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Le nouveau tarif français d'achat du photovoltaïque relance le développement de la filière

Grâce aux nouveaux tarifs de rachat de l'électricité solaire, la filière du photovoltaïque s'organise. Avec un marché réalisé de 6 MW en 2005 et un objectif de 150 MW cumulé pour 2010, une forte croissance est attendue dans les prochaines années.

Energie  |    |  F. Roussel
   
Le nouveau tarif français d'achat du photovoltaïque relance le développement de la filière
Modules PV sur les façades des tours de la Darnaise à Lyon
   
Annoncés en mai dernier par le Premier ministre, les nouveaux tarifs de rachat de l'électricité produite à partir d'installations photovoltaïques ont été publiés par l'arrêté du 10 juillet 2006. Désormais, chaque kWh produit rapporte 30 c€ au propriétaire de l'installation si celle-ci est située en France métropolitaine et 40 c€ en Corse et dans les DOM-TOM où le potentiel est supérieur. À cela s'ajoute une prime d'intégration au bâti de 25 c€/kWh en France métropolitaine et 15 c€/kWh en Corse et dans les DOM-TOM. Grâce à ces nouveaux tarifs, la rentabilité des installations devient plus intéressante et si, en 2005, 6MW soit 60.000 m2 de panneaux solaires photovoltaïques ont été installés, 2006 devrait voir cette capacité au minimum doubler. Avec un potentiel français estimé par l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) à 40% de la consommation totale d'électricité, les perspectives du marché sont impressionnantes. De plus, avec des prix de l'électricité qui ne feront que croître de 1% par an et des coûts de modules qui baisseront de 5% par an en moyenne, les installations solaires vont très vite devenir compétitives par rapport au prix de vente de l'électricité au particulier. L'association européenne de l'industrie photovoltaïque (EPIA) estime que le coût du kWh photovoltaïque sera inférieur au kWh réseau classique dès 2010 dans les zones très ensoleillées où l'installation pourra fonctionner 1800 heures /an et dès 2020 dans les zones où l'installation pourra fonctionner 900 heures /an. Même en Grande-Bretagne et en Scandinavie ce serait possible en 2030. C'est pourquoi l'EPIA prévoit une croissance du marché de l'ordre de 30% par an jusqu'en 2010 et 25% par an par la suite. Selon l'Hespul, à ce moment-là, les seules limites au déploiement du photovoltaïque seront la surface disponible notamment dans les villes et la capacité du réseau à gérer les sources intermittentes. De nombreuses études commencent déjà à étudier ces questions.

Mais heureusement, de nombreuses collectivités et entreprises n'ont pas attendu ces nouveaux tarifs pour mettre en place des installations solaires photovoltaïques. Depuis quelques années les projets fleurissent et ont été présentés par l'association Enerplan à l'ocasion du salon Eco-bulding et par le CLERC au salon Pollutec. Que ce soit sur des bâtiments communaux ou des logements collectifs les collectivités passent à l'action. Sont privilégiées les toitures planes des gymnases (Saint-Héand), des entrepôts (Port Vendres), des écoles (Illkirch-Graffenstaden), des parkings (Lyon) mais aussi des réservoirs d'eau (Chambéry) ou des serres (Bordeaux). Les capteurs peuvent être intégrés dans des membranes d'étanchéité ou servir directement de toiture. D'autres projets mettent en œuvre des capteurs installés devant les fenêtres en brise-soleil (Valence) ou à la verticale sur les barres d'immeubles (Lyon) ou enfin plus classiquement intégrés en toiture de maisons individuelles comme à Montigny-le-Bretonneux. Par conséquent les projets sont d'envergure variée : de 12,6 m2 de capteurs sur des maisons individuelles produisant 1523 kWh/an d'électricité pour un coût d'installation de 13.000 €HT on passe à 1000 m2 en toiture de parking, produisant 105.000 kWh/an et ayant coûté 600.000 €Ht.

Malgré tout, il reste encore plusieurs points à préciser pour que la filière soit véritablement opérationnelle et rodée. Le groupe de travail européen PV-policy Group, mené par les agences nationales de l'énergie et chargé d'harmoniser au niveau européen les politiques de soutien au photovoltaïque, estime que la France doit en priorité :
- préciser la notion d'intégration au bâti,
- simplifier le cadre juridique et contractuel concernant le raccordement, la vente d'électricité et les assurances,
- organiser le suivi du marché en termes de puissances installées, produits d'intégration, production électrique, retour d'expérience,
- renforcer le dialogue entre les industries du PV, du bâtiment et réseaux électriques,
- développer la formation sur le PV pour les installateurs, l'industrie, le bâtiment, et les sciences humaines.
Sur le plus long terme, il est envisagé de mettre en place une plate-forme française du photovoltaïque en lien avec la plateforme technologique européenne afin d'organiser la concertation sur la durée entre partenaires du secteur PV et les autres secteurs connexes.

L'actuelle plateforme technologique européenne dédié au photovoltaïque a déjà pour but d'améliorer les échanges internationaux afin d'accélérer le développement de la filière photovoltaïque pour en faire une source d'énergie contribuant de façon importante au mix-énergétique du futur. Par exemple, la plateforme mène des études portant sur l'effet des systèmes photovoltaïques sur les réseaux de distribution, constitue une base de connaissances des systèmes photovoltaïques intégrés au bâti et entretient la base de données mondiale des quartiers solaires photovoltaïques.

http://www.pvdatabase.com

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