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Actu-Environnement

Les projets de bâtiments tertiaires à énergie positive se multiplient

Alors que l'accroissement de la performance énergétique des bâtiments est largement évoqué dans le cadre du Grenelle pour réduire la consommation d'énergie, les projets de bâtiments tertiaires à énergie positive se multiplient. Exemples.

Energie  |    |  C. Seghier
L'énergie est au cœur de nombreuses problématiques mondiales et locales en termes d'approvisionnement, d'efficacité et de pollution. Les bâtiments ne font pas exception à la règle puisque ce secteur est, après le transport, le plus gros consommateur d'énergie avec 40% du total. Il est de ce fait, et à lui seul, responsable de plus de 25% des émissions de gaz à effets de serre. Pire, en l'absence d'un plan gouvernemental volontariste, l'augmentation de la pollution d'ici 2015, porterait sur plus de 25 millions de tonnes, uniquement due au chauffage.
L'enjeu consiste donc à maîtriser dès aujourd'hui les besoins et la dépendance en énergie fossile pour réduire les rejets polluants, notamment de CO2 tout en augmentant le confort de l'habitat.
En plusieurs années, le discours a évolué en ce sens puisque de la maison « faiblement consommatrice », on est passé à la « maison passive » et à la notion de « bâtiment à énergie positive » qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. Toutes ces notions cohabitent aux côtés d'appellation comme Haute Qualité Environnementale (HQE), Effinergie et Minergie. Ces multiples approches ont le même objectif : aller plus loin que la réglementation thermique en vigueur (RT 2005 en France).

Déjà largement mis en œuvre au nord de l'Europe (Allemagne, Pays-Bas, Danemark...), le développement des Bâtiments à énergie positive est porté en France, d'une part par la fondation « Bâtiment Énergie » créée par quatre acteurs du secteur (Arcelor, EDF, GDF et Lafarge) et, d'autre part, par le programme PREBAT mis en place en 2005 dans le cadre du plan Climat. Alors que des premières applications ont vu le jour en résidentiel, le tertiaire demeure un champ d'exploration quasiment vierge et son développement est pour l'instant porté par une volonté de démontrer la faisabilité technique et économique des concepts.

C'est le cas par exemple à Dijon où la société dijonnaise d'ingénierie climatique et électrique Elithis, la Ville de Dijon et le cabinet d'architectes Arte Charpentier se sont associés pour réaliser fin 2008 un bâtiment tertiaire de 5.000 m2 de bureaux à énergie positive comme nouveau siège social de la société d'ingénierie. L'objectif visé est que ce bâtiment, installé en plein cœur de Dijon, devienne le bâtiment tertiaire à énergie positive le plus performant de France.

À Grenoble, la Foncière Innovation vient d'être lauréate d'un concours lancé par la société d'aménagement SAGES pour réaliser un immeuble de bureaux à énergie positive dans l'éco-quartier De Bonne.
Cet éco-quartier qui fait partie du programme européen Concerto-Sesac, propose une nouvelle façon d'habiter, plus économe, plus respectueuse de l'environnement, en réduisant les rejets de gaz à effet de serre. Ces logements sont conçus dans le but d'offrir une efficacité énergétique exemplaire, en visant les niveaux de consommations en énergie finale de 50 kWh/m2/an pour le chauffage, à comparer aux 90 kWh/m2/an correspondant à la réglementation française en vigueur au moment où les objectifs ont été fixés (RT 2000) de 35 kWh/m2/an pour l'eau chaude sanitaire au lieu de 40 kWh/m2/an et de 10 kWh/m2/an pour l'électricité des parties communes. Différentes mesures sont mises en œuvre pour parvenir à ces objectifs : isolation par l'extérieur et menuiseries très performantes (à lame d'argon), développement d'approches bioclimatiques en ayant recours à des dispositifs passifs limitant les apports solaires en été et les favorisant en hiver : morphologie des passées de toiture, des balcons, serres et loggias, végétalisation des terrasses* ou pergolas, mise en œuvre d'une ventilation double flux avec récupération de chaleur et enfin utilisation d'équipements économes en électricité dans les parties communes.
L'immeuble de bureaux à énergie positive de 1600 m2 qui sera réalisé quant à lui, par l'agence grenobloise d'architecture Charon & Rampillon avec l'appui du bureau d'études HQE Addenda devrait consommer 41 MWh/an soit une amélioration des performances par rapport à la réglementation thermique de 70 %, et un ratio de consommation de 24,5 kWh ef**/m2 par an. C'est un projet innovant, estime Pierre Kermen, président directeur général de la SAGES et 2ème adjoint chargé de l'urbanisme et de l'environnement de la Ville de Grenoble. Il doit démontrer qu'il est possible dès maintenant de consommer beaucoup moins d'énergie, que l'on peut être autosuffisant en utilisant les énergies renouvelables du site et diminuer les rejets de gaz à effet de serre.
Cette basse consommation pourra être atteinte grâce à une combinaison de systèmes : pompe à chaleur eau/eau, SFI (simple flux par insufflation) qui permet de récupérer l'air pour chauffer certains espaces de manière performante et économique, échange direct avec la nappe l'été pour assurer un rafraîchissement passif, volets thermiques d'obturation pour l'hiver et diffusion de la lumière naturelle par fibre optique. L'immeuble devrait en outre produire 47,5 MWh/an grâce à une centrale Photovoltaïque (420 m2 de panneaux photovoltaïques). Installés au-dessus de la terrasse du bâtiment, les panneaux forment une pergola apportant une ombre à la fois pour l'usage de la terrasse elle-même et pour le confort thermique du dernier niveau intérieur, expliquent les responsables du projet. La production d'énergie devrait être affichée, en temps réel, dans une des vitrines du rez-de-chaussée et indiquer aux passants la performance de l'installation.
Globalement, le bilan du bâtiment sera positif avec un excédent de production énergétique pour le bâtiment de 16.000 kWh ep***/an.

Enfin, un immeuble de bureaux à énergie positive devrait également voir le jour à Gennevilliers dans vingt-quatre mois. Livré par Farmat S.A, cet immeuble d'une superficie de 70.000 m2 devrait globalement consommer 15 fois moins d'énergie qu'un immeuble classique grâce à 10.500 m de capteurs photovoltaïques répartis sur le toit et 5.000 m de tubes thermiques sur les façades. Certifié HQE, le bâtiment utilisera différentes technologies : la forme de l'immeuble est déterminée par l'exposition des façades à la lumière et au vent ; la climatisation et le chauffage s'effectuent par plafond rayonnant, ce qui assure un renouvellement d'air contrôlé et sain ; les équipements intérieurs sont prévus pour limiter l'énergie consommée. Construire un immeuble écologique de cette envergure engendre un surcoût de 25%, mais le locataire dégagera 1,5 million d'euros d'économies de charges par an ! estime Marc Eisenberg, maître d'ouvrage, Président fondateur d'Alma Consulting Group (société de conseil en réduction de coûts).

Tous ces projets sont lancés au moment où, dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, l'idée est émise pour lancer un programme de rupture technologique dans le neuf, afin de généraliser les bâtiments à énergie positive en 2020, et obtenir au moins un tiers des bâtiments à basse consommation ou à énergie positive dans 5 ans.
Le rapport du groupe concerné prévoit une loi d'orientation sur le ''bâtiment efficace'' en 2008, fixant les étapes vers les bâtiments à très basse consommation et à énergie positive, le lancement de constructions à basse consommation dès maintenant, afin que, d'ici 5 ans, la moitié des constructions de l'ANRU et des logements sociaux, la moitié des bâtiments tertiaires et le tiers des logements privés neufs ne consomment pas plus de 50 kWh/m2/an ou soient à énergie positive. Est également évoqué une accélération de la réglementation thermique avec des bâtiments à très haute performance énergétique obligatoires en 2010 (20% de mieux que la RT 2005), à basse consommation en 2015, puis passifs ou à énergie positive dès 2020. Le recours obligatoire aux énergies renouvelables et aux matériaux qui stockent le carbone y est également proposé.

Rappelons qu'aujourd'hui, les bâtiments neufs conformes à la réglementation consomment entre 80 et 250 kWh/m2/an en énergie primaire selon le type de chauffage et la localisation géographique. Côté budget, la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) a estimé à 600 milliards d'euros sur 40 ans le montant des travaux à engager pour atteindre les objectifs du Grenelle. Ce qui signifie qu'en l'absence de source de financement extérieure, les foyers français résidant dans l'ancien vont devoir débourser entre 15 et 20.000 euros, précise la CAPEB.

**Ef : énergie finale
***Ep : énergie primaire

Réactions2 réactions à cet article

Un vrai projet de développement durable

Bravo...
Sera-t-il possible d'en suivre la réalisation et le résultat final ?

axalys | 25 octobre 2007 à 18h35 Signaler un contenu inapproprié
La maison pour la planète

Ne pas oublier dans votre liste la "maison pour la planète" à Meythet, près d'Annecy. C'est un bâtiment à énergie positive, certifié minergie P et ECO. Prévu pour être livré en 2008,
pour les futurs locaux de l'ONG prioriterre !

charles | 26 octobre 2007 à 05h28 Signaler un contenu inapproprié

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