M. Borloo a signé l'accord avec Paul Vergès, président du Conseil régional de la Réunion et président de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), et Nassimah Dinhar, présidente du Conseil général.
Le ministre de l'Ecologie lance ainsi officiellement le programme ''GERRI'' (Grenelle Environnement à la Réunion, réussir l'innovation) dont l'objectif principal est le développement durable intégral en 2020 et l'autonomie énergétique en 2025.
Accroître l'efficacité énergétique de l'Ile pour atteindre les objectifs du Grenelle
Par ce partenariat, souligne le Ministère, l'ensemble des parties prenantes (collectivités, entreprises, institutions financières, Etat) s'engage pour conduire les mutations technologiques et sociétales nécessaires dans les domaines de l'efficacité énergétique du bâtiment, de la réduction des consommations d'énergies, de l'accélération du développement des énergies renouvelables et des modes de transports doux alternatifs, des éco-quartiers et du tourisme.
Avec 37% d'énergies renouvelables dans sa consommation d'énergie, la Réunion est bien placée pour atteindre les objectifs du Grenelle de l'environnement (50% de renouvelables en 2020). La Région veut atteindre l'autonomie énergétique en 2030 voire 2025: c'est un pari ambitieux mais en passe d'être gagné, assure Paul Vergès.
Pour cela, l'île mise sur le solaire, l'éolien et la biomasse également. Déjà, près de 45% des logements sont équipés de chauffe-eau solaires, ce qui fait de la Réunion, la région la mieux équipée de France. Une soixantaine d'éoliennes, capables de se coucher en cas de cyclones, tournent déjà et la centrale thermique de Bois rouge fournit de l'énergie à partir de résidus de canne à sucre. La Réunion s'intéresse aussi à la géothermie et a décidé d'effectuer des forages d'exploration sur les flancs de son volcan.
La réussite à La Réunion doit préfigurer le succès de la France, de l'Europe et du monde dans la lutte contre le changement climatique et dans cette transition énergétique absolument fondamentale, a estimé Jean-Louis Borloo.
Protéger la biodiversité à La Réunion et plus généralement en outre-mer
Selon le Ministère, ce déplacement à La Réunion a également été l'occasion pour le ministre d'État d'engager sous Présidence française de l'Union Européenne une étape décisive pour la protection de la biodiversité des 28 territoires de l'Outre-Mer européen.
En effet, du blanchissement des coraux en passant par les impacts des cyclones ou les émergences d'espèces envahissantes nouvelles, un rapport de l'UICN et de l'ONERC, présenté à l'occasion de cette conférence, montre que les territoires européens d'Outre-mer sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Le changement climatique a d'ores et déjà des conséquences majeures sur la biodiversité dans l'Outre-mer européen (…) De très nombreuses espèces sont déjà touchées, a déclaré Jérôme Petit, chargé de recherche Climat et biodiversité à l'UICN. Cette conférence marque ainsi l'occasion de mettre en place et de renforcer les actions liées à l'adaptation au changement climatique, aux énergies durables, à la conservation de la biodiversité et à la gestion des écosystèmes, souligne l'UICN.
Par ailleurs, selon une dernière étude du Comité français de l'UICN, 49 des 100 espèces les plus envahissantes dans le monde sont présentes en outre-mer, affectant les espèces indigènes. Les espèces exotiques envahissantes représentent la troisième cause de perte de la biodiversité. De nombreuses espèces animales ou végétales ont été introduites dans les collectivités françaises d'outre-mer : 2.000 plantes à la Réunion, 1.400 en Nouvelle-Calédonie, 1.700 en Polynésie française, 1.200 aux Antilles (Guadeloupe et Martinique). En ce qui concerne plus particulièrement La Réunion, une centaine d'espèces végétales sont aujourd'hui envahissantes dans les milieux naturels et une centaine d'autres le sont potentiellement.
Le Ministère de l'Ecologie indique qu'un programme devrait être adopté à l'issue de cette semaine de travail des experts internationaux rassemblés à La Réunion. Ce programme d'actions concerne les réseaux d'aires marines et terrestres protégés, la lutte contre les espèces invasives, une plate-forme d'échange sur la sauvegarde des espèces menacées, des instruments européen de financement dédié à ces thématiques.
Ceci doit permettre de faire de la conservation de la biodiversité un objectif aussi fondamental que la négociation pour le paquet ''climat-énergie'', a souligné le Ministère.