Le Tribunal administratif de Grenoble a suspendu, le 1er août, un arrêté (1) du préfet de l'Isère (38) ordonnant un tir de prélèvement en vue de la protection des troupeaux domestiques contre la prédation du loup.
L'arrêté fait suite à une attaque, survenue dans la nuit du 2 au 3 juillet, ayant causé la mort de 364 ovins et en ayant blessé douze autres. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière parmi les 5.981 attaques de loups indemnisées en France depuis le 1er janvier 2010, justifiait l'arrêté.
Les ovins, qui pâturaient sur l'alpage de Plan col/Côte la belle, étaient pourtant protégés par la présence permanente, au sein-même du troupeau, de quatre "chiens de protection", et par un "parc de protection électrique pour la nuit", argumentait l'arrêté.
Or, le Tribunal grenoblois a conclu à l'absence de mise en place de mesures effectives de protection du troupeau. Par exemple, l'arrêté n'établit pas la réalité des obstacles à la mise en œuvre de tirs de défense.
Par ailleurs, la suspension se fonde sur l'incohérence du territoire retenu par le Préfet. Celui-ci avait ordonné un tir de prélèvement sur douze communes de son département, dont deux seraient seulement classées en zone de présence occasionnelle (ZPO) et dont cinq n'auraient été confrontées à aucune attaque de loup depuis les trois dernières années. De plus, l'ensemble du territoire soumis au texte ne compterait qu'un seul et unique loup.