Les dernières études
L'INRA, dont 50 chercheurs ont travaillé ces cinq dernières années sur l'agriculture biologique, grâce aux 900.000 euros dégagés par l'Etat, s'est intéressé à sept domaines expérimentaux : prairies, élevages bovin, ovin et de volailles, vergers, maraîchage et grandes cultures. Parmi les 28 études qui ont été menées, analysées au peigne fin sous différents angles (recherche, organisation des filières, aspects techniques des itinéraires de production, qualité des produits, impacts environnementaux…) il y avait par exemple celle sur le « contrôle des parasites ravageurs en verger AB », une autre analysant « les formes de transitions possibles vers des agricultures durables » ou encore une « comparaison des qualités de la viande d'agneaux produits en élevage biologique et conventionnel ».
Au final, Hervé Guyomard tire plusieurs conclusions : Les légumineux doivent être mieux considérés ; La biodiversité doit être davantage défendue ; L'étude sur les relations entre santé et nutrition ne doivent pas payer l'intérêt croissant que suscitent les rapports entre environnement et santé ; La cohérence entre la politique agricole et le développement de l'AB doit être mieux assurée….
Quelles perspectives pour la recherche bio ?
Au final, si la production et la consommation de bio en France reste encore trop faibles, c'est aussi à cause des tarifs élevés proposés aux consommateurs. Comment faire alors qu'actuellement les produits alimentaires sont de plus en plus chers ? s'interroge Hervé Guyomard. Faut-il accorder des subventions aux lycées et aux cantines où l'Etat veut augmenter de 20% la consommation de bio ? Réponse de l'intéressé : Rappelons d'abord que le gouvernement veut aussi agrandir de 6 % les surfaces cultivées avec du bio. Cela changera un peu la donne économique. Ensuite, c'est surtout en amont, dans le secteur de l'élevage bovin, que la production devrait être amplifiée pour réduire les coûts de transformation explique t-il. Peut-on dresser un portrait robot du consommateur de bio ? On a du mal à identifier en pourcentages qui sont ces consommateurs. Combien vont dans les grandes surfaces ? Qui sont-ils ? Combien d'autres vont dans les magasins spécialisés ? Nous lançons actuellement des études. C'est un travail de terrain conclut l'ingénieur. D'un point de vue plus strictement environnemental, Hervé Guyomard prévient : Comme nous avons commencé à le faire pour Vittel ou Munich, nous allons devoir étudier un peu mieux les conséquences de la production bio près des zones de captage d'eau potable. L'environnement doit rester une de nos priorités.