L'organisation mondiale du commerce (OMC) a maintenu le 25 novembre l'embargo européen sur les produits dérivés du phoque, qui avait été contesté devant l'organisation en 2012 par la Norvège et le Canada.
Depuis 2010, l'Union européenne interdit la commercialisation de la viande, de l'huile, des organes, de la graisse et de la peaux de phoque, à l'exception des produits commercialisés par les Inuits et les autres communautés aborigènes qui pratiquent une chasse traditionnelle nécessaire à la subsistance des communautés.
D'après le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), le groupe d'experts de l'OMC a conclu "que l'essentiel du règlement européen était conforme à la législation de l'OMC". L'embargo répond "aux préoccupations morales du public de l'UE concernant le bien-être des phoques", ont estimé les experts.
Cette décision est "une victoire pour les phoques, les citoyens européens et le bien-être animal dans sa globalité (…). On estime désormais à plus d'un million le nombre de phoques qui ont été sauvés d'une mort cruelle et inutile grâce au règlement", s'est félicitée Sonja Van Tichelen, directrice d'Ifaw UE dans un communiqué.
Selon l'association, 34 pays interdisent à ce jour le commerce des produits dérivés du phoque, dont 28 États membres de l'UE, la Russie, les Etats-Unis et Taïwan.
Le Canada fait appel
Le gouvernement canadien a annoncé qu'il allait faire appel de la décision de l'OMC et dénonce cette interdiction "injuste". Le Canada "maintient sa position et juge que la chasse au phoque est pratiquée sans cruauté et qu'elle est durable et bien règlementée. Toute opinion contraire se fonde sur des mythes et est le résultat de la désinformation", a indiqué dans un communiqué, le ministre canadien du Commerce international Ed Fast.
La Cour de justice de l'UE a confirmé le 3 octobre l'irrecevabilité du recours d'Inuit Tapiriit Kanatami, une association qui représente les intérêts des Inuits canadiens, et de plusieurs autres requérants qui demandaient l'annulation de l'embargo.