Réalisé par téléphone les 13 et 14 septembre, ce sondage intervient alors que des traces de riz génétiquement modifié non autorisé ont été découvertes dans des cargaisons en provenance des États-Unis et à destination du marché Européen.
En application de la législation européenne sur la sécurité alimentaire, les OGM doivent être soumis à des analyses scientifiques et à une procédure d'autorisation avant de pouvoir être commercialisés en Europe. Les OGM non autorisés ne peuvent en aucun cas entrer dans la composition des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux dans l'UE. Des contrôles sont régulièrement effectués par les producteurs européens qui importent des denrées susceptibles d'être génétiquement modifiées comme le riz, le maïs ou le soja.
En août dernier, la Commission européenne a d'ailleurs renforcé ses contrôles en urgence à la suite des déclarations récentes des autorités américaines selon lesquelles l'OGM non autorisé à la culture ni aux Etats-Unis, ni en Europe appelé «LL RICE 601» aurait été détecté dans des échantillons de riz commercialisé sur le marché américain. Depuis cette date, pour pouvoir être importés dans l'Union européenne, les lots de riz à grains longs américains doivent systématiquement avoir été préalablement analysés par un laboratoire agréé au moyen d'une méthode validée. Ils doivent également être accompagnés d'un document certifiant qu'ils ne contiennent pas de riz génétiquement modifié «LL RICE 601». Ce sont les autorités des États membres qui doivent contrôler les produits importés sur leur territoire et empêcher la commercialisation des lots contaminés. Les marchandises sans certification appropriée n'ont pas accès au marché européen, et certains États membres effectuent des contrôles additionnels sur les produits certifiés pour s'assurer que le système est correctement appliqué. En France, les analyses réglementaires sur les OGM sont placées sous la responsabilité de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) et sont effectuées par le laboratoire de Strasbourg.
Certains contrôles effectués suite à cette annonce des autorités américaines se sont révélés positifs notamment à Rotterdam où 20.000 tonnes de riz ont été retenues mais également sur de la marchandise destinée à la France et à la Suède.
Même si plusieurs enseignes ont assuré qu'elles n'avaient pas de traces de cet OGM dans leur stock, l'association Greenpeace rappelle que cet OGM a été manipulé pour résister à certains parasites et produit une protéine qui pourrait provoquer des allergies.
Greenpeace et les Amis de la Terre ont également annoncé avoir trouvé récemment des traces d'OGM dans des produits à base de riz chinois commercialisés en Allemagne, France et Grande-Bretagne. Par précaution, la Commission européenne a demandé que toutes les informations et échantillons appropriés soient soumis aux autorités compétentes pour confirmer les résultats. Ces derniers ne sont pas encore connus mais pour les deux associations, l'inquiétude est de mise. Les cas de contaminations sont légions, mais c'est la première fois qu'une contamination par un OGM concerne un produit qui se retrouve directement dans nos assiettes, remarque Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM de Greenpeace France. Ceci est particulièrement préoccupant lorsqu'on sait que le riz est la base de l'alimentation de près de la moitié de la population mondiale, poursuit-il.
Le riz américain génétiquement modifié est la propriété de la société Bayer qui officiellement ne le cultive plus depuis 2001. L'origine de la contamination par le LL160 reste donc encore aujourd'hui inexpliquée même si les associations de protection de l'environnement évoquent une possible contamination par des cultures destinées à la recherche. Dans tous les cas, ces affaires de contamination révèlent au grand jour les risques réels de contamination généralisée des denrées à la base de l'alimentation mondiale par des OGM et la carence des pouvoirs publics à les contrôler et les éviter. Si un OGM officiellement non cultivé arrive à se retrouver sur le pas-de-porte de l'Europe, qu'en est-il des OGM autorisé à la culture dans d'autres pays mais interdit en Union européenne ou en France ?