La mer Méditerranée recèle l'un des milieux marins et côtiers les plus riches mais aussi l'un des plus vulnérables au monde du fait de son exposition à tout un ensemble de nuisances dont 80 % sont d'origine terrestre, ont souligné la Commission et la BEI lors de la présentation de l'étude.
En effet, le milieu marin méditerranéen serait particulièrement exposé au déversement de déchets agricoles, de particules en suspension dans l'air et d'eaux de ruissellement chargées d'agents pathogènes, de métaux lourds, de matières organiques polluantes, d'huiles et de substances radioactives.
Alors que plus de la moitié des agglomérations urbaines méditerranéennes de plus de 100.000 habitants ne disposent pas de stations d'épuration de leurs eaux résiduaires, 60 % d'entre elles déversent directement leurs eaux usées dans la mer, indique l'étude. De même que plus de 80 % des décharges des pays de la Méditerranée méridionale et orientale ne seraient pas contrôlées.
La dégradation de la Mer Méditerranée menace également la santé de 143 millions de personnes vivant le long des côtes, exposées à ces pollutions et porte également atteinte au développement à long terme de secteurs économiques clés comme la pêche et le tourisme. Ainsi, l'urbanisation rapide combinée au développement progressif d'une forme de tourisme non durable le long des côtes méditerranéennes se sont traduits par de graves problèmes environnementaux et sanitaires, ajoute l'étude. La pollution induite par les activités industrielles, le transport maritime et les activités domestiques, la disparition d'espaces vierges et la destruction des écosystèmes côtiers par des projets immobiliers ont aussi contribué à cette dégradation.
Cette étude souligne la nécessité d'établir un programme pour aider les pays de la Méditerranée orientale et méridionale à réduire leurs rejets polluants en mer d'ici 2020. Nous devons tous coopérer pour mobiliser les ressources nécessaires à la préservation de la Méditerranée, a déclaré Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement.
Dans ce contexte, la BEI a recensé 44 projets dans sept pays méditerranéens susceptibles d'être financés par le programme d'investissement «zones sensibles» pour la Méditerranée (MeHSIP). Parmi les critères de sélection des projets d'investissement figuraient l'importance du projet pour le pays ou la région concernée, sa contribution à la réduction de la pollution, son caractère durable, la capacité de remboursement des prêts par les promoteurs et les montants requis des donateurs.
La grande majorité des projets concerne le traitement des eaux usées urbaines (57%), suivie des projets de traitement des déchets solides municipaux (18%) et ceux concernant les émissions industrielles (14%), souligne l'étude.
Le coût total des investissements pour les 44 projets est estimé à 2,1 milliards d'euros. Le succès du MeHSIP dépendra de la manière de combiner les prêts et d'autres fonds pour créer ensemble des conditions favorables de financement, ont indiqué la Commission et la BEI.
Leur financement pourrait provenir de prêts de la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat), de fonds de la Commission européenne ou encore d'autres donateurs de la région.