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Recyclage : les bons chiffres de 2017

En 2017, le recyclage a connu une hausse des volumes et du chiffre d'affaires. L'année en cours s'annonce bonne, même si les tarifs douaniers américains ainsi que l'arrêt des importations chinoises pourraient peser sur certaines branches.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°385
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°385
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Ce mercredi 17 octobre, la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) a présenté ses derniers chiffres. "2017 a été une bonne année pour le secteur et 2018 s'annonce sur la même lancée", se félicite Jean-Philippe Carpentier. La collecte des 2.050 établissements des 1.100 entreprises affiliées à la fédération a atteint 104,9 millions de tonnes. Un chiffre en hausse de 2% sur un an. Quant au chiffre d'affaires (CA), il progresse de 5,7% à 9,05 milliards d'euros. Ces bons résultats mettent un coup d'arrêt à "des années vraiment difficiles", précise le président de Federec.

Et pour l'avenir ? L'optimisme règne chez 51% des dirigeants d'entreprise. Preuve que l'avenir est envisagé avec sérénité, les investissements ont augmenté en 2017, à 521 millions (+12%). Ceux-ci sont aussi tirés par l'arrêt des importations chinoises des matières à recycler de basse qualité qui impose d'améliorer le tri. En l'occurrence, il est beaucoup question des tensions internationales créées par l'arrêt progressif des importations chinoises (elles pourraient être totalement interdite à l'horizon 2020 pour certaines matières) et des mesures de protectionnisme prises par l'administration Trump.

Certains débouchés posent problème

Du côté des filières, avec 40,39 millions de tonnes (+2%), la collecte des déchets du bâtiment continue à progresser. Le CA atteint 1,77 milliards d'euros (+2%). Le secteur profite de l'augmentation des prestations de collecte facturées aux détenteurs de déchets, dans un contexte de reprise de l'activité de construction. L'année 2018 s'annonce sous les mêmes auspices, mais "2019 risque d'être très agitée", prévient Erwan Lemeur. Le président de la filière craint en particulier le projet de responsabilité élargie du producteur (REP) annoncé par le gouvernement dans le cadre de la feuille de route sur l'économie circulaire (Frec). "Tous les acteurs sont plutôt contre", rappelle-t-il, précisant que les pouvoirs publics leur ont demandé une étude complète sur le sujet pour avril prochain.

Autre filière importante, en termes de tonnages, les biodéchets affichent eux aussi une progression de 0,7% de la collecte (à 30,90 millions de tonnes). En revanche, le CA recule de 9,7% (à 135 millions d'euros), à cause des difficultés rencontrées pour valoriser le compost. Autre problème de taille : les combustibles solides de récupération (CSR) trouvent difficilement preneur en France. En 2017, les cimenteries ont consommé 292.000 tonnes, alors que la production s'est élevée à 907.000 tonnes. "Il n'y a pas de modèle économique viable pour les chaudières CSR, il faut continuer à soutenir l'investissement et l'exploitation", déplore Jean-Pierre Luthringer qui préside la branche déchets organiques de la fédération.

Avec une hausse de 5,7% de la collecte (12,84 millions de tonnes) et de 6% du CA (à 2,2 milliards d'euros), la ferraille a connu une bonne année. 2018 a bien débuté avec une demande de métaux élevée et des prix stables. Mais le second semestre s'annonce plus délicat : les droits de douanes imposés par les Etats-Unis pourraient affecter le marché en redistribuant les cartes du commerce international. Même bons résultats pour les métaux non-ferreux avec une hausse de 10,2% de la collecte (1,97 millions de tonnes) et de 10% du CA (3 milliards d'euros). Mais là encore le commerce international est fluctuant. La vente des non-ferreux en France est passé de 42 à 50% de la collecte, sous l'impulsion de l'arrêt des importations chinoises des mélanges difficiles à trier. "Beaucoup de produits exportés vers la Chine et l'Asie n'ont plus de débouché", s'inquiète Patrick Kornberg, président de la branche

La branche plastique s'adapte vite

La collecte de la branche papiers-cartons est en légère hausse de 0,89% (à 7,29 millions de tonnes) et le CA progresse de 3,5% à 917 millions d'euros. Mais la branche continue de subir une mutation profonde : la part du carton représente dorénavant les deux tiers de l'ensemble, contre la moitié il y dix ans. Cette année encore, le papier recule de 5,7% et le carton progresse de 4,2%. Ce constat, combiné à l'arrêt des importations chinoises de papiers et cartons en mélange, entraine des chutes de prix de reprise du carton. Les sortes de moins bonne qualité ont vu leur prix divisé par deux.

La branche plastiques enregistre une très légère baisse de 0,2% de la collecte à 900.000 tonnes. La collecte auprès des ménages continue de progresser et représente maintenant 31% des tonnages contre 29% un an auparavant. Comme d'autres secteurs, l'arrêt des importations chinoises des lots de moins bonne qualité a touché de plein fouet les acteurs. "On s'adapte assez vite", explique Christophe Viant, mais le marché français arrive à saturation pour certains plastiques. Une filière de recyclage des films plastique est notamment en train d'émerger pour répondre à l'arrêt des importations chinoises et à la hausse de la collecte.

Bien que mature, la collecte de verre progresse encore de 1,3%, à 2,34 millions de tonnes, pour un CA de 103 millions d'euros (+2%). La branche se tourne maintenant vers la collecte du verre plat qui reste le principal chantier et a fait l'objet d'un engagement pour la croissance verte (ECV). La collecte de bois est le seul secteur à afficher une année difficile : la collecte a progressé de 6% à 6,41 millions de tonnes, mais le CA a stagné à 169 millions d'euros. En cause ? L'afflux de déchets de bois en provenance de la collecte de déchets d'éléments d'ameublement (DEA) combiné à un hiver peu rigoureux qui a entrainé d'importants stocks, souvent supérieurs aux capacités réglementaires des sites. Quant à la collecte de textiles elle progresse de 6,2% à 223.000 tonnes pour un CA stable à 80 millions. Les professionnels préviennent : pour que la filière soit pérenne, le soutien financier de l'éco-organisme (EcoTLC) est indispensable.

Réactions1 réaction à cet article

Ils vont avoir du boulot les adhérents de Federec de l'Aude et environ.

Combien de nos concitoyens et d’abord de nos plus ou moins irresponsables politiques sont conscients que cette exceptionnelle dramatique catastrophe audoise est une excellente chose … pour le PIB, donc pour la croissance ?

On va facturer - par les adhérents de Fédérec aussi ! - la gestion plus ou moins écologiques des déchets en tous genres et surtout il va falloir que tous les malheureux Audois peu ou prou impactés se voient facturer le renouvellement de leurs équipements ménagers et mobiliers. Et en prime ça va maintenir ou créer des emplois, non seulement pour les réfections de logements, de bâtiments publiques et autres voiries, mais encore pour le renouvellement des stocks.

Bienheureuse catastrophe ?

Si ça ne suffit pas pour comprendre que PIB et croissance sont des indicateurs aussi radicalement débiles que trompeurs …..

Sagecol | 18 octobre 2018 à 10h11 Signaler un contenu inapproprié

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