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Actu-Environnement

Le scarabée Pique-prune menacé dans l'Yonne

Selon la fédération France Nature Environnement (FNE), le Conseil général de l'Yonne doit prochainement abattre 518 vieux tilleuls abritant une population ''viable'' de scarabées Pique-prune, un coléoptère protégé par la réglementation européenne et nationale.

Le département de l'Yonne n'abrite plus que deux populations du scarabée Pique-prune ''sensible à la destruction des vieux arbres'', souligne la FNE. Ces tilleuls, âgés de 130 à 150 ans, constituent une double allée d'un kilomètre de long dans l'axe du Château de Tanlay. Le Conseil général de l'Yonne et la commune de Tanlay souhaitent abattre ces vieux arbres pour des raisons de sécurité, l'absence d'entretien de ces arbres faisant ''maintenant courir un risque pour les nombreux visiteurs de ce site classé'', explique la fédération.

L'organisation environnementale s'inquiète de l'impact de cet abattage qui pourrait entraîner ''la disparition du Pique-prune et des chauves-souris qui se réfugient dans les cavités de ces vieux arbres'', prévient Catherine Schmitt, présidente de Yonne Nature Environnement dans un communiqué.

La FNE propose des alternatives à cet abattage et exhorte le Conseil général ''à déposer une demande de dérogation''. ''La réglementation prévoit qu'il est possible de déroger à cette protection pour ''l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques'', à la condition qu'il n'y ait pas d'autres solutions satisfaisantes et que des mesures compensatoires à cette destruction soient proposées'', précise la FNE.

Selon Bruno Mériguet de l'Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), l'Europe aurait relevé, dans le cadre du réseau Natura 2000, l'insuffisance du nombre de sites désignés en Région Bourgogne pour la conservation du Pique-prune. ''Le conseil général de l'Yonne devrait être fier de pouvoir contribuer à sa préservation !'', souligne-t-il.

France Nature Environnement, l'OPIE, Yonne Nature Environnement et la LPO Yonne demandent l'arrêt des travaux et se réservent le droit de déposer un recours en justice.

Réactions4 réactions à cet article

société hygiéniste !

Au nom de la sécurité, on devrait abattre toute la faune et la flore : imaginez que on puisse glisser sur un scarabée écrasé ....

collembole | 03 novembre 2009 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:société hygiéniste !

Le souci c'est que si vous prenez une branche sur la tête ou que vous vous faites une entorse en trébuchant dans les racines, c'est le propriétaire qui est responsable. A plus forte raison dans un site public où l'on vous a incité à aller vous promener à grand renfort de dépliants touristiques.
En bon protecteur de la Nature, au cas où une telle mésaventure vous arrivait, vous vous êtes certainement déjà engagé à ne pas porter plainte contre la Mairie ou le Conseil Général et à assumer sereinement votre imprudence ou votre maladresse. Je n'en doute pas une seconde.
Pas évident que votre voisin l'ait fait et que le juge se limitera à lui dira de regarder où il met les pieds.
La société est peut-être de plus en plus hygiéniste mais il est sûr qu'elle est de plus en plus procédurière... Un petit problème de responsabilité qui ne semble pas préoccuper très fort FNE (laquelle limite généralement sa responsabilité à une critique extérieure des actions d'autrui).

En disant cela, je ne veux pas me prononcer sur l'opportunité d'abattre ou non ces arbres, je ne connais pas le site. Mais il est parfois bon d'essayer de voir les problèmes sous des angles différents avant de juger à l'emporte-pièce.

CapMargaret | 04 novembre 2009 à 15h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:société hygiéniste !

Je suis en accord avec votre analyse, puisque je suis moi-même, entre autres, responsable au sein d'une collectivité locale de la sécurité des chemins de promenade. Si j'affirme que la société est hygiéniste, c'est relatif aux mesures draconiennes que l'on prends pour la sécurité, souvent au détriment de la biodiversité. Savez vous qu'il faut assécher les mares là où il y a du public au risque de la responsabilité du Maire en cas de noyade ? Savez vous que les maires des communes où l'ours est présent sont responsables en cas d'accident ?
Je persiste à affirmer que la société est hygiéniste et j'abhorre les discourts sur la biodiversité par ces mêmes personnes qui utilisent la sécurité et l'hygiène pour remettre en cause la présence spontanée d'un patrimoine naturel.
Mon technicien voierie déteste les arbres en raison du coût et du travail que représente l'élagage. Alors au nom de la sécurité, il a réussi à convaincre le Maire d'abbatre tous les arbres, conviction confortant l'élu parceque un projet d'urbanisme est géné par quelques arbres centenaires .... et hop ! exit les arbres !
Et sachez qu'avec la peur, on ne fait plus rien. Tout dépend de la barre au niveau de laquelle on fixe l'acceptable.
Si FNE n'existait pas, je peux vous affirmer que la plupart des espèces en annexe des directives habitats et oiseau n'existeraient plus.
Aussi laissons ce lobby faire son travail avec des moyens bien inférieurs aux lobbys des grands aménageurs.

collembole | 04 novembre 2009 à 17h36 Signaler un contenu inapproprié
Problèmes à traiter aussi sur le fond...

Votre position est tout à votre honneur Monsieur mais ce genre de problème de responsabilité et les dérives qu'il entraîne de la part d'aménageurs indélicats ou ignorants et d'élus qui n'ont pas envie de se retrouver devant les tribunaux (et on peut aussi les comprendre) existent. Et si on veut faire avancer le sujet qui vous préoccupe à juste titre, on ne peut pas les évacuer du revers de la main.
Ce que ne fait pas FNE ou ses membres, je suis désolée de le dire. Ils intenteront eux aussi un procès à la collectivité pour sauvegarder les arbres mais le problème de fond n'aura pas été traité (sans compter le fait que ça retardera la gestion du renouvellement progressif des tilleuls en question qui serait sans doute à envisager car les insectes saproxyliques ont cette particularité qu'ils consomment leur propre habitat ce qui pose à un moment ou à un autre, la question de la pérennité de la ressource s'agissant d'un système aussi artificiel qu'une allée de tilleuls).
Le mode d'affrontement de FNE ne me paraît pas de nature à garantir une sereine recherche de solutions pragmatiques et à long terme pour les pique-prunes en question, même s'ils mènent des actions utiles par ailleurs.
En espérant qu'ils évoluent un peu eux aussi.
Alors laissons-les faire leur travail certes, mais pas non plus sans garder dessus un oeil critique, comme nous le gardons sur la partie adverse.

CapMargaret | 06 novembre 2009 à 13h45 Signaler un contenu inapproprié

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