Le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé l'abaissement de la vitesse maximale sur les routes à double sens sans séparateur central de 90 à 80 km/h à l'issue du comité interministériel sur la sécurité routière qui s'est tenu ce mardi 9 janvier. La motivation principale de cette mesure, qui entrera en vigueur le 1er juillet prochain, est la sécurité. Mais cet abaissement de la vitesse a également des effets positifs en matière de pollution atmosphérique et d'émissions de gaz à effet de serre.
Baisse des émissions de 20% pour les NOx
Sur les routes et autoroutes, les limitations de vitesse entraînent une diminution des émissions ou des concentrations de polluants, rapportait l'Ademe. "La baisse des émissions peut atteindre 20% pour les oxydes d'azote et les PM10 et celle des concentrations de polluants dans l'air ambiant pouvant atteindre 8% selon les polluants", précisait-elle.
Concernant l'impact sur les émissions de gaz à effet de serre, l'Ademe relevait des résultats "très dispersés et fortement dépendants des spécificités des axes, des zones étudiées, du comportement des conducteurs et des outils d'évaluation utilisés". Ainsi, "la variation des émissions avant et après mise en place d'une même limitation de vitesse peut varier de -30% à +5%", rapportait l'Ademe.
Quant au bruit, les résultats ne révélaient qu'une faible réduction des émissions sonores. En revanche, des avantages en terme de fluidification du trafic et de réduction de la congestion étaient également mis en avant par l'Agence. Auxquels il faut aussi ajouter une réduction des consommations de carburants.
"Les automobilistes ont tout à gagner au 80 km/h (déjà adopté dans plusieurs pays européens) : sécurité améliorée, économie de carburant (120 € par an en moyenne) et meilleure fluidité du trafic", abonde la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut).
Le Réseau Action Cimat (RAC) accueille aussi positivement cette décision mais souhaite aller encore plus loin. "Passer à 120 km/h sur les autoroutes permettrait d'
Nombreux autres facteurs
"Au final, il s'avère que de nombreux facteurs extérieurs à la limitation de vitesse influent sur la réalité des émissions et des concentrations atmosphériques ou sur les moyens d'évaluation mis en oeuvre, le tout entraînant une grande variation des résultats", nuançait toutefois l'Ademe dans son étude, en considérant l'ensemble des voies, y compris urbaines.
Aussi, recommandait-elle plutôt d'agir "prioritairement sur le parc roulant des véhicules anciens très émetteurs de particules et d'oxydes d'azote, en particulier le parc diesel non équipé de filtres à particules fermés". Ce à quoi, le gouvernement souhaite s'attaquer par ailleurs via la prime à la conversion remodelée qui est entrée en vigueur le 1er janvier.