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Actu-Environnement

Alsace : lancement d'une charte qualité pour le combustible bois

Energie  |    |  R. Boughriet
Dans le cadre du développement de la filière forêt-bois et de la promotion des énergies renouvelables, la Région Alsace a décidé le 15 mai de soutenir, à hauteur de 16.250 €, la Fédération Interprofessionnelle Forêt Bois Alsace (Fibois Alsace) pour la mise en place d'une charte qualité du combustible bois naturel sous forme de plaquette, a annoncé la Région dans un communiqué.

L'objectif de cette charte, mise en œuvre fin 2009 - début 2010, est de renforcer l'organisation de la filière bois énergie et développer l'utilisation d'un combustible bois de qualité en terme de rendement énergétique et d'impact environnemental.

Le Conseil régional rappelle que les chaudières modernes sont équipées de systèmes de filtration pour éviter les rejets polluants. La charte retiendra ainsi les plaquettes à base de bois naturel (non traité). Elle entend valoriser les fournisseurs de combustibles bois de chaufferies collectives et industrielles (actuellement une quinzaine en Alsace) adhérents à la démarche, tout en en assurant le contrôle, et en répondant aux attentes d'informations des utilisateurs.

239 chaufferies collectives sont actuellement installées en Alsace dont près de 160 installations au cours des trois dernières années et 47 chaufferies aidées par la Région en 2008. Les chaufferies en fonctionnement totalisent près de 57 MégaWatt de puissance et utilisent environ 50.000 tonnes de bois (plaquettes) par an, selon la région qui a comme objectif de parvenir en 2009 à 58.000 tonnes de bois par an.

Réactions5 réactions à cet article

IL y a bois et bois

s'agit t -il de bois de nos forets ou de déchets industriels de bois plus ou moins pollués?

vertaco | 21 mai 2009 à 19h27 Signaler un contenu inapproprié
Le bois, énergie propre ?

Le bois-énergie a d'indéniables avantages : énergie locale, renouvelable, globalement neutre en termes de bilan CO2.
On a intérêt à développer le chauffage au bois, à condition de résoudre le problème des émissions dangereuses.
Le bois-énergie (même un bois propre et sec) présente des risques sanitaires avérés, plus importants qu'avec les autres combustibles (fioul domestique, charbon, gaz naturel...).

Selon les données du CITEPA, organisme chargé des inventaires de la pollution atmosphérique dans notre pays, la combustion du bois est très nettement en première position pour les émissions des particules les plus fines (PM2,5 et PM1, les plus dangereuses pour la santé) et de composés toxiques ou cancérigènes comme les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), le Benzène ou les PolyChloroBiphényles (PCB, appelés communément Pyralènes).
De tous les combustibles, le bois-énergie est également le principal émetteur de Métaux lourds (hormis le mercure et le nickel).
La combustion du bois résidentiel était en 3è position pour les émissions de Dioxines et Furannes, derrière l'industrie manufacturière et l'incinération des déchets. Mais, à la suite de la mise en oeuvre de nouvelles normes applicables à l'incinération des déchets, la combustion du bois résidentiel est passée, depuis 2006, en 2è position derrière l'industrie manufacturière.

Les problèmes sont liés à certains facteurs, dont ceux-ci :
- Le bois est un combustible SOLIDE, dont la combustion est plus incomplète que celle des combustibles liquides ou gazeux (fioul domestique, gaz naturel...).
Le charbon est également un combustible solide, et, comme le bois, sa combustion émet beaucoup de particules, mais, étant constitué de 70% (lignite) à 95% (anthracite) de carbone pur, il émet beaucoup moins d'autres sous-produits de combustion incomplète.
- Les arbres, comme tous les organismes vivants, captent des éléments présents dans leur environnement (en l'occurence l'atmosphère et le sol) et en concentrent (bioaccumulent) certains, dont des polluants comme les métaux lourds ou le chlore. Et, à la différence des combustibles liquides ou gazeux, le bois ne peut pas être raffiné.
Ainsi, lorsqu'on brûle du bois, on retrouve dans l'air un certains nombre de produits dangereux; au cours de la combustion, le chlore par exemple réagit avec les composés du bois pour produire des composés chlorés tels que les dioxines, les furannes ou les PCB.

Le plus inquiétant est que le bois est une source d'énergie relativement secondaire (il ne représente que 5% de la consommation d'énergie finale en France).
Comment peut-il polluer autant ?
Le principal responsable de ces résultats alarmants est le chauffage domestique (85% de la consommation de bois-énergie, secteur non contrôlé, avec trop d'appareils vétustes ou surdimensionnés et des pratiques défavorables à une bonne combustion).
Il n'était pas possible de laisser ce mode de chauffage se développer dans de telles conditions.
Le Plan Particules intégré dans le Plan National Santé Environnement 2 (PNSE 2) propose un certain nombre de mesures à prendre pour réduire cette pollution (voir le lien 2. ci-dessous).

Le CITEPA souligne que : « Les particules solides servent de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux lourds, HAP,...) et restent de ce fait un sujet important de préoccupation ».
En termes de propreté des émissions, même un chauffage au bois performant et bien exploité ne peut concurrencer un chauffage similaire au fioul domestique ou au gaz naturel (voir les liens 1. et 4. ci-dessous).
Pour réduire d'une manière concurrentielle les rejets, il faut équiper les appareils de systèmes de dépollution performants.
A l'heure actuelle, ceci est réalisable uniquement pour les chaufferies collectives et industrielles, que l'on peut équiper de filtres à manches (FAM) ou d'électrofiltres (EF).

Dans le secteur domestique, ces technologies évoluées et coûteuses ne peuvent pas être appliquées telles quelles.
Des filtres à particules pour le chauffage domestique au bois commencent à être développés par des fabricants suisses; l'un de ces filtres (électrofiltre) est disponible en France (en Alsace justement); les efforts entrepris doivent être poursuivis pour atteindre les performances environnementales d'un chauffage au fioul domestique ou au gaz naturel, mais on est sur la bonne voie.

Quelques liens (officiels) qui étayent mon propos :

1. http://www.limousin.drire.gouv.fr/faits%20marquants/2trim2007/chaufferie-bois.htm

L'article et les documents qui le suivent sont très significatifs, particulièrement le second : "Impact sur la qualité de l'air des émissions dues à la combustion du bois", issu du ministère de l'écologie; il est facile de lecture et donne des valeurs de rejets pour différents chauffages domestiques : poêles et chaudières à bois, chaudières au fioul domestique (FOD) et au charbon.
Ces données montrent que, même une chaudière à bois actuelle présente des risques sanitaires plus importants que les chaudières au FOD ou au charbon.
On notera qu'un poêle à bois, même récent, est particulièrement polluant (dans certains cantons suisses, les poêles ne sont pas autorisés à fonctionner s'ils ne sont pas équipés de filtres à particules).

On peut noter dans la conclusion du rapport les points suivants :

• Les actions engagées (« flamme verte », crédit d’impôt) apparaissent insuffisantes au regard des enjeux.

• Le développement du bois-énergie doit être envisagé dans des installations d’une taille suffisante (chaudières de collectivité ou industrielles) pour permettre la mise en place de dispositifs de dépollution performants.

Le problème est qu'il faut posséder le logiciel Microsoft PowerPoint pour l'ouvrir.

2. http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=3488&var_recherche=plan+particules

Vous pouvez consulter le "dossier de presse" en bas de l'article (format PDF).
Il intègre les MESURES NATIONALES DU « PLAN PARTICULES » . Les pages 18 et 19 concernent le chauffage au bois.

3. http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/00/49/42/pdf/Chauffage-Du-bois-d-accord-mais-jamais-sans-filtre-OFEV-11-2007.pdf

Document de l'Office Fédéral de l'Environnement suisse, au titre significatif : « Chauffages - Du bois d'accord, mais jamais sans filtre ».

4. http://www.news.admin.ch/message/index.html?lang=fr&msg-id=7799&print_style=yes

Document du Conseil Fédéral suisse concernant les modifications de l'ordonnance sur la pollution de l'air (OPair) dans le Plan d'action contre les poussières (particules) fines.
On notera l'exemple des chaudières à bois d'une puissance calorifique supérieure à 70 kW, la plupart à chargement automatique :
« Or, même bien exploités, ces chauffages émettent au moins 300 fois plus de poussières fines qu'un chauffage similaire alimenté à l'huile ou au gaz. »
(l'huile est l'huile de chauffage, c'est à dire le mazout).

elvius | 22 mai 2009 à 20h46 Signaler un contenu inapproprié
chauffage bois

A priori,le chauffage au bois peut être considéré comme un apport énergétique durable et complémentaire
des énergies fossiles non renouvelables!Or,il y a aussi un Mais!avec les émissions de H.A.P et de fines
particules!Les analyses ne sont pas encore assez nombreuses et exploitables pour le confirmer ou infirmer.

arthur | 24 mai 2009 à 17h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:Le bois, énergie propre ?

Merci de faire aussi efficacement la promotion des énergies non renouvelables, fossiles ou nucléaire.
Lobbyiste professionnel ?

CapMargaret | 02 juin 2009 à 10h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Le bois, énergie propre ?

Réponse à CapMargaret

Je déteste toutes les formes de pollution.

Et je m'intéresse aussi à la santé des habitants de cette planète. Pas vous ?

Dans les conditions actuelles, développer le bois-énergie dans la secteur domestique, c'est vouloir aggraver la pollution atmosphérique. Dans ce secteur, il ne faut pas (avec jeu de mots) brûler les étapes !

La DRIRE Limousin, le rédacteur du rapport "Impact sur la qualité de l'air des émissions dues à la combustion du bois" (ministère de l'écologie), les rédacteurs du Plan particules du PNSE 2 ainsi que ceux de l'Office Fédéral de l'Environnement suisse, seraient-ils aussi d'affreux lobbyistes des énergies fossiles ? Restons sérieux !

(Re)lisez d'abord les propositions du Plan Particules concernant le chauffage domestique au bois.

Et, entre nous, n'existerait-il pas également des lobbyistes de la filière bois-énergie ?

elvius | 02 juin 2009 à 11h54 Signaler un contenu inapproprié

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