"Nous souhaitons accompagner la mutation de la filière automobile" a assuré Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, lors de la présentation du plan de soutien à la filière automobile, mercredi 25 juillet. Pour cela, le gouvernement prévoit notamment de renforcer le dispositif de bonus malus. Ainsi le coup de pouce accordé aux véhicules électriques s'élèvera désormais à 7.000 euros maximum et à 4.000 euros pour les hybrides. Le bonus pour les véhicules thermiques faiblement émetteurs de dioxyde de carbone sera augmenté, selon les cas, de 100 à 150 euros.
"Le malus - qui ne connaîtra pas d'augmentation significative - autofinancera le bonus", a pointé le ministre, "ce dernier représente un coût d'environ 490 millions d'euros ".
Les OGN Greenpeace, le Réseau Action Climat (RAC) France et Agir pour l'environnement considèrent que ce renforcement "ne garantira pas non plus la relance des ventes sur un marché français déjà saturé. Avec le maintien du malus en l'état M. Montebourg commet la même erreur que le précédent gouvernement en ne le rendant pas du tout assez dissuasif et en excluant les émissions de particules fines".
Aujourd'hui les ventes des véhicules électriques restent limitées à 0,12 % du marché, les hybrides essence à 0,58 % et les hybrides diesel à 0,12 %.
Certains saluent cette consolidation du dispositif. "Les mesures (…) vont permettre de renforcer encore l'accessibilité des véhicules électriques (…) et favoriser le développement de cette filière d'avenir", s'est ainsi réjoui Laurent Buffeteau, Directeur Général de mia electric, constructeur de véhicules électriques dans un communiqué.
En revanche, pour les associations Greenpeace, RAC et Agir pour l'environnement " à court terme, c'est l'efficacité des voitures thermiques qui doit concentrer les efforts français. Et sur le long terme, c'est toute notre mobilité qui doit être repensée dans laquelle le véhicule électrique viendra en complément d'une refonte totale de nos besoins et des modes de déplacements".
Ces mesures resteront valables jusqu'à fin 2012. La loi de finance pour 2013 viendra ensuite préciser les renforcements du dispositif.
"L'état doit mettre en place des réglementations qui limitent fortement les émissions de CO2 (…) ainsi en 2015, les véhicules français ne devraient pas émettre plus de 100 grammes de CO2 /km en moyenne, dans la perspective de réaliser l'objectif de 80g en 2020 " estime quant à lui Lorelei Limousin du RAC-France. Actuellement, le groupe Fiat, qui est le plus vertueux, affiche un niveau d'émission de 118 grammes de CO2/km. L'ensemble des constructeurs présente une moyenne d'émission de CO2/ km inférieure à 140 g sauf Mercedes (143 g en 2011) et BMW (140 g).
25% des véhicules publics devront être électriques ou hybrides
La seconde piste du gouvernement repose sur une incitation de la commande publique à l'achat de ce type de véhicules. Le dispositif du bonus malus sera dans cet objectif étendu aux acheteurs publics. Au moins 25 % des véhicules publics acquis par l'Etat devront être électriques ou hydriques. "Nous mobiliserons également les entreprises publiques et les collectivités locales et nous financerons les infrastructures", a détaillé Arnaud Montebourg. Le déploiement de bornes de recharge sur le territoire sera notamment doté de 50 millions d'euros du programme d'investissement d'avenir.
Le gouvernement devrait également solliciter des fonds européens dédiés (une enveloppe globale de 500 millions d'euros) pour l'adaptation et la transformation de la filière automobile.