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Actu-Environnement

L'ACFCI enquête sur le développement durable au sein des PME/PMI

A l'occasion des 8e rencontres nationales environnement et développement durable des CCI, l'ACFCI a présenté les résultats d'une enquête consacrée aux motivations, attentes et avis des PME/PMI déjà engagées dans une démarche développement durable.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Le développement durable (DD) ou la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE) interpelle les sociétés. Si les très grandes entreprises commencent à bien l'intégré, les PME/PMI restent dubitatives sur l'intérêt de ce type de démarche. L'Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie (ACFCI) a donc voulu savoir ce qu'en pensaient les chefs d'entreprises qui s'y sont engagés et le regard qu'ils portaient sur la démarche. Pour cela, elle a mené une enquête auprès d'une centaine de dirigeants ou de responsables QHSE de PME/PMI ayant engagé une démarche RSE/DD depuis plus de six mois. Résultat, la quasi totalité des entreprises interrogées pensent que la démarche RSE/DD constitue un élément incontournable du développement de leur entreprise.
L'origine de la démarche est plus souvent interne qu'externe à l'entreprise. La conviction du dirigeant est le facteur déclencheur le plus cité. Viennent ensuite l'anticipation de la réglementation et la valorisation de l'image de l'entreprise. Les clients, les actionnaires/propriétaires et les salariés sont considérés comme les acteurs influençant le plus le développement de l'entreprise et à ce titre comme les plus sensibles à la mise en place de telles démarches.
Au niveau de l'organisation interne, 2/3 des chefs d'entreprises déclarent avoir nommé une personne en charge de la RSE ou du DD. Dans l'immense majorité des cas, la personne en charge de cette fonction est un cadre rattaché à la Direction Générale de l'entreprise et occupant les fonctions de responsable QHSE ou RH. Dans près de 20% des cas il s'agit du dirigeant lui-même.

En ce qui concerne les actions concrètes, la démarche s'est traduite par la mise en place de bonnes pratiques sur le plan environnemental et social dans toutes les entreprises interrogées. La gestion des déchets (88%) et la réduction de la consommation d'énergie (70%) arrivent en tête des actions engagées par les chefs d'entreprise sur le plan environnemental. Pour obtenir des résultats, tous reconnaissent que l'implication du personnel est primordiale.
La mise en place d'un plan de prévention des risques (92 %), d'un plan de formation (89%) et d'un dispositif de gestion des compétences (77%) sont les pratiques sociales les plus fréquemment citées. En revanche la parité homme/femme et l'emploi de personnes handicapées sont peu cités voire non recherchés.
Sur le plan sociétal, 70% des entreprises déclarent impliquer leur entreprise dans des actions citoyennes : recours à l'embauche locale, participation à des réseaux ou clubs d'entreprises, accueil de stagiaires. 83% ont établi des partenariats avec des acteurs locaux : établissements d'enseignements, collectivités, associations culturelles ou sportives. Des actions de communication externes sont également organisées : journées portes ouvertes, participation à des salons ou colloques.
Pour le suivi de ces bonnes pratiques, 66 % des entreprises ont défini des indicateurs de performances tels que chiffre transformation d'offres en commandes, temps de retour sur investissement, création d'emplois, suivi mensuel des consommations (énergie, eau,…), coûts de la non-qualité, etc.

Interrogées sur les effets positifs résultants de la mise en œuvre d'une démarche développement durable, les entreprises ont cité en premier lieu « l'amélioration de la notoriété » dans 80% des cas. Les gains de productivité n'arrivent qu'en 4ème position des effets positifs constatés par les chefs d'entreprises. Ils concernent essentiellement des économies sur la gestion environnementale. D'autres effets positifs ont également été cités : cohérence accrue de l'organisation de l'entreprise, atout commercial ou concurrentiel.

Cependant, 85 % des interrogés ont reconnu rencontrer des freins ou des difficultés dans la mise en oeuvre de la démarche. Le manque de temps et de moyens humains et financiers sont les obstacles majeurs. Près de la moitié des enquêtés estiment à ce propos que la mise en oeuvre de la démarche RSE/DD a généré des surcoûts en termes d'investissements et/ou de fonctionnement. Mais si certains postes de dépenses sont connus et suivis (formation, matériels, audits), la plupart des entreprises ne sont pas en mesure d'évaluer les coûts globaux de la démarche et éventuellement le retour sur investissement y afférant.
De plus, la difficulté de valoriser commercialement la démarche, de faire évoluer les mentalités et la peur du changement sont également des difficultés fréquemment évoquées.

Le partage d'expériences, la mutualisation des moyens et des bonnes pratiques sont donc identifiés comme les attentes principales des chefs d'entreprises. À ce sujet, plus de 3/4 des répondants déclarent avoir bénéficié d'une aide ou d'un accompagnement externe dans leur démarche. Cet appui recouvre plusieurs formes : participation à des groupes de travail ou d'échanges de bonnes pratiques, octroi d'aides financières, réalisation de pré-diagnostics ou audits, accompagnement par un consultant externe, suivi de formations... Les acteurs qui accompagnent les PME/PMI les plus souvent évoqués sont les bureaux d'études, les CCI, le groupe AFNOR, la région, la DRIRE et l'ADEME, les centres techniques…

Même si les entreprises interrogées pensent que la démarche RSE/DD constitue un élément incontournable du développement de l'entreprise, leur perception est variable et nuancée. Certains y voient un outil de management intéressant permettant de bâtir une stratégie à plus long terme ou de structurer les réflexions et les actions à mettre en place. Pour d'autres, le DD est perçu comme un outil permettant de traduire l'interaction de plus en plus forte de l'entreprise avec la société.
Certains chefs d'entreprises y voient un élément d'amélioration de la rentabilité et de l'image de l'entreprise qui permet de se différencier au niveau concurrentiel ; d'autres vont plus loin en l'analysant comme une condition de survie à moyen terme parce qu'il formalise la remise en cause des processus, l'innovation permanente, la réponse juste aux besoins, la dynamique et le changement.
Mais, de nombreux chefs d'entreprises rappellent aussi qu'il peut y avoir dualité entre les exigences en matière de développement durable et l'objectif de rentabilité et que ce type de démarche ne peut se mettre en oeuvre qu'une fois la responsabilité économique (profitabilité) acquise. Par conséquent, certains dirigeants affirment que la démarche de développement durable doit être menée d'une manière consentie et non imposée, en fonction du temps et des ressources disponibles de l'entreprise mais elle n'est pas impossible pour des PME/PMI.

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