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Rencontre avec Amory Lovins, président du Rocky Mountain Institute

Promoteur du «capitalisme naturel», ce physicien, que le magazine Time a classé en 2009 parmi les 100 personnes les plus influentes du monde, a dessiné une vision optimiste du futur, lors d'une conférence à Paris le 12 mai, à l'invitation de l'IDDRI.

Energie  |    |  A. Sinaï
   
Rencontre avec Amory Lovins, président du Rocky Mountain Institute
© AIDG
   
Basé à Snowmass, dans les montagnes rocheuses du Colorado aux Etats-Unis, Amory Lovins a co-fondé le Rocky Mountain Institute au début des années 80, un «think-and-do-tank » à l'origine du concept des Negawatts prônant une « acupuncture institutionnelle ».

Préférez-vous mourir à cause du changement climatique, d'une guerre pour le pétrole ou d'un holocauste nucléaire ? La bonne réponse est… pour aucune de ces trois raisons. Amory Lovins lance sa conférence par cette boutade, qui caricature les périls de notre époque pour mieux les conjurer. Et raconte que l'avenir est aux systèmes intelligents, à l'image de sa maison dans le Colorado où il a récolté 28 récoltes de bananes dans sa serre, par une température extérieure de moins 20 degrés sans recourir à des énergies fossiles. Une équation ludique, à son image d'ingénieur à la Géo Trouvetout. D'autant que la solution à ces maux est d'une simplicité cardinale, la thérapie de bon sens : une « acupuncture institutionnelle » pour cibler les gisements d'économies d'énergie.

Quand les décideurs de ce monde auront abandonné la croyance selon laquelle lutter contre le changement climatique coûte cher, ils comprendront qu'il est moins onéreux d'économiser l'énergie que de l'acheter. La transition énergétique non seulement ne va rien nous coûter, mais va nous rapporter, Amory Lovins sait le démontrer grâce à la cinquantaine de slides présentées lors de sa conférence. Du reste, bien des entreprises l'ont déjà compris, comme IBM, Dupont, Dow Chemicals, United Technologies et General Electrics, qui s'illustrent par des réductions d'un tiers de leurs consommations d'énergie, voire, pour l'entreprise Interface, de 82% de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.

L'avenir est à l'efficacité énergétique

Selon une étude de Mac Kinsey publiée en janvier 2009, 70% des émissions de gaz à effet de serre pourraient être évitées en 2030 pour un coût de 4€ la tonne de CO2 équivalent, par le recours à une combinaison de stratégies d'efficacité énergétique et d'éco-technologies : généralisation d'ampoules à basse consommation, isolation des bâtiments, moteurs efficaces, chauffage au bois, micro-hydraulique, restauration des sols, climatisations douces… Exemple spectaculaire de ce type d'initiatives : la réhabilitation en 2009 des 280.000 m2 de l'Empire State Building à New York va permettre d'économiser 38% d'énergie finale, avec un amortissement sous trois ans, le remplacement des 6.500 fenêtres de l'édifice va éviter les deux tiers de la dissipation de chaleur en hiver et doubler l'efficacité thermique en été.

A l'échelle des Etats-Unis, la diffusion de l'efficacité énergétique permettrait d'économiser la moitié du pétrole et du gaz consommés et les trois quarts de l'électricité. Le tout à un coût d'au moins un tiers inférieur au montant actuel de la facture énergétique américaine. Ce serait, selon Amory Lovins, une manière de gagner au jeu de la fin du pétrole et de court-circuiter le pic des énergies fossiles en sortant rapidement de leur addiction. Il faut commencer par les véhicules, qui, aux Etats-Unis, consomment 70% du pétrole. Ils pourraient consommer deux tiers de moins de carburant s'ils étaient plus légers, grâce à des matériaux tels que les fibres de carbone, comme le Concept Car de Toyota, un hybride ultra léger. Car Lovins démontre, en bon physicien, que seuls 6% du carburant servent à faire tourner le moteur, et que 87% du carburant n'atteignent jamais les roues, en raison du surpoids des véhicules …

Le nucléaire, aberration économique

Cas d'école de l'inefficacité énergétique, le nucléaire est présenté par Lovins comme une aberration thermodynamique et économique. Son effondrement sur les marchés (« nuclear power's market collapse ») est, selon Lovins, une bonne nouvelle pour le climat et la sécurité internationale : la chute du nucléaire permet d'investir 2 à 20 fois plus dans les secteurs de petites unités de production et de distribution d'énergie (co-génération, biomasse, petite hydraulique, réseaux électriques intelligents) et libère 104 leviers macro économiques pour financer d'autres secteurs - éducation, santé publique, développement. Le choix nucléaire français, selon Lovins, n'est pas un franc succès : il a servi à diffuser le coûteux chauffage électrique chez un quart des ménages français ; la France importe un tiers de son énergie, 8 Twh par an d'Allemagne, pour couvrir ses pics de consommation ; elle n'a réduit sa facture pétrolière que d'un dixième depuis 1973, et consomme 12% de plus de pétrole per capita que l'Italie, qui est pourtant sortie du nucléaire… Le nucléaire ne produit que 18% de son énergie finale, son indépendance énergétique n'est que de 6%, et elle importe tout son Uranium. Sa facture énergétique a atteint un record en 2008 : 80 milliards de dollars. Et, pour couronner le tout, la France émet plus de CO2 qu'au milieu les années 80… Un bilan somme toute peu convaincant, selon le président du Rocky Mountain Institute.

Des compagnies au service des économies d'énergie

La solution, c'est de transformer les entreprises de production d'énergie en compagnies de services énergétiques efficaces, au service de l'intérêt des consommateurs. C'est le cas de Pacific Gas and Electricity, en Californie, qui s'est vu prescrire un objectif plafonné de production d'électricité, à charge pour elle d'aider ses abonnés à ne pas dépasser la facture. C'est ainsi que la Californie a évité 65 gigawatts de pics de consommation. Selon lui, si tous les Etats américains imitaient cet exemple, 62% de l'électricité actuellement produite à partir du charbon seraient désormais inutiles et 57% des émissions américaines évitées. Chiche ?

Réactions23 réactions à cet article

Des chiffres surpernants

Une seule remarque: Lovins écrit " La France importe un tiers de son énergie , 8 TWh par an d'Allemagne, pour couvrir ses pics de consommation"
La consommation française d'électricité est de l'ordre de 450 à 500TWh par an. La France est exportatrice nette d'électricité de 40TWh, ce qui rapport plus d'un milliard d'euros.
Par simple charité, je ne commenterais pas les autres chiffres, en faisant simplement remarquer que Lovins ne semble pas savoir que si énergie mécanique et chaleur sont deux aspects de l'énergie, la seconde est dégradée par rapport à la première comme l'exprime le second principe de la thermodynamique.

Sammicheli | 18 mai 2009 à 15h12 Signaler un contenu inapproprié
indigestion de bananes ?

C'est une belle purée de chiffres dans tous les sens, en particulier sur le nucléaire. Pour ne critiquer qu'un point (pas le temps de tout reprendre) prenons la phrase : "Et, pour couronner le tout, la France émet plus de CO2 qu'au milieu les années 80".
Le programme nucléaire français n'a pas été lancé pour combattre les émissions de GES, mais pour participer à la croissance de l'économie (le règne du tout puissant principe de "croissance", c'est un autre débat, pas abordé ici). Par conséquent le nucléaire arrivait en plus, et non en substitution de l'énergie fossile déjà utilisée. L'idée n'était pas d'arrêter de consommer de l'énergie fossile, mais de rendre la production électrique française indépendante par rapport aux crises sur les approvisionnements en combustibles fossiles. Dans le même temps tout ce qui ne fonctionne pas à l'électricité a continué de consommer de plus en plus d'énergie fossile, comme dans tous les pays, mais le nucléaire n'en est pas la raison.

En outre la phrase suivante est incompréhensible : "Le nucléaire ne produit que 18% de son énergie finale, son indépendance énergétique n'est que de 6%, et elle importe tout son Uranium"
Elle sous-entend que l'énergie produite par le nucléaire est produite à partir d'autres sources d'énergie à hauteur de 82%(si je comprends bien), ce qui est aberrant. Il existe sur un site nucléaire des moiteurs diesels de secours, mais qui ne fonctionnent pas en permanence, et qui ne servent en aucun cas à "produire" l'électricité, mais à ramener le site dans un état sûr en cas de défaillance du réseau électrique principal. Et la centrale est alimentée en électricité par le réseau sur lequel elle produit, donc l'histoire d'indépendance énergétique, je ne comprends pas non plus. Peut-être que les transports d'uranium, et de matières contaminées pour le conditionnement et l'enfouissement sont pris en compte, mais dans ce cas les quantités importées d'uranium sont extrêmement plus faibles que les tonnages de charbon à importer pour la même production.

Très content pour M. Lowins s'il fait pousser des bananes par -20°C seulement avec ses méninges, mais je doute que sa vision d'un beau monde tout rose qui s'autorégule soit très étayée. J'espère en tout cas qu'il n'est pas aussi influent que le dit le magazine Time.

ggelinea | 20 mai 2009 à 14h36 Signaler un contenu inapproprié
Re:Des chiffres surpernants

Il n'y a aucune contradiction dans les chiffres cités. Lovis parle de 8 TW/h importés d'Allemagne pour couvrir ses pics de consommation. Cela n'entre en rien en contradiction avec le fait que l'Hexagone exporte annuellement les 40 TWh que vous citez.
Car vous ne pouvez pas ignorer que l'électricité ne se stocke pas et qu'elle doit être produite au même moment où elle est consommée.
Alors, nos 40 TWh, au prix de base qu'ils sont vendus pour la plupart, ne payent probablement pas le prix des 8 TWh importés aux heures de pointe, que nos foutues centrales nucléaires ne peuvent pas satisfaire.
Quant au milliard d'euros que cette vente d'électricité rapporterait à la France, notre hyper-président VRP d'AREVA citait, lui, récemment, le chiffre de 600 millions.
C'était au moment où il fanfarronait en annonçant, comme une envie de pisser, la construction du 2ème EPR à Penly.
Peu importe le chiffre de vente (la recette), ce qui compte est le bilan import/export. Non en volume, mais en valeur.
Enfin, le chiffre de consommation que vous citez n'est autre que le chiffre de production. Et cette production est loin de se trouver entièrement chez le consommateur car rien que pour enrichir l'uranium au Tricastin, il faut l'entière production d'un réacteur nucléaire. Sans parler des pertes en ligne ni de l'inefficacité énergétique de nos installations.
Les vrais besoins, eux, sont très en deçà de ce chiffre.

Claudio R. | 20 mai 2009 à 15h57 Signaler un contenu inapproprié
Re:indigestion de bananes ?

En voilà quelqu'un qui a du mal à lever le nez de son guidon de nucléaucrate.

Claudio R. | 20 mai 2009 à 16h00 Signaler un contenu inapproprié
Re:indigestion de bananes ?

"Le nucléaire ne produit que 18% de l'énergie finale de la France, l'indépendance énergétique française n'est que de 6%, la France importe tout son uranium."
Cela va mieux comme ça ?

Ecolowoman | 20 mai 2009 à 16h00 Signaler un contenu inapproprié
chiffres

Il faut comprendre 18% de l'énergie finale consommée en France, d'après lui. Ce chiffre est-il vrai? Ce n'est plutôt dans les 55%?

Sinon, la population a beaucoup augmenté en France. il est étrange de sa part de ne pas raisonner en énergie /habitant pour évaluer l'éfficacité d'une politique. Car l'augmentation de la population est un autre problème.
Pour sortir du nucléaire sans grosse baisse du niveau de vie, il ne suffit pas d'énumérer les moyens alternatifs, il faut chiffrer les potentiels de puissance et d'énergie nécessaire, sans quoi on peut raconter n'importe quoi.

Quand aux ricains, ils ont l'objectif facteur 12 d'ici 2050(-91%!!) Alors il reste du taf!

jp-42 | 20 mai 2009 à 16h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:indigestion de bananes ?

Au temps pour moi, la deuxième partie de ma réponse est de trop, l'incompréhension est bien mienne et ne vient pas de l'article ! Je me suis emballé, désolé.

Par contre je persiste et signe pour la première partie, le programme nucléaire n'a pas été lancé pour réduire les émissions. Or c'est bien ça le problème qui nous occupe, et sans le programme nucléaire, il y aurait eu plus d'émissions.
Je ne considère pas cependant la technologie nucléaire comme la panacée, elle a ses limites, et présente évidemment de gros inconvénients (au passage merci Claudio pour la belle étiquette sur mon front). Mais elle m'apparait comme une technologie de transition incontournable et sans égal (en termes d'émissions de carbone) pour réaliser à court terme (car nous sommes au pied du mur !) une transition douce d'une société énergivore et hyperconsommatrice à quelque chose de pérenne.

ggelinea | 20 mai 2009 à 16h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:chiffres

En voilà un qui nous ressert les chiffres du débat Sarko - Ségolène en 2007, avec ce fallacieux 55 %.
Quand les nucléophiles admettront-ils la différence facile à faire entre énergie primaire et énergie finale ?

Claudio R. | 21 mai 2009 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié
A diffuser

Il serait obligatoire d'inviter ce monsieur et tous les pdg de ces entreprises sur tous le plateaux de tv!!!

CHANTAL | 21 mai 2009 à 10h52 Signaler un contenu inapproprié
Re:chiffres

Il ne faut pas confondre énergie finale et énergie électrique. Le nucléaire représente un peu moins de 80 % de l'énergie électrique produite en France (55 % environ en Belgique) mais comme l'électricité ne représente qu'un peu plus de 20 % de l'énergie finale (le reste : hydrocarbures, gaz, bois,...), on arrive effectivement à un petit 18 % d'énergie finale provenant du nucléaire.
Du coup, un anti-nucléaire parlera toujours en terme d'énergie finale et un pro-nucléaire en terme d'énergie électrique...voulant chacun créer une confusion dans l'esprit des gens afin de plaider pour leur chapelle...

cesium137 | 21 mai 2009 à 11h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Des chiffres surpernants

//La consommation française d'électricité est de l'ordre de 450 à 500TWh par an. La France est exportatrice nette d'électricité de 40TWh, ce qui rapport plus d'un milliard d'euros.
Par simple charité, je ne commenterais pas les autres chiffres,//

Un peu d'humilité monsieur! Je trouve sidérant de voir les gens, affichant leur ignorance de manière aussi visible, prendre des airs supérieurs et discréditer ce qu’ils ne comprennent pas. Vous êtes-vous demandé, monsieur, quelles conséquences pouvaient avoir vos posts? Il y a des gens qui vont vous lire! Il faut propager le savoir, pas la médiocrité. Merci de réfléchir.

ric | 26 mai 2009 à 09h46 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

//et sans le programme nucléaire, il y aurait eu plus d'émissions.//

Vous êtes sur de cette affirmation? Si, au lieu d'investir des sommes astronomiques dans le nucléaire, nous avions investit seulement la moitié dans les économies d'énergies et les énergies renouvelables?

//Mais elle m'apparait comme une technologie de transition incontournable et sans égal (en termes d'émissions de carbone)//
Ah bon? Vous savez bien sur que la filière nucléaire rejette du CO2. Savez-vous combien? Le nucléaire est-il vraiment "une technologie de transition incontournable"?

ric | 26 mai 2009 à 10h01 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

Merci pour votre réponse.

//et sans le programme nucléaire, il y aurait eu plus d'émissions.//
Evidemment si la France avait développé un vaste plan d'économies d'énergies et de production décarbonnée, il n'y aurait peut-être pas eu plus d'émissions, et ça aurait été très bien. Mais compte tenu du contexte, le plus probable est que notre pays aurait choisi comme tous les autres la solution la plus évidente et surtout la moins contraignante : les énergies fossiles.

\sommes astronomiques\
Les "sommes astronomiques" investies dans le nucléaire dont vous parlez permettent à la France d'avoir des tarifs d'électricité très bas. Je suis bien d'accord que le principe de moindre coût et de retour rapide sur investissement n'est pas un argument lorsqu'on parle de développement durable, mais à l'époque c'était bien l'objectif : investir beaucoup d'argent afin de garantir pendant longtemps une électricité pas chère. Par ailleurs, si le nucléaire est si coûteux, c'est en particulier parce qu'il nécessite énormément de dispositifs de sûreté (redondance de nombreux matériels). Le principe de réduction au maximum des coûts lorsqu'on parle de nucléaire m'effraie plus que quelques centimes de plus par MWh final produit.

//Mais elle m'apparait comme une technologie de transition incontournable et sans égal (en termes d'émissions de carbone)//
La technologie (fission nucléaire) en elle-même n'émet pas de CO2. Ce qui en émet, c'est la construction de la centrale (principalement le béton), toutes les activités d'études qui ont été nécessaires, le transport (logistique classique + transport des combustibles et matières contaminées), éventuellement la vapeur d'eau dégagée par les tours aéroréfrigérantes (impact pas bien évalué à ma connaissance, mais problème exactement identique pour toutes les centrales thermiques qui ont besoin de refroidissement, en particulier celles à charbon).
Au final par unité d'énergie produite, le nucléaire émet très peut (à peu près autant que l'hydroélectricité, moins que l'éolien, beaucoup moins que le photovoltaique)

ggelinea | 26 mai 2009 à 10h52 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

cf. source : données chiffrées sur le site de Jean-Marc Jancovici "manicore.com" : dans la rubrique "Quel monde idéal ?", puis "Existe-t-il des énergies sans CO2 ?" (les liens sont supprimés par actu-environnement).

ggelinea | 26 mai 2009 à 11h07 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

1- L'énergie nucléaire est une énergie fossile... Les processus actuels consomment du U235, en quantité limité (50 ans, 70 ans?)

2- //des tarifs d'électricité très bas// Tout est une histoire de comptabilité. Les français ne paye pas seulement le choix nucléaire via une facture d'électricité, mais aussi via la dette publique. le coût du démantèlement des 78 réacteurs? Provisionné en conséquence? Comment savoir? Le coût de gestion des déchets? Provisionné?: la solution de stockage n'existe pas...

Personnellement, je pense que le coût du nucléaire est inconnu, et que les estimations de EDF sont volontairement minimisées, et ce pour des raisons politiques évidentes.

3 - //Au final par unité d'énergie produite, le nucléaire émet très peut (à peu près autant que l'hydroélectricité, moins que l'éolien, beaucoup moins que le photovoltaique)//

Je ne sais pas sur quelles études vous vous basez, mais je n'y crois pas. Je ne pense pas que vous prenez en compte tous les maillons de la chaîne. La chaîne n'a d’ailleurs toujours pas été bouclée...

ric | 27 mai 2009 à 09h34 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

1- fossile signifie provenant d'organismes vivants fossilisés. L'uranium étant une roche, ne provenant pas de matière vivante, ce n'est pas une source d'énergie fossile. Par contre, et c'est peut-être ce que vous vouliez dire, je suis bien d'accord que ce n'est pas non plus renouvelable. C'est pourquoi ça ne peut être pour moi qu'une énergie de transition.

2- Je trouve votre remarque pertinente. Cependant le coût du réchauffement climatique occasionné par les techniques de production d'électricité standard n'est pas non plus provisionné, et sans commune mesure avec les coûts d'exploitation du nucléaire (déplacement de centaines de millions de personnes, risques d'augmentation des aléas climatiques et destruction de régions entières (par ex cyclones), etc.). Encore une fois pour moi le nucléaire n'est pas la panacée, mais les changements climatiques me font plus peur, c'est une question de priorité. Donc je préfère de loin le nucléaire au fossile.
Néanmoins il est évident que je préférerais cent fois à la place de programmes nucléaires des politiques draconiennes de réduction des consommations énergétiques (taxe carbone !!), de refonte du système économique basé sur le principe de croissance (qui est basé sur les ressources naturelles, mais ne prend pas en compte leur épuisement et la détérioration de l'environnement).

3- Les chiffres et ordres de grandeur sur lesquels je m'appuie sont tirés du site cité dans mon précédent commentaire. Les données d'origine viennent de l'ADEME et d'EDF, mais je ne sais pas si ces ordres de grandeur sont pour vous recevables puisque ce sont 2 entités très liées à l'état. Pour moi ils le sont car ils sont validés et utilisés par de nombreux experts qui ne tirent pas de profit des entités concernées, et qui ont pour préoccupation principale de construire un avenir vivable, et pas seulement de s'en mettre plein les poches comme beaucoup d'autres.
Par ailleurs, le travail de synthèse du GIEC considère également l'énergie nucléaire comme un potentiel de réduction important des émissions de carbone (je n'ai à disposition que la synthèse du rapport de 2007, dans laquelle je n'ai pas trouvé de donnée précise à ce sujet concernant notre discussion, mais dans la version complète on doit pouvoir trouver ces données, si vous êtes motivé... tapez IPCC sur google et c'est le premier lien).

ggelinea | 27 mai 2009 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

Au sujet des émissions carbones du nucléaire, elles sont très discutées; le sujet est éminemment politique.

Un institut allemand (http://www.oeko.de/service/gemis) a évalué ces émissions entre 30 et 60 gr/Kwh, bien au dessus de toutes les énergies renouvelables citées (hydro, éolien...) mais en dessous évidement du charbon, pétrole et gaz (compte rendu ici : http://www.bmu.de/atomenergie_sicherheit/downloads/doc/39227.php).

Il ne faut pas non plus oublier que le potentiel du nucléaire dans la lutte contre les GES est en fait très faible (du fait du temps de construction des centrales, des ressources limitées en uranium, de la faible part de l'électricité dans la consommation d'énergie), contrairement au solaire par exemple.

ric | 27 mai 2009 à 14h21 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes ?

Merci pour le lien. Malheureusement mes restes d'Allemand ne sont pas suffisants pour lire convenablement le document et apparemment il n'est pas disponible sur la version anglaise du site. Vous ne savez pas s'il existe une version traduite en anglais ou en français du rapport ?

ggelinea | 27 mai 2009 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:indigestion de bananes

Il me semble que le site les amis de la terre a publié une traduction.

ric | 28 mai 2009 à 10h31 Signaler un contenu inapproprié
Re:

En fait, c'est un résumé du rapport, mais c'est déjà bien, merci.

J'accepte les chiffres allemand, mais ils ne font qu'atténuer un peu mon raisonnement sans le remettre vraiment en question, les ordres de grandeur par rapport aux énergies "classiques" pour produire de l'électricité étant de toutes façons sans commune mesure.
Je vous invite à parcourir le site de Jean-Marc Jancovici manicore.com, en particulier sur la question du nucléaire.
cordialement,

ggelinea | 28 mai 2009 à 11h20 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:

Oui je connais son site. Je l'ai parcouru il y a quelques années déjà. Il y dit des tas de choses intéressantes, mais il en oublie aussi beaucoup. notamment sur le nucléaire.

ric | 28 mai 2009 à 11h50 Signaler un contenu inapproprié
Re:A diffuser

Je suis d'accord, ouf! Du positif. Cela permet de montrer à tous les incrédules que c'est possible d'organiser le monde différemment,si la volonté politique s'allie à l'action pour un changement de système et à l'envie des citoyens de créer un monde meilleur pour la santé individuelle et collective.
Comme me le disait un ancien ami "nous avons aussi droit aux bonnes nouvelles". Pourquoi ne voit-on jamais ce monsieur dans un débat télévisé en France ?
Je pense que moi comme la plupart des citoyens du monde souhaite vivre mieux mais ne savent pas toujours que des solutions sont à leur portée donc se découragent. Nous arrivons à une croisée des chemins qui va demander une remise en question de nos habitudes et ça c'est le super challenge dont nous sommes tous et toutes capables. Alors de l'espoir et de l'espérance, surtout si cela vient du monde scientifique je prends. Y a t'il un bouquin sur ces actions en ce domaine ?

aldebaran | 07 juin 2009 à 15h39 Signaler un contenu inapproprié
Réfléchir par soi-même

Ce n'est pas parce que Lowys dit que le nucléaire est une aberration, qu'il faut le croire.

Lowys vit dans un pays où il y a de grandes ressources renouvelables comme le désert du Mojave pour le solaire thermodynamique (qui a un rendement comparable au nucléaire d'ailleurs) ou les grandes plaines pour l"éolien, il suffit de construire un ...réseau.

L'Europe n'a que le vent de la Mer du Nord et son savoir faire. L'uranium est importé certes mais ils se trouvent dans des pays où vivent d'autres européens : Canada, Australie, Kazakhstan (20% de Russes), ...De plus on peut extraire l'uranium de l'eau de mer pour 1000 $ la livre soit à peine = 4 c€/kWh, et avant on peut utiliser l'uranium appauvri, le uranium de retraitement , le Mox, les réacteurs rapides...

Aujourd'hui les importations d'uranium de la France doivent représenter 400 millions d'euros... loin des 40 milliards d'importations fossiles. Il a vraiment une indépendance économique de ce point de vue.

Pour utiliser toutes les ressources du nucléaire construisons les nouveaux réacteurs près des villes, qui bénéficieront d'une source d'eau chaude à 50°C pour le chauffage urbain.

Nos réacteurs c'est 18% de l'énergie finale, mais un kWh électrique ne se compte pas comme un kWh thermique : 10 kWh électriques peuvent faire avancer une petite voiture sur 100 km même pas l'équivalent d'un litre de pétrole (11,6 kWh)..
On peut dire aussi que le nucléaire c'est 40% de l'énergie primaire. L'utilisation par effet Joule fait perdre les bénéfice de l'électricité : On s'accorde sur une part du nucléaire d'environ 1/3.



On ne peut pas tout miser sur l'efficacité énergétique pour décarboner. L'efficacité énergétique nécessite un investissement économique considérable.

Les antinucléaires ne sont pas cohérent , ils reprochent au chauffage électrique d'être coûteux, alors qu'il faut rendre plus cher les énergies fossiles par la taxe carbone pour déclencher l'investissement dans l'efficacité énergétique. C'est même plus d' un quart des ménages qui se chauffent à l'électricité mais 31 % ! Et ces 31% ne se chauffent qu'avec 11% de l'énergie consacrée au chauffage en France. Les ménages qui se chauffent à l'électricité sont à la pointe de l'efficacité énergétique ce qui devrait plaire à M. Lowys : ils se chauffent pour 51 kW/m2/an en moyenne au lieu de 136 kWh/m2/an pour le gaz...

Comme quoi avec du tout électrique bien isolé ou encore mieux, des pompes à chaleur et de l'énergie nucléaire, on est à la pointe de l'efficacité énergétique.

Chaque américain dépense deux fois plus de kWh qu'un français, alors réduire de 62% la consommation américaine ne fait que la ramener pratiquement au niveau français...

Berthier | 16 avril 2010 à 22h23 Signaler un contenu inapproprié

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