer une amélioration des conditions climatiques, tel que préconisé par G. Neyret chercheur

la création de puits de carbone devrait être envisagée dans le cadre des mécanismes du protocole de KYOTO, et donc constituer pour l’Algérie un champs de programmes de développement durable

• mobiliser les acteurs concernés et intéressés par la lutte contre les phénomènes subits, au profit d’intérêts écologiques et de développement durable.

• s’impliquer dans le processus qui serait envisagé dans cette perspective (le mouvement associatif devrait être engagé)

Il y a aussi le souci de faire partager au public, le plus large possible, cette prise de conscience sur la désertification désolante dans notre pays avec les répercussions désastreuses et multidimensionnelles que celles ci a engendrées.
Dans le cadre de ces préoccupations, il paraissait donc important, d’ouvrir le débat et susciter l’intérêt autour de la question relative à l’intégration du grand sud Algérien, voir l’ensemble de la zone du Sahara Africain dans les efforts d’études de recherches entreprises et à entreprendre en vue de la mise en œuvre de solutions de nature à rendre réversible la spirale infernale de la désertification, de la pollution de l’atmosphère et donc du réchauffement de la terre cause directe du dérèglement climatique dont notre pays souffre depuis des lustres le reboisement à grande échelle proposé, comme solution à la problématique initiée, par le chercheur G. Neyret nécessiterait de grandes surfaces (à l’échelle planétaire équivalente à trois (3) fois le Sahara)

L’idée dire « REBOISER LE SAHARA » est une proposition qui, à priori, peut paraître utopique mais, à bien y réfléchir, elle se veut pleine de pertinence dans la mesure où elle vise à interpeller tous les acteurs nationaux et internationaux concernés par les problèmes majeurs de l’environnement, plus particulièrement celui de la lutte contre la désertification une des causes également du réchauffement de la terre, en leur suggérant de s’intéresser (prendre fait et cause) aux approches favorisant la protection de la nature et les possibilités de ses ressources

Loin de toute tentation de surenchère et de tout esprit maximaliste, l’association « REBOISER LE SAHARA » consciente de la nécessité d’éviter l’éparpillement des énergies disponibles, souhaite pouvoir contribuer à attirer l’attention et susciter l’intérêt des scientifiques et des experts sur les régions hyper - arides certes, mais dont les ressources avérées rendent éligible à des actions de reboisement à grande échelle dans la perspective de développement durable.

Ces actions peuvent, par la durée, engendrer, à terme, des retombées bénéfiques multiples avec certainement des impacts déterminants sur les problèmes globaux de l’environnement (atténuation des effets de serre notamment, dérèglements climatiques etc..) et ceux inhérents au développement rural durable

Avant de mettre en œuvre son programme, il a paru nécessaire aux membres de l’association de faire connaître son objet afin que, par la suite, elle soit soutenue et encouragée

C’est pourquoi les membres de l’association acceptent l’organisation d’une journée d’information destinée à un public restreint et averti, composé essentiellement de « médiateurs » et, de relais (fonctionnaires, experts, chercheurs universitaires, journalistes et autres ONG le cas échéant….)
l'idée n'est pas restée sans théoriquement, en effet
lors de la conférence sur les déserts et la désertification tenue à Alger, du 17 au 19 Décembre 2006 l’UA il a été annoncé le principe de la création d’une muraille verte allant de l’Atlantique à la mer Rouge, n’est-ce pas là l’idée du reboisement à grande échelle ? ; De plus au plan climatologique, l’Europe ne bénéficiera-t-elle pas de cet ouvrage si celui-ci venait à être réalisé ?
mobilisons nous pour aider à cette réalisation que le mouvement associatif vulgarise la proposition

daoud | 11 janvier 2007 à 13h50 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:le rôle de la presse

bonjour!

nous pensons que M HULLOT ne reçoit que l'information sélectionnée car s'il reçoit le résumé de toute l'information qui circule nous pensons que son action serait plus pertinente

daoud | 11 janvier 2007 à 13h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:que faire?

bonjour!

vous avez 70 ans mais vous nous cachez beaucoup de choses!
vos enfants et vos petits enfants que deviendraient-ils dans 70 ans?

Anonyme | 28 janvier 2007 à 17h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:que faire?

bonjour Roger!
sommes disposé à rejoindre ASSOS pour conjuguer les forces utiles à la réalisation du projet du reboisement par la céation de puits de carbone ainsi nous contribueront à l'atténuation de la pollution et à l'assainissement de l'air que l'humanité respire et pourquoi pas au retabilssement des équilibres pluviométriques

Anonyme | 28 janvier 2007 à 18h00 Signaler un contenu inapproprié

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