Afin de développer le potentiel électrique, et notamment hydroélectrique de l'Afrique, la Banque mondiale s'est engagée, le 5 août, "à fournir 5 milliards de dollars d'aide technique et financière supplémentaire". Cette aide concerne des projets qui seront réalisés dans six pays d'Afrique : l'Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Libéria, le Nigéria et la Tanzanie. Ces 5 milliards seront structurés en financements directs, en garanties d'investissement et en services consultatifs. "Il ne s'agit pas seulement de construire des centrales électriques, mais d'amener la production aux marchés, ce qui suppose une coopération régionale pour développer le réseau de transport électrique", explique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique. Ceci implique la création de "nouveaux pôles énergétiques en Afrique de l'Est, de l'Ouest et du Centre ainsi qu'avec les sous-régions d'Afrique australe", ajoute-t-il. Ainsi, l'objectif est que les pays les mieux dotés au niveau énergétique (ressources, capacités de production) exportent leurs excédents "vers un pool commun", qui bénéficiera aux zones moins bien dotées.
Actuellement, la sous-électrisation "contraint les familles et les collectivités à consacrer une part importante de leurs revenus au financement d'énergies coûteuses et délétères, comme les groupes électrogènes au diesel ou le bois de feu utilisé pour la cuisine dans les habitations", déplore la Banque mondiale.
L'enjeu est considérable car "près de la moitié de la population mondiale d'enfants sera africaine d'ici la fin du 21e siècle", selon l'Unicef (1) . Or, environ 600 millions d'africains sont pour l'instant privés d'électricité, alors que "le continent a un potentiel hydroélectrique, géothermique, éolien et solaire parmi les plus importants de la planète", rappelle la Banque mondiale. Cette dernière estime que l'Afrique n'exploite que 8% de sa puissance hydrique, contre 85% pour l'Europe de l'Ouest.