L'Arctique a connu un hiver extrêmement rigoureux. Les premiers signes d'amincissement de la couche d'ozone ont été observés. La situation risque de s'aggraver si le froid persiste, a en effet déclaré Janez Potoãnik, commissaire européen responsable de la science et de la recherche.
Bien que les valeurs relevées montrent de très grandes variations d'une année sur l'autre, contrairement à l'Antarctique où l'on observe une diminution de la couche d'ozone pratiquement chaque hiver, on constate, d'une manière générale, un amincissement de la couche d'ozone dans la région arctique depuis 1980, précise la Commission européenne dans un communiqué et ajoute que la situation dans l'Arctique semble se rapprocher de celle de l'Antarctiquece qui risque de renforcer les rayonnements ultraviolets.
En effet, l'Ozone supérieur est vital à notre survie contrairement à l'ozone au niveau du sol qui est dangereux pour notre santé. La couche d'ozone, situé à environ 8 km d'altitude au-dessus des pôles, dans la stratosphère a pour fonction de protéger la surface de la Terre des rayons ultraviolets du soleil.
Si le refroidissement de la stratosphère arctique se prolonge, on peut s'attendre à un amincissement accru de la couche d'ozone au cours des prochaines décennies, souligne la commission.
L' amincissement de la couche d'ozone peut entraîner des maladies comme des cataractes, des cancers de la peau et des dommages génétiques ainsi qu'un affaiblissement du système d'immunité des personnes. De plus, les rayons UV endommagent sérieusement les écosystèmes aquatiques. Des scientifiques ont calculé que perdre 16 % de notre ozone détruirait 5 % du phytoplancton, nécessaire pour la survie des écosystèmes aquatiques.
SCOUT-03 est un outil qui permet de prévoir, à partir de modèles du changement climatique mondial, l'évolution future de la couche d'ozone. Des mesures sont effectuées à partir du réseau terrestre de stations d'observation de l'atmosphère et à partir de satellites afin d'étudier la diminution de la couche d'ozone au cours des prochaines semaines. L'initiative regroupe 59 organismes et plus de 200 scientifiques de 19 pays.
Plus de 170 pays ont ratifié le Protocole de Montréal, un traité environnemental établi en 1987 pour protéger la couche d'ozone. Ces pays se réunissent annuellement pour décider d'améliorations supplémentaires afin de réduire et de finalement éliminer les substances appauvrissant la couche d'ozone (Ozone-Depleting Chemicals (ODCs)).
Par ailleurs, dernièrement la Commission a engagé des poursuites judiciaires pour infractions au droit européen de l'environnement envers l'Italie et l'Irlande et notamment en ce qui concerne la violation, par l'Italie, d'un règlement communautaire visant à réduire et à éliminer à terme l'utilisation de substances chimiques appauvrissant la couche d'ozone (Règlement (CE) n° 2037/2000).
Pour l'Irlande, la poursuits judiciaire concerne le défaut de présentation de rapports relatifs à l'utilisation de certaines substances appauvrissant la couche d'ozone, notamment le bromure de méthyle utilisé comme pesticide sur les cultures commerciales, les halons utilisés dans le matériel de lutte contre l'incendie dans certains domaines tels que l'aéronautique et dans les applications militaires, et les HCFC qui remplacent les halons dans les systèmes existants de protection contre l'incendie.
Des produits comme les aérosols, les réfrigérateurs, les systèmes de climatisation, la mousse de plastique, les pesticides agricoles, les solvants et les détergents rejettent des gaz contenant du chlore et du bromure qui nuisent à la couche d'ozone. Ces polluants entrent en réaction avec les molécules d'ozone et les détruisent, ce qui entraîne un amincissement de la couche d'ozone.