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Actu-Environnement

La prévention des cancers professionnels encore insuffisante

Le rapport final du deuxième Plan cancer montre des progrès en matière de prévention des expositions aux risques professionnels. Mais des points noirs subsistent et l'information sur les facteurs environnementaux doit encore progresser.

Risques  |    |  L. Radisson

La Direction générale de la santé (DGS) a publié le 22 août le rapport final du Plan cancer 2009-2013 (1) . Les ministres chargés de la santé et de la recherche vont s'appuyer sur ce bilan, qui sera complété en 2014 par une évaluation du Haut conseil de la santé publique, pour bâtir le troisième Plan cancer annoncé par François Hollande le 4 décembre 2012.

Une des mesures du plan, déclinée en plusieurs actions, visait à renforcer la prévention des cancers liés à l'environnement, en particulier dans le domaine professionnel. Ces actions de prévention s'inscrivent en synergie avec le Plan santé travail 2010-2014 et le Plan national santé environnement 2009-2013, précise le rapport.

"La prévention des expositions aux risques professionnels (…) demande encore à être renforcée de même que la reconnaissances des cancers induits", conclut le document. Quant à la recherche, elle devra "continuer à avancer pour mieux comprendre l'impact des facteurs environnementaux dans les cancers".

La déclaration des mésothéliomes rendue obligatoire

Plusieurs dispositifs visant à améliorer le recensement des cancers d'origine professionnelle ont été mis en place, indique le rapport, qui cite le portail EXP-Pro  (2) mis en ligne en 2012 par l'Institut de veille sanitaire (InVS). "Des matrices emplois-expositions sont élaborées et adaptées pour les principales nuisances", ajoute le document qui rappelle aussi que "la fiche d'exposition aux facteurs de pénibilité est obligatoire depuis février 2012 pour tous les travailleurs concernés".

Des études de cohortes ont été lancées par l'InVS dans la population générale et dans le champ professionnel. L'inclusion dans le programme "Cohortes pour la surveillance épidémiologique en lien avec le travail" (Coset) va s'étendre à l'ensemble des régimes d'Assurance maladie, en partenariat avec la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI), détaille le document.

A la suite d'une étude de faisabilité menée dans six régions en 2011, un décret du 16 janvier 2012 (3) a rendu obligatoire la déclaration des mésothéliomes, un cancer lié à l'exposition à l'amiante qui peut être d'origine professionnelle ou environnementale. Au 15 mai 2013, 800 cas avaient été notifiés à l'InVS.

Des résultats de contrôle préoccupants dans le secteur de la réparation de véhicules

Des campagnes nationales de contrôle ont été organisées. La première, conduite en 2010 par le ministère du Travail, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la Cnamts (4) , portait sur la prévention des risques d'expositions aux rayonnements ionisants. Les principaux résultats ? Une assez bonne application des mesures pratiques de radioprotection, l'influence positive de l'inspection du travail et de la personne compétente en radioprotection exigée par le code du travail mais..., en revanche, une formalisation des actions de prévention moins bien respectée.

Une campagne sur la maîtrise des risques chimiques dans le secteur de la réparation de véhicules et dans celui de la propreté et du nettoyage a été menée la même année par les ministères chargés du travail et de l'agriculture, la Cnamts, avec l'appui technique de l'INRS. "Dans le secteur de la réparation de véhicules, les constats effectués sont préoccupants", pointe le rapport : risque chimique pris en compte dans le document unique par seulement un tiers des établissements, mesure de la concentration des agents chimiques dans l'atmosphère dans seulement 6% des établissements, obligation de formation et d'information, traçabilité des expositions très peu respectées. Dans le secteur de la propreté, les résultats sont un peu moins mauvais.

Des actions de contrôle en continu des CMR

La surveillance médicale des travailleurs exposés à des agents cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) constituait une autre action du plan. L'inspection du travail procède d'ailleurs à des actions de contrôle en continu sur ces substances. Quatre recommandations de bonnes pratiques ont été produites. Par la Haute Autorité de santé (HAS) sur le suivi postprofessionnel après exposition à l'amiante et sur la surveillance des travailleurs exposés aux poussières de bois. Et par la Société française de médecine du travail (SFMT) sur la surveillance des salariés exposés aux cancérogènes de la vessie et sur celle des travailleuses postées ou de nuit, en ce qui concerne le risque de cancer du sein.

L'Institut national du cancer (INCa) a par ailleurs mis en ligne un bulletin de veille '"Cancer pro actu" et un guide de ressources documentaires pour les médecins du travail sur le site www.e-cancer.fr. Le rapport fait également état d'outils de repérage des expositions professionnelles en cours de développement, comme le projet "Net Keep" mené par le CHU de Nancy en matière de cancérogènes bronchiques.

La surexposition aux UV, facteur de risque majeur

"La surexposition aux rayonnements ultraviolets naturels et artificiels représente un facteur de risque majeur dans le développement des cancers de la peau (mélanomes et carcinomes cutanés)", rappelle le rapport. Un dispositif réglementaire relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés aux rayonnements optiques artificiels a été mis en place par le décret du 2 juillet 2010 (5) . Tandis que le ministère de la Santé prépare un décret visant à modifier la réglementation des cabines de bronzage.

Seules 20% des personnes interrogées connaissent le risque lié au radon, selon les résultats du Baromètre cancer 2010, alors que 5 à 10% des décès par cancer du poumon lui sont attribués. Un colloque lui a été consacré à Rennes en 2012, relève le rapport, et une opération expérimentale de sensibilisation à ce risque est menée dans le Finistère incluant la distribution de dosimètres et un accompagnement technique et juridique de l'annonce des résultats. "Une réglementation est à l'étude pour renforcer la protection des personnes contre le risque lié au radon dans les immeubles bâtis", ajoute le document.

En matière d'ondes, faisant application du principe de précaution, le ministère de la Santé, l'Anses (6) et l'Inpes (7) ont édicté des règles de "bon usage" du téléphone mobile consultables sur le site www.lesondesmobiles.fr. Le rapport rappelle que le Circ a classé en mai 2011 les champs électromagnétiques de radiofréquences comme cancérogènes possibles pour l'homme. "Le lien entre exposition au téléphone mobile et tumeur cérébrale est faible, mais a été considéré comme crédible", avait précisé le Centre.

Les particules fines diesel sur la sellette

Onze fiches repères en matière de cancers et environnement, synthétisant l'ensemble des connaissances les plus actuelles, ont par ailleurs été publiées par l'INCa depuis 2009 sur les thèmes suivants : cancers professionnels, cancers professionnels et inégalités sociales, amiante et mésothéliome pleural malin, environnement et cancer, risques de cancers et pesticides, téléphonie mobile, particules fines, perturbateurs endocriniens, substances chimiques, rayonnements UV, radon et cancer.

La fiche repère relative aux particules fines a été actualisée par l'INCa en 2013 pour prendre en compte le classement des particules émises par les moteurs diesel comme "cancérogènes certains" par les experts du Circ en juin 2012. "Le niveau de preuve est suffisant pour affirmer que l'exposition aux particules fines diesel représente un facteur de risque de cancer du poumon et une association possible entre ces particules et le cancer de la vessie", rappelle le rapport.

1. Télécharger le rapport final
http://www.e-cancer.fr/component/docman/doc_download/10639-rapport-final-du-plan-cancer-2009-2013
2. Accéder au portail EXP-Pro
http://exppro.invs.sante.fr/accueil
3. Consulter le décret
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025167238&fastPos=1&fastReqId=1417102547&categorieLien=id&oldAction=rechTexte
4. Caisse nationale d'Assurance maladie des travailleurs salariés5. Consulter le décret
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=D841AAA6176EA97866D508EC6F118A5B.tpdjo03v_2?cidTexte=JORFTEXT000022424491&categorieLien=id
6. Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail7. Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

Réactions2 réactions à cet article

Article intéressante ! N'hésitez pas à venir consulter notre plaquette de prévention des cancers professionnels qui a été mise à jour mi 2013 : http://www.cig929394.fr/actualite/20130610/cancers-professionnels-collectivites-territoriales-2e-edition

Préventeur | 29 août 2013 à 10h23 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Pourquoi les cabines de bronzage? Prudence....

romulo | 29 août 2013 à 10h54 Signaler un contenu inapproprié

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