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Actu-Environnement

Les cétacés menacés par la pollution sonore sous-marine

Un rapport de l'IFAW souligne l'intensification des nuisances anthropiques qui pèsent sur les baleines et les dauphins notamment. Outre la multiplication des sources directes de pollution, le changement climatique pourrait encore aggraver la menace.

   
Les cétacés menacés par la pollution sonore sous-marine
© CSDA
   
A l'occasion de la 9ème Conférence des Parties de la Convention sur les Espèces migratoires (CMS) qui s'est tenue la semaine dernière à Rome, l'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) a publié le 3 décembre un rapport qui souligne l'impact d'une pollution sonore croissante sur les mammifères marins qui utilisent les sons, parfois sur de grandes distances, pour communiquer, trouver de la nourriture et s'accoupler.

Une pollution sonore anthropique toujours plus intense

Selon l'IFAW et plusieurs associations environnementales, la hausse du trafic maritime, les études sismiques réalisées par l'industrie pétrolière et gazière, et la nouvelle génération de sonar militaire troublent le silence de la mer et menacent notamment les baleines, dauphins et marsouins.

L'augmentation de la pollution d'origine humaine peut provoquer des modifications du comportement des cétacés, par exemple l'abandon des zones de mise bas et de nourrissage, et dans certains cas extrêmes l'échouage, voire la mort, a prévenu l'IFAW.

En effet, selon le rapport, les sonars militaires pouvant émettre des sons supérieurs à 200 décibels, désorientent les baleines et les dauphins qui s'échouent sur les plages. Aussi, 300 systèmes sonar navals seraient capables de produire des ondes sonores de plus de 235 décibels tandis que de nouveaux types de sonars basse fréquence sont actuellement mis au point et déployés à travers le monde.

Par ailleurs, si les sons des navires dans l'Océan Pacifique ont doublé à chaque décennie au cours des 40 dernières années, la flotte commerciale globale devrait encore doubler d'ici 2025, a ajouté l'IFAW.

Changement climatique et augmentation de l'acidité

Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2) due à la combustion d'énergies fossiles pourrait également aggraver les niveaux sonores des navires, de la prospection pétrolière et des sonars militaires.

Selon des chercheurs de l'Institut de recherche de l'aquarium de la Baie de Monterey aux États-Unis, l'augmentation de l'acidité des océans pourrait rendre l'environnement plus bruyant. Les changements dans la composition chimique de l'eau de mer auraient pour conséquence que son absorption des sons à basse fréquence serait 10% inférieure à celle d'avant la Révolution industrielle.

A moins d'une réduction des émissions de GES, les niveaux d'acidité des mers et des océans pourraient atteindre d'ici à 2050 un niveau tel que le bruit des navires et des canons sismiques voyagerait 70% plus loin qu'auparavant, ont souligné les scientifiques.

Dans le cadre de la Conférence du PNUE sur les espèces migratoires, plusieurs organisations environnementales ont appelé les gouvernements et le secteur privé à adopter des moteurs plus silencieux pour les navires, à appliquer des règles plus strictes sur l'usage des études sismiques dans l'exploration pétrolière et gazière et à adopter de nouvelles technologies moins envahissantes en matière de sonars.

De leur côté, la Communauté européenne et ses pays membres ont présenté un projet de résolution invitant les nations signataires du traité à examiner un éventail de mesures visant à réduire le bruit sous-marin. Les mesures proposées prévoient notamment des ''zones de protection contre le bruit'' dans les mers et les bassins fermés, un meilleur contrôle des niveaux de bruit et la création de bases de données du bruit indiquant la provenance des sons produits par l'homme.

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