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Borloo signe le premier accord territorial d'application Outre-Mer du Grenelle à La Réunion

Lors de la conférence de l'UICN à la Réunion, Jean-Louis Borloo a signé le 1er accord territorial d'application Outre-Mer du Grenelle, en lançant le programme GERRI pour assurer l'efficacité énergétique et le développement durable de l'île.

Energie  |    |  R. Boughriet
Le ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire Jean-Louis Borloo a signé le 8 juillet à la Réunion, à l'occasion de l'ouverture de la conférence internationale de l'Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN) sur le changement climatique et la perte de biodiversité, le premier accord territorial d'application outre-mer du Grenelle pour l'Environnement.

M. Borloo a signé l'accord avec Paul Vergès, président du Conseil régional de la Réunion et président de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), et Nassimah Dinhar, présidente du Conseil général.

Le ministre de l'Ecologie lance ainsi officiellement le programme ''GERRI'' (Grenelle Environnement à la Réunion, réussir l'innovation) dont l'objectif principal est le développement durable intégral en 2020 et l'autonomie énergétique en 2025.

Accroître l'efficacité énergétique de l'Ile pour atteindre les objectifs du Grenelle

Par ce partenariat, souligne le Ministère, l'ensemble des parties prenantes (collectivités, entreprises, institutions financières, Etat) s'engage pour conduire les mutations technologiques et sociétales nécessaires dans les domaines de l'efficacité énergétique du bâtiment, de la réduction des consommations d'énergies, de l'accélération du développement des énergies renouvelables et des modes de transports doux alternatifs, des éco-quartiers et du tourisme.

Avec 37% d'énergies renouvelables dans sa consommation d'énergie, la Réunion est bien placée pour atteindre les objectifs du Grenelle de l'environnement (50% de renouvelables en 2020). La Région veut atteindre l'autonomie énergétique en 2030 voire 2025: c'est un pari ambitieux mais en passe d'être gagné, assure Paul Vergès.

Pour cela, l'île mise sur le solaire, l'éolien et la biomasse également. Déjà, près de 45% des logements sont équipés de chauffe-eau solaires, ce qui fait de la Réunion, la région la mieux équipée de France. Une soixantaine d'éoliennes, capables de se coucher en cas de cyclones, tournent déjà et la centrale thermique de Bois rouge fournit de l'énergie à partir de résidus de canne à sucre. La Réunion s'intéresse aussi à la géothermie et a décidé d'effectuer des forages d'exploration sur les flancs de son volcan.

La réussite à La Réunion doit préfigurer le succès de la France, de l'Europe et du monde dans la lutte contre le changement climatique et dans cette transition énergétique absolument fondamentale, a estimé Jean-Louis Borloo.

Protéger la biodiversité à La Réunion et plus généralement en outre-mer

Selon le Ministère, ce déplacement à La Réunion a également été l'occasion pour le ministre d'État d'engager sous Présidence française de l'Union Européenne une étape décisive pour la protection de la biodiversité des 28 territoires de l'Outre-Mer européen.

En effet, du blanchissement des coraux en passant par les impacts des cyclones ou les émergences d'espèces envahissantes nouvelles, un rapport de l'UICN et de l'ONERC, présenté à l'occasion de cette conférence, montre que les territoires européens d'Outre-mer sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Le changement climatique a d'ores et déjà des conséquences majeures sur la biodiversité dans l'Outre-mer européen (…) De très nombreuses espèces sont déjà touchées, a déclaré Jérôme Petit, chargé de recherche Climat et biodiversité à l'UICN. Cette conférence marque ainsi l'occasion de mettre en place et de renforcer les actions liées à l'adaptation au changement climatique, aux énergies durables, à la conservation de la biodiversité et à la gestion des écosystèmes, souligne l'UICN.

Par ailleurs, selon une dernière étude du Comité français de l'UICN, 49 des 100 espèces les plus envahissantes dans le monde sont présentes en outre-mer, affectant les espèces indigènes. Les espèces exotiques envahissantes représentent la troisième cause de perte de la biodiversité. De nombreuses espèces animales ou végétales ont été introduites dans les collectivités françaises d'outre-mer : 2.000 plantes à la Réunion, 1.400 en Nouvelle-Calédonie, 1.700 en Polynésie française, 1.200 aux Antilles (Guadeloupe et Martinique). En ce qui concerne plus particulièrement La Réunion, une centaine d'espèces végétales sont aujourd'hui envahissantes dans les milieux naturels et une centaine d'autres le sont potentiellement.

Le Ministère de l'Ecologie indique qu'un programme devrait être adopté à l'issue de cette semaine de travail des experts internationaux rassemblés à La Réunion. Ce programme d'actions concerne les réseaux d'aires marines et terrestres protégés, la lutte contre les espèces invasives, une plate-forme d'échange sur la sauvegarde des espèces menacées, des instruments européen de financement dédié à ces thématiques.

Ceci doit permettre de faire de la conservation de la biodiversité un objectif aussi fondamental que la négociation pour le paquet ''climat-énergie'', a souligné le Ministère.

Réactions4 réactions à cet article

a voir

s'il elle veut assurer son indépendance énergétique par rapport aux combustibles fossiles il va falloir avant tout qu'elle maitrise sa consommation et surtout qu'elle limite sa population qui pourrait atteindre 1 million d'habitants en 2020.Les énérgies renouvelables ont leurs limites nous consommons beaucoup trop et le probléme de la surpopulation devient de plus en plus d'actualité me^me si jusqu'a présent il reste tabou.

lg | 09 juillet 2008 à 17h29 Signaler un contenu inapproprié
h2O

Dans ce document,on ne parle pas dutout de la production d'énergie hydraulique à la REUNION,alors qu'elle est la première et plus importante des ENR de l'Ile .
Elle n'est en aucun cas polluant contrairement aux usines à bagasse qui en brulant enfument notre Ile pendant la pèriode sucrière .
Si on veut être indépendant energétiquement sur une ile ou la pluviométrie est un des plus importants de la planète, il serait judicieux d'explorer dans le domaine hydraulique et au moins récupérer les crues dilluviennes et les stocker des grands lacs artificiels et produire de l'energie en temps voulu.
En métropole , on récupère bien la fonte des neiges et alors pourquoi pas chez nous faute de neige ; c'est bien h2O .
WH

WH | 10 juillet 2008 à 05h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:a voir

Le pari le plus difficile pour l'île consiste à trouver des solutions économiques, écologiques et acceptables socialement pour remplacer les voitures.

- économique, car cela doit être accessible à tout le monde (le pétrole augmentant, cela favorise la recherche de solutions alternatives);
- écologique, pour moi ça signifie "à faible empreinte écologique": c'est là un volet difficile parce qu'aujourd'hui, on raisonne toujours en mono-énergie, et qu'aucune autre énergie ne peut concurrencer actuellement le pétrole, sauf à produire autant ou plus de déchets néfastes pour l'environnement
- acceptable socialement, car c'est en obtenant l'adhésion de la population que les changements s'opéreront en profondeur. Force est de constater qu'à la Réunion (et ailleurs!), une "grosse" voiture ("sportive" ou 4x4) représente un symbole social fort...

La Réunion possède plusieurs particularités (forces et contraintes) qui la placent dans une situation idéale pour mettre en place les solutions que la métropole pourra copier ensuite:
- absence de nucléaire sur l'île: l'électricité y est rare, chère, et polluante en termes de CO2
- absence d'interconnexion électrique avec d'autres pays: l'électricité est précieuse, et assurer l'équilibre entre offre et demande est un exercice particulièrement délicat
- abondance sur l'île de ressources naturelles: vent, soleil, pluie, dénivelée, géothermie, biomasse...
- présence de l'océan, lui-même riche en ressources: courants marins, houle, abondance d'eau salée (pour une éventuelle production d'hydrogène...?)...
- surface de l'île réduite, qui illustre à échelle "humaine" la "finitude" de la terre
- économie d'un pays développé du fait qu'il s'agit d'un département français
- situation de l'île en tant que destination touristique: les solutions devront permettre de maintenir voire augmenter l'attractivité touristique de l'île

Mon point de vue sur la population est un peu mitigé. Nous sommes "trop nombreux" aujourd'hui, surtout parce que chacun d'entre nous consomme beaucoup trop de ressources naturelles qui ne sont pas infinies. Deux solutions (ou 3?):
- ou réduire le nombre de personnes, par ex en limitant (incitation, loi, force) la procréation à un enfant par femme: mais cela induit un vieillissement de la population, une socialisation des enfants plus délicate (avoir des frères et soeurs c'est pas mal), sans parler de l'atteinte à la liberté individuelle (religions, vie privée)
- ou réduire la consommation unitaire par personne (maîtrise de l'énergie, amélioration de l'efficacité énergétique des objets du quotidien et des process industriels, développement des filières de récupération et réutilisation): c'est la voie actuelle, timide car à moins d'un régime totalitaire il faut passer par l'acceptation sociale
- la 3ème solution... c'est celle où chacun cesse d'être simplement "consommateur" (dans l'attente), pour devenir "producteur" (dans l'action). Pour un simple citoyen, l'action peut être immédiate, rapide, et indolore, en tous les cas sur le porte-monnaie (recycler un objet ancien c'est s'amuser en bricolant, et satisfaire son envie de nouveau à faible prix). Pour un élu, l'action peut prendre de multiples formes: rédiger ou voter une loi, prendre une délibération ou un arrêté; orienter les budgets vers la création d'un système de location de vélos ou de remise en service d'une ligne de chemin de fer, plutôt que vers la création d'une énième autoroute...

Bon, j'arrête là; les idées ne manquent pas! (euh, s'il faut aller donner un coup de main pour la Réunion, je suis partante, hein !)

caro | 10 juillet 2008 à 10h53 Signaler un contenu inapproprié
Oui mais

1- Oui mais on ne peut parler d'énergies renouvelables - qui peuvent d'ailleurs être polluantes, comme la filière bois - sans parler d'économies d'énergies. Sinon on ne s'en sortira jamais. Ce serait bien de le rappeler régulièrement.

2- J'ai cru comprendre que La Réunion allait utiliser l'énergie (chaleur) des volcans. C'est une bonne approche si l'on considère que cette chaleur, qui participe de fait au réchauffement climatique, se serait de toutes façons libérée dans l'atmosphère.

3- Par contre, si l'on considère que cette approche est équivalente à la géothermie profonde, cela revient à réchauffer l'atmosphère par une chaleur qui était enfouie sous terre. Donc à participer au réchauffement climatique. Il y aurait alors un équilibre à trouver.

René-Pierre | 10 juillet 2008 à 11h05 Signaler un contenu inapproprié

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