"Aucun usage des produits falsifiés contenant du fipronil et incriminés en Belgique et aux Pays-Bas n'aura été mis en évidence en France", conclut une récente enquête du ministère de l'Agriculture. Cette vaste étude, lancée début août, a passé en revue les pratiques d'usages de pesticides dans plus de 4.500 élevages de poules pondeuses, professionnels et de basses cours. L'objectif était de vérifier qu'aucun des produits antiparasitaires, contenant frauduleusement du fipronil et pointés du doigt en Belgique et aux Pays-Bas, n'était présent.
Deux types de contrôle ont été réalisés par les Directions départementales en charge de la protection des populations (DDPP) : sur la base de questionnaires envoyés aux éleveurs et des inspections ciblées. Les résultats permettent d'évacuer une contamination provenant des éleveurs français. Le communiqué de presse du ministère de l'Agriculture les qualifie de "rassurants".
Les inspecteurs de la DDPP ont toutefois relevé dans quarante-cinq élevages, répartis sur quinze départements, l'utilisation de produits vétérinaires contenant de l'amitraze, substance qui présente des effets antiparasitaires. Ils doutent de leur utilisation en dehors des modes autorisés.
Si les œufs prélevés ne contiennent aucune trace d'amitraze et les résultats de ces investigations sont favorables, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, s'engage à poursuivre ces enquêtes poussées.
Ces études font suite au scandale des œufs contaminés au fipronil qui a éclaté le 20 juillet 2017. Des traces du pesticide, dont l'usage est interdit sur les animaux destinés à la consommation alimentaire, avaient été retrouvées dans des ateliers de production en Belgique et Pays-Bas, et par conséquent dans des entreprises françaises important ces oeufs. Même si le risque sanitaire reste faible, selon l'Agence de sécurité sanitaire, certains produits à base d'oeufs ont été retirés du marché. Une liste, actualisée, a été publiée sur le site du ministère de l'Agriculture.