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Les espèces envahissantes menacent sérieusement la biodiversité en outre-mer

Selon une étude du Comité français de l'UICN, tandis que les espèces exotiques envahissantes représentent la troisième cause de perte de la biodiversité, 49 des 100 espèces les plus envahissantes dans le monde sont présentes en outre-mer !

   
Les espèces envahissantes menacent sérieusement la biodiversité en outre-mer
© Julien le Breton / UICN France
   
Selon la Liste Rouge de l'Union mondiale pour la nature (UICN), les espèces exotiques envahissantes sont la troisième cause de perte de la biodiversité dans le monde. Les espèces, végétales ou animales, sont considérées comme envahissantes quand elles sont implantées, accidentellement ou volontairement, dans une région dont elles ne sont pas originaires et ou elles se développent très rapidement. Des micro-organismes aux plantes en passant par les algues, les champignons, les insectes ou les vertébrés, ces espèces sont impliquées dans la moitié de toutes les extinctions des 400 dernières années. Elles peuvent aussi avoir de graves conséquences économiques, sociales et sanitaires : dégradation de la nature, des paysages et du potentiel touristique, impacts sur l'agriculture, l'élevage ou la pêche, menaces sur la santé humaine dans le cas des virus, des bactéries et de certains insectes.

Les collectivités d'outre-mer hébergent une biodiversité unique avec 26 fois plus de plantes et 60 fois plus d'oiseaux endémiques qu'en métropole. Mais elles sont très vulnérables à tous types de perturbations dont les introductions d'espèces. Or, de nombreuses espèces animales ou végétales ont été introduites en outre-mer : 2.000 plantes à la Réunion, 1.400 en Nouvelle-Calédonie, 1.700 en Polynésie française, 1.200 aux Antilles (Guadeloupe et Martinique). Certaines se révèlent très envahissantes et agressives et sont une cause majeure de l'appauvrissement de la biodiversité dans les collectivités d'outre-mer.

C'est dans ce contexte que le Comité français de l'UICN a conduit une étude sur les espèces exotiques envahissantes à l'échelle de tout l'outre-mer. Publiée le 2 juillet, elle dresse l'inventaire de ces espèces et de leurs impacts, recense les outils réglementaires, les actions de lutte, les programmes de recherche et les stratégies mises en oeuvre, et propose des recommandations pour améliorer la réponse face aux invasions biologiques.

Ainsi d'après l'UICN, 49 espèces figurant parmi les 100 plus envahissantes au monde sont présentes en outre-mer. 42 espèces de vertébrés exotiques et près de 300 espèces végétales représenteraient une menace déjà réelle ou potentielle pour les écosystèmes d'outre-mer. L'UICN dénombre ainsi plusieurs espèces introduites ayant entraîné la modification du fonctionnement des écosystèmes et la régression ou l'extinction d'espèces indigènes.

“ Un amphibien sur trois et plus d'un oiseau sur deux sont directement menacés par des espèces exotiques envahissantes ” UICN
Rien que pour la Polynésie française, plus de 100 espèces de plantes sont décrites comme envahissantes dont près de 60 sont considérées comme des envahissantes majeures des milieux naturels. 10 plantes, 10 vertébrés et 5 invertébrés figurent sur la liste de l'UICN des 100 espèces parmi les plus envahissantes. Aussi, l'arbuste ornemental miconia (Miconia calvescens), introduit en 1937 à Tahiti, occupe aujourd'hui les 2/3 de l'île et menace de disparition 40 à 70 espèces de plantes endémiques par son envahissement. L'introduction de l'euglandine, un escargot carnivore, a également contribué à l'extinction de 57 espèces d'escargots endémiques.

En Guadeloupe et en Martinique, la mangouste est une cause de raréfaction pour diverses espèces d'oiseaux et de reptiles. Elle menace directement le moqueur gorge blanche, un oiseau classé en danger d'après la Liste rouge de l'UICN. Par ailleurs, au moins douze des 1.200 plantes introduites aux Antilles ont un caractère envahissant, comme le pin des Caraïbes, le tulipier du Gabon ou le pomme-rose.

Du côté de La Réunion, une centaine d'espèces végétales sont aujourd'hui envahissantes dans les milieux naturels et une centaine d'autres sont potentiellement envahissantes. La liane papillon, par exemple, menace les derniers vestiges de la forêt semi-sèche.

En Nouvelle-Calédonie, une récente expertise collégiale coordonnée par l'IRD a identifié 67 plantes exotiques envahissantes majeures. Concernant les vertébrés, 39 espèces exotiques sont rencontrées dans la nature, dont 20 espèces ont des impacts avérés localement ou sont connues ailleurs pour être envahissantes.

Le rapport montre que parmi les espèces inscrites sur la Liste rouge de l'UICN présentes en outre-mer, un amphibien sur trois et plus d'un oiseau sur deux sont directement menacés par des espèces exotiques envahissantes.

Dans toutes les collectivités d'outre-mer, de multiples acteurs se mobilisent, mais ils font face à des contraintes communes qui limitent leur action. Pour l'Union mondiale pour la Nature, les moyens financiers disponibles ne sont ni suffisants ni pérennes et le cadre réglementaire en place ne permettrait pas une gestion appropriée du risque. La lutte contre les espèces exotiques envahissantes est d'autant plus difficile et coûteuse que le processus d'invasion est avancé, a déploré l'organisation.

L'UICN a élaboré plusieurs recommandations qui visent notamment à renforcer les cadres réglementaires pour une meilleure prévention des invasions, à promouvoir la mise en place de cellules de veille et de réaction rapide, à consolider les connaissances et la sensibilisation, et à développer la coordination des actions au niveau des bassins biogéographiques et à l'échelle de l'outre-mer.

La France, qui s'est engagée à stopper le déclin de la biodiversité sur son territoire, ne pourra atteindre cet objectif sans une mobilisation forte sur cet enjeu majeur pour l'outre-mer, a prévenu l'UICN.

Réactions5 réactions à cet article

la France et les espèces invasives

La commercialisation de tortues de floride pour amuser les enfants, de coccinelles de chine pour lutter contre les pucerons, de myriophile pour les aquarium continue. Il faudra attendre que l'hexagone soit envahie en totalité pour que les autorités commencent à réfléchir sur les moyens de lutte à engager.
Il suffit de voir ce qui a été fait pour le ragondin, la grenouille taureau, et la jussie: rien, absolument rien

pregrinus3 | 10 juillet 2008 à 14h38 Signaler un contenu inapproprié
déjà au XVIII°

Il faut quand même se souvenir que l'on a commencé déjà au XVIII° siècle à faire rentrer des végétaux qui n'étaient pas de la région pour ne parler que de La Réunion, tout ça pour planter des fruitiers exotiques, car l'île était déjà plus favorable, mais bon passons, la Martinique et la Guadeloupe ne sont pas mieux, pourtant j'ai longtemps travaillé avec ces îles et je me souviens que les services phyto-sanitaires déjà il y a plus de 10ans donnés aux touristes et à d'autres aussi des interdictions de passages de plantes.
Mais je pense que le français ne regarde pas plus loin que le bout de son nez, j'habite sur une île, on a beau informer les gens, mais il font ce qu'ils veulent en plantant par exemple le "Carpobrotus" bien connu et qui n'a rien à faire sur une île bretonne.
Mais je pense qu'une info sur dès l'entrée sur une île devrait faire réfléchir

kombu | 17 juillet 2008 à 15h26 Signaler un contenu inapproprié
menaces sur la santé humaine dans le cas des virus

Bonjour
il n' y a pas que les virus, les bactéries et les insectes qui causent des dommages sur la santé humaine (voire animale)
les plantes elles aussi sont facteurs de maladies graves telles que le rhume des foins avec asthme qui affecte la population d'une partie de la vallée du Rhône à partir de Lyon. Dans le seul département du Rhône environ 100 000 personnes souffrent chaque année en août et septembre de cette pollinose avec de l'asthme dans un cas sur deux.
L'asthme de toute origine tue en France chaque année environ 2500 personnes.
Les chiens eux aussi sont atteints par ce pollen qui leur cause un eczéma sévère
Cordiales salutations

Déchamp Chantal, allergologue, | 17 juillet 2008 à 20h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:déjà au XVIII°

N'avons nous pas nous même envahi ces territoires????
Etes vous né sur votre île bretonne????
Ne participez vous pas non plus à la modification de votre île????
La Nature est bien assez grande pour savoir ce qu'elle a à faire

Elle saura surement s'occuper de la pire espèce invasive que la création ait produite, qui s'installe dans tous les écosystème pour son plaiir ou pour le profit!

cernunnos | 19 juillet 2008 à 20h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:déjà au XVIII°

Certainement, mais pas au point d'envahir mon île avec des plantes qui ne sont pas d'ici.
Si la nature est bien assez grande pour savoir ce qu'elle a à faire comme vous dites, alors pourquoi ne répondez vous pas à l'article lui même.
C'est avec ce genre de réponse que l'homme n'a plus de frein, et ne pense qu'à une chose le profit que vous citez si bien.

kombu | 19 juillet 2008 à 23h11 Signaler un contenu inapproprié

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