L'utilisation intensive des sols et l'encroûtement seraient les responsables de l'augmentation des crues du fleuve Niger selon une étude de scientifiques de l'IRD publiée dans la revue Global and Planetary Change.
La région de Niamey (Niger) subit deux crues principales : la "crue rouge" (qui découle de précipitations drainées par les affluents du fleuve à la frontière du Niger et Burkina Faso) et la crue "guinéenne" (liée aux pluies tombées sur les montagnes de Guinée pendant la mousson).
Pour comprendre le phénomène d'augmentation des crues et notamment les inondations à Niamey de 2010, des chercheurs de l'IRD, de l'ABN et l'Université de Niamey se sont penchés sur le fleuve et constaté un changement de son régime hydrologique : la crue rouge, est désormais plus prononcée et plus précoce du fait de la forte augmentation de l'écoulement des affluents locaux. Selon les scientifiques, les modifications des caractéristiques des écoulements seraient liés à l'accroissement démographique du Niger (3,2 millions de personnes en 1960 à 15,5 millions en 2010). L'extension des cultures, et la diminution des périodes de jachère en résultant, provoquent un encroûtement des surfaces : cette dernière favorise le ruissellement et les inondations.