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Vittel manque d'eau

La nappe qui alimente l'usine de Vittel et les habitants est surexploitée. Le débat est vif entre les partisans d'une canalisation de transfert et ceux d'une réduction du prélèvement pour l'industriel de l'eau.

Eau  |    |  A. Canto
Environnement & Technique N°380
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°380
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La nappe exploitée par Nestlé Waters pour les eaux minérales de Vittel est-elle surexploitée, conduisant les communes à financer une canalisation pour importer l'eau d'une autre nappe ? C'est la question qui agite les associations de protection de l'environnement alors que la Commission locale de l'eau étudie des scénarios de substitution de la ressource.

La nappe profonde des Grès du Trias inférieur (GTI, aussi dite nappe des grès Vosgiens), qui s'étend des Vosges jusqu'au Luxembourg, est surexploitée sur une zone géographique relativement restreinte, correspondant à des particularités géologiques qui ralentissent son rechargement naturel. "Le constat remonte à 1975, où le déficit atteignait 2,5 millions de mètres cube par an (Mm3/an). Il est aujourd'hui stabilisé entre 1,1 et 1,5 Mm3/an", explique Jean-François Fleck, président de Vosges Nature Environnement.

Face à ce définit chronique, les agences de l'eau Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée-Corse ont imposé, dès 2009, la mise en place d'un schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) pour sept cantons de l'ouest vosgien. Les buts étaient d'équilibrer les volumes prélevés avec ceux de la recharge naturelle et de pérenniser l'alimentation en eau potable des populations tout en répondant aux enjeux économiques.

Les économies ne suffisent pas

La préparation du SAGE a été confiée à une Commission locale de l'eau, qui a choisi de s'appuyer sur une association locale, La vigie de l'eau. Selon une étude commandée au BRGM, le déficit est particulièrement localisé dans le secteur de Vittel (bassin de Vittel-Contrexéville-Bulgnéville), où il est supérieur à 1,1 Mm3/an pour des prélèvements annuels trois fois supérieurs. Nestlé prélève 28% des volumes annuels, et la fromagerie Ermitage, 17%. Pourtant, l'étude d'état des lieux réalisée par La vigie de l'eau avec le BRGM n'envisage pas de réduire les prélèvements des industriels. "Le déficit de la nappe des grès Vosgiens, sur le périmètre de la zone de répartition des eaux n'est pas imputable à une activité fortement consommatrice d'eau, mais bien à un ensemble d'activités impactant la ressource en eau de ce territoire", indique le rapport. La résorption du déficit doit donc relever d'un effort de l'ensemble des acteurs.

Par conséquent, plusieurs mesures ont été envisagées : économies d'eau, substitution ou transfert d'eau. Les économies ne suffisant pas, les scénarios de transfert d'eau ont été étudiés. Ils viennent d'être présentés lors de la réunion de la Commission locale de l'eau du 15 mars 2018.  "Mais les industriels ont été écartés d'office de ces mesures d'économies", proteste Jean-François Fleck.

Vingt millions d'euros pour transférer l'eau sur 20 km

Les scénarios présentés visent le transfert de 1 Mm3/an, avec un palier pour 500.000 m3/an dans un premier temps, de ressources distantes d'une vingtaine de kilomètres. Ils permettent de combiner des ressources importantes hors étiage et d'autres sensibles aux étiages, ainsi que des ressources de qualité variable. Les solutions envisagent un panachage de solutions de substitution et de transfert pour un coût de 15 à 30 millions d'euros. Ce qui correspond à des augmentations du prix de l'eau de 0,27 à 0,89 euros/m3 d'eau.

"En tant que membre de la commission locale de l'eau, nous refusons cette stratégie. L'eau est un bien commun, qui doit en priorité être disponible pour l'alimentation en eau potable des habitants, puis pour des activités économiques comme l'agriculture ou l'industrie. Et si la ressource le permet, l'exploitation pour embouteillage comme le fait Nestlé Waters", argumentele président de Vosges Nature Environnement.

Initialement prévu lors de la réunion du 15 mars, le vote de la commission locale de l'eau sur le choix du scénario est repoussé au mois de juin 2018.

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