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Actu-Environnement

Les morues en mer du Nord sensible à la composition au plancton

Une étude dirigée par Grégory Beaugrand, chercheur au laboratoire Ecosystèmes littoraux et côtiers , montre que la pêche n'est pas la seule cause responsable du déclin de la morue en mer du Nord.

Une étude dirigée par Grégory Beaugrand, chercheur au laboratoire Ecosystèmes littoraux et côtiers (ELICO, CNRS – Université Lille 1, Wimereux) en association avec la Sir Alistair Hardy Foundation for Ocean Science (Plymouth) et le CIEM (Copenhague), montre que la pêche n'est pas la seule cause responsable du déclin de la morue en mer du Nord. Sa survie est en effet fragilisée par le réchauffement des températures de surface, responsable de la modification des écosystèmes et plus particulièrement de la qualité et de la quantité des larves planctoniques disponibles pour les morues.

La mortalité des jeunes morues est très importante durant le stade larvaire. Elle dépend de facteurs hydro-climatiques qui influencent la nourriture disponible pour les larves et l'intensité de prédation.
Parmi ces facteurs on peut citer les températures de surface et l'Oscillation Atlantique Nord, qui correspond à l'oscillation des masses atmosphériques entre les basses pressions centrées au niveau de l'Islande et les hautes pressions centrées sur les Açores.
Des relations significatives ont été trouvées entre la variabilité hydro-climatique et le recrutement de la morue, qui correspond à l'arrivée des morues à l'âge d'1 an. Ces relations n'expliquaient cependant qu'un faible pourcentage de variabilité du recrutement et surtout ne proposaient aucun mécanisme par lequel les fluctuations hydro-climatiques affectaient le recrutement. Cela a conduit de nombreux chercheurs à émettre l'hypothèse que la pêche était seule responsable du déclin de la morue mer du Nord. Sa surexploitation depuis les années 1960 a en effet considérablement diminué l'abondance du stock reproducteur et augmenté sa fragilité vis-à-vis des fluctuations environnementales.

Utilisant la plus grande base de données au monde sur le plancton (Continuous Plankton Recorder, Plymouth), ces chercheurs proposent pour la première fois un indice planctonique reflétant la qualité et la quantité de nourriture disponible pour les jeunes morues. Cette recherche montre que cet indicateur biologique est associé au recrutement de la morue, expliquant presque 50% de sa variabilité. L'indice planctonique a permis également d'identifier les mécanismes intermédiaires influençant la survie des larves planctoniques. Suite à l'élévation des températures de surface depuis la fin des années 1970 à l'ouest de l'Europe, la composition du plancton a changé. On a assisté à une remontée des espèces caractéristiques des eaux chaudes vers le Nord, associée à une diminution des espèces caractéristiques des eaux froides. Cette réorganisation majeure a fortement affecté la biodiversité de la mer du Nord : elle a diminué le nombre et la taille des proies, de sorte qu'elles sont moins facilement capturées ou ingérées par les larves de morue. Il y a également un décalage entre l'apparition des larves de morue et la disponibilité en proies pour les jeunes morues.

Les scientifiques ont ainsi montré que l'augmentation des températures de surface a eu un double impact sur la survie des jeunes morues : d'une part, elle a augmenté le métabolisme des larves et donc le coût énergétique ; d'autre part, elle a diminué la quantité et la qualité des proies, c'est à dire le gain énergétique. Par conséquent, le déséquilibre énergétique des jeunes morues a augmenté, fragilisant leur survie et augmentant la mortalité larvaire.

Cette étude montre donc qu'en plus des effets de la pêche, la survie de la morue est actuellement fragilisée par le réchauffement des températures de surface. Elle permet pour la première fois de comprendre pourquoi l'abondance de la morue était importante durant les années 1960-1970 : durant cette période, l'indice planctonique montre que l'environnement biologique était très favorable aux jeunes morues.

Référence de l'étude :
Ces travaux sont publiés dans la revue Nature du 11 décembre 2003.
Beaugrand G, Brander K, Lindley JA, Souissi S, Reid PC (2003) Plankton effect on cod recruitment in the North Sea. Nature, 426: 661-664
Source : CNRS

Réactions1 réaction à cet article

assistante en icthyologie

comment calculer l'abondance relative d'une espèce?
Comment comparer deux sites?
Nee

NEE | 20 janvier 2010 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié

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