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Actu-Environnement

Les projets de bâtiment économe en énergie se multiplient : exemple en Haute-Savoie

Afin de convaincre les acteurs du bâtiment et les décideurs qu'il est possible de réaliser des bâtiments économes en énergie et respectueux de la santé de ses habitants, plusieurs projets ont vu le jour en Haute-Savoie.

Energie  |    |  F. Roussel
   
Les projets de bâtiment économe en énergie se multiplient : exemple en Haute-Savoie
esquisse du bâtiment « Une Maison pour la Planète »
   
L'énergie est aujourd'hui au cœur de nombreuses problématiques mondiales et locales en termes d'approvisionnement, d'efficacité, de pollution. Les bâtiments ne font pas exception à la règle en représentant 46% de la consommation finale d'énergie d'un pays comme la France. L'enjeu aujourd'hui est de maîtriser les besoins en énergie fossile afin de diminuer les rejets polluants, notamment de CO2, réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles ou fissiles tout en augmentant le confort de l'habitat. Depuis plusieurs années, le discours évolue et de la maison « faiblement consommatrice », on est passé à la « maison passive » et même à la notion de « bâtiment à énergie positive » qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. Toutes ces notions cohabitent au côté de labels comme la démarche globale de Haute Qualité Environnementale en France ou le label Minergie en Suisse. Ces multiples approches ont le même objectif : aller plus loin que la réglementation en vigueur. Elles sont donc mises en œuvre au compte-gouttes. Mais les projets se multiplient en France et à l'étranger, souvent portés par une volonté de démontrer la faisabilité technique et économique des concepts.

C'est le cas par exemple en Haute-Savoie où un bailleur social construit un bâtiment HQE et où une association construit des bureaux passifs.
Le bailleur social dénommé HALPADES s'est lancé dans la construction d'un logement social selon les critères HQE avec le bâtiment des Elfes en Haute-Savoie. Motivé par un objectif de baisse des charges, d'amélioration du confort et de la santé des occupants et de la baisse des émissions de CO2, le projet introduit des réponses techniques simples. Le bâtiment a été dans un premier temps isolé par l'extérieur afin de supprimer les ponts thermiques. Le choix d'installer une chaudière à gaz à condensation pour le chauffage accentue les économies d'énergie. Pour l'eau chaude sanitaire, 30m2 de panneaux solaires thermiques ont été intégrés en toiture pour couvrir 56% des besoins. Les architectes ont également opté pour l'installation de serres-vérandas afin d'offrir un espace de vie participant au confort intersaison en faisant office de zone thermique tampon. La circulation d'air a également fait l'objet d'une attention particulière pour assurer un bon renouvellement naturel.
En ce qui concerne l'électricité, le bâtiment a été légèrement surélevé pour permettre un éclairage naturel des sous-sols. Les parties communes sont elles aussi éclairées de façon naturelle et munies de capteurs de présence. Concernant la santé des habitants, un revêtement lisse a été préféré à la moquette pour éviter les acariens et les colles et peintures utilisées ont été choisies de manière à limiter les COV (norme NF environnement).
Ces éléments de construction ont été complétés par des actions d'information et de formation des locataires et du personnel de maintenance.
Le surcoût de ces opérations s'élève à environ 74.000€ mais tous ces aménagements ont permis de réduire les charges de 225€ par logement et par an. L'isolation par l'extérieur et la chaufferie solaire représentent les plus gros postes d'investissement (27 et 21% respectivement). Cependant ces surcoûts seront rentabilisés en huit ans grâce aux économies réalisées. Concernant le CO2, les économies s'élèvent à plus d'une tonne évitée chaque année par logement.

Si ces quelques équipements semblent simples à mettre en œuvre et rapidement rentabilisés, ils ne sont malheureusement pas encore systématiquement intégrés. D'autres expériences vont même plus loin en cherchant à supprimer totalement les besoins en énergie du bâtiment comme l'a imaginé l'association Énergies Environnement 74 avec son projet « une maison pour la planète ».

Pour la création de ces nouveaux bureaux, Énergies Environnement 74 s'est associée à l'École d'Ingénieurs de Genève en Suisse dans le cadre du programme INTERREG III A nommé « savoir-faire en matière de bâtiment à faible impact environnemental ». L'objectif est de construire un bâtiment à très faible impact sur l'environnement en tendant vers une consommation d'énergie nulle afin de démontrer et faire évoluer les pratiques des décideurs et des professionnels de la construction dans le sens de la qualité environnementale et énergétique.
Le bâtiment doit accueillir sur 600m2 un espace d'information, un centre de documentation, des formations, une exposition et veut être une vitrine technologique. Il a été conçu en associant les approches Haute Qualité Environnemental et le label suisse Minergie. Les concepteurs se sont donc fixé un objectif de besoin énergétique inférieur ou égal à 72 MJ/m2 et par an. Par comparaison le label Minergie est à 164 MJ/m2/an. Pour cela ils ont cherché à limiter les pertes par le toit, le plancher, les façades les vitrages et la ventilation. Ils ont également pris en considération l'énergie qui sera apportée par les personnes et les matériels présents dans le bâtiment.
Afin de choisir les matériaux et équipements les plus aptes à limiter les atteintes à la santé, à l'environnement et à répondre à ces objectifs énergétiques, de nombreuses simulations et un écobilan du bâtiment a été réalisé. Cette méthode d'analyse permet de quantifier les impacts environnementaux du bâtiment tout au long de son cycle de vie, soit de l'extraction des matières premières qui le composent à sa déconstruction en passant par sa phase d'utilisation. Plusieurs scénarios ont été étudiés, différents en fonction des matériaux utilisés (acier, briques, bois), des équipements installés (solaire thermique, chaudière à bois ou électricité).
Résultats : le bâtiment sera construit en bois de pays sur des fondations en béton avec une isolation en cellulose. Les besoins réels de chauffage ne dépasseront pas les 20 kWh/an/m2 et seront fournis par une chaudière bois de 7KW associée à des diffuseurs d'air chaud. Un puits canadien permettra de préchauffer l'air frais en hiver et rafraîchir le bâtiment en été. Les fenêtres seront équipées de triples vitrages. 100m2 de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit fourniront l'électricité nécessaire aux besoins annuels des utilisateurs (10.000 kWh) et seront reliés au réseau d'EDF. 6m2 de panneaux solaires thermiques en toiture assureront la production d'eau chaude destinée à la cuisine et à la douche. L'eau de pluie sera récupérée par une cuve enterrée de 20m3 pour alimenter les toilettes et l'arrosage. Au final, le bâtiment produira plus d'énergie qu'il n'en consommera.
La construction devrait être lancée début 2007 et l'emménagement dans les locaux est prévu pour début 2008.

Réactions9 réactions à cet article

L'objectif, c'est Kyoto ou pas ?

Si vous considérez le réchauffement climatique comme secondaire, vous ouvrez grand les portes de la construction d'une nouvelle centrale au charbon dans la Nièvre !!

Votre crainte du nucléaire est légitime mais je vous rappelle que le stockage géologique des déchets est en passe de démontrer toute la pertinence de cette option.

Les emissions de CO2 restent, à mon avis, le combat majeur de ce sciècle. Si vous pensez que l'on peut l'écarter du débat (même temporairement), nous ne respecterons jamais nos engagements de KYOTO...Déjà que nous n'avançons pas vite...

Fragued Signaler un contenu inapproprié
Constuisez vous un maison bio-climatique !!

En effet, ces nouvelles centrales à charbon produisent 25 % de moins de CO2 qu'une centrale classique. Compte tenu des objectifs de Kyoto, c'est courrir à l'échec...

Pour les constuctions passives, c'est une trés bonne solution. Il est nécessaire de réduire notre consommation.

Quant au surcoût (10%), l'Etat ne peut assumer une telle charge. Je vous rappelle que nous approchons des 2.000 milliards d'euros de dettes publiques et que l'Etat aide déjà considérablement l'habitat économe.

Bref, si vous avez les moyens de vous payez une maison passive, faites-le donc !! Je vous en félicite et vous marque ma profonde considération.

Fragued Signaler un contenu inapproprié
d'autres techniques existent

Je trouve que les initiatives visant à construire des batiments à très faible consommation énergétique sont très intéressantes et nous prouve qu'en utilisant des techniques connues, on peut réellement s'impliquer pour la protection de l'environnement.
D'autres techniques existent, comme l'utilsation des pompes à chaleurs par exemple qui, pour mémoire, consomment entre 3 et 4 fois moins d'énergie qu'elle n'en consomment et ne rejettent pas de CO2.
Y a-t-il une raison particulière pour que ce système ne soit pas retenu, voir pas cité ?

Lolo | 08 septembre 2006 à 16h55 Signaler un contenu inapproprié
On avance, on avance !!

Tout à fait d'accord avec vous !!
La chaudière à gaz à condensation présente un bon rendement mais elle produit du CO2 et son coût d'exploitation risque d'augmenter sévèrement avec une probable envolée du gaz d'ici quelques années.

La chaudière à bois semble une meilleure option, bien que plus coûteuse. Mais si ce type de chauffage se généralise, le prix du bois explosera à son tour...

Les pompes à chaleur représentent en effet une voie d'avenir grâce non seulement à de trés bon rendements mais aussi à leur adossement à l'éléctricité dont l'augmentation de prix sera toujours plus mesurée et que l'on pourra produire soi-même.

Que les constructeurs et autres promotteurs commencent par s'inspirer de ces initiatives de bâtiments économes !!

Fragued | 08 septembre 2006 à 23h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:On avance, on avance !!

Attention, il ne s'agit pas que d'une question d'émission de CO2, il s'agit de bilan écologique global... (énergie grise, exploitation, déconstruction, matériaux...)
La pompe à chaleur consomme de l'électricité qui, en France, provient à 75% du nucléaire, en dehors du CO2 (un sujet dont on peut débattre longuement), il y a un réel problème de stockage et traitement (qui n'existe pas) des déchets radioactifs.
A moins d'utiliser de l'électricité verte, le choix du bois me paraît très judicieux dans la logique de ce projet ambitieux.

Loic | 11 septembre 2006 à 18h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:L'objectif, c'est Kyoto ou pas ?

Je ne considère pas le réchauffement climatique comme secondaire, plutôt comme prioritaire. Dans le cas de cet article vous vous apercevrez que la consommation du bâtiment est 4 fois moins importante qu'un bâtiment selon la RT2005. On appelle ça un bâtiment passif, voire à énergie positive... en plus de la préoccupation de l'impact environnemental.
Où est alors la production de CO2, hors énergie grise?
Je rappelle les principes de la démarche négawatt :
- sobriété énergétique (diminution des consommations, baisse de la demande)
- efficacité énergétique (matériel efficace, haut rendement, amélioration de l'offre)
- utilisation d'énergies renouvelables (diversification de l'offre, réduction des impacts CO2, nuisances, pollutions...)
Je ne souhaite pas rentrer dans le débat du nucléaire, sujet bien trop vaste pour en discuter ici.

Loic | 13 septembre 2006 à 16h13 Signaler un contenu inapproprié
Enfin un estimation du coût

Contrairement à un article publié récemment sur actu-enviro, cette fois le surcoût d'une construction passive est estimé. Cela prouve que ce surcoût est parfaitement supportable (rentabilisation en 8 ans !) et qu'il pourrait même être pris en charge par l'Etat qui, s'il voulait vraiment prendre des engagements dans le sens du protocole de Kyoto, encouragerait fortement ce genre d'initiatives (ou découragerait les autres !).

Pour ce qui est du charbon nivernais, il s'agit quand même d'une centrale à charbon "pulverisé" (je ne me souviens plus de terme exact) qui est censée rejeter beaucoup moins de CO2 que les centrales actuelles... alors certes on rejette toujours du CO2, mais moins, c'est un progrès...

Yougli

Yougli | 14 septembre 2006 à 10h43 Signaler un contenu inapproprié
Re:Constuisez vous un maison bio-climatique !!

Certes... je n'en ai pas les moyens pour le moment, mais peu importe (le débat n'est pas là)... j'espère que ma (future et hypothétique) maison sera... passive. Mais présentement, en tant que locataire, j'aimerais pouvoir faire le choix d'habitations respectueuses ! De plus, je suis prêt à payer 'plus cher' pour une maison respectueuse de l'environnement, ce qui ne sous entend rien sur les moyens dont je dispose !

Ce que j'entends par "aides gouvernementales" ne veut pas dire forcément financements... pourquoi ne pas taxer les promoteurs qui n'utilisent pas ces méthodes de construction ???

En plus, cela pourrait entrainer des économies par ailleurs, notamment en terme de production d'énergie et d'infrastructures.

Pourquoi les autres Pays Européens comme l'Allemagne, la Suède, la Suisse sont ils plus avancés que nous en la matière ??? Je pense que ça provient plus d'une politique efficace d'incitation (appelez ça comme vous voudrez ?) que d'une conscience écologique développée de nos voisins.

Yougli | 15 septembre 2006 à 13h08 Signaler un contenu inapproprié
Aaaah l'écologie suisse !!

En Suisse, (pays modèle de respect de l'environnement) plus de la moitié des villas neuves adoptent la géothermie par PAC. De plus, les cantons subventionnent ces initiatives.

Inspirons-nous de ces modèles de développement !!...

Fragued | 15 septembre 2006 à 14h13 Signaler un contenu inapproprié

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